PARIS, France - Cette année encore, Rafael Nadal s'avance comme le grandissime favori de Roland-Garros. Un onzième titre lui tend les bras sur sa terre battue fétiche à moins d'un exploit de la relève, incarnée par Dominic Thiem et Alexander Zverev.

Le champion espagnol, qui fêtera ses 32 ans le 3 juin, se présente à Paris avec la même gourmandise que l'année de son premier titre... en 2005. « J'ai connu beaucoup de grands succès ici. Cela reste le tournoi le plus important pour moi », a affirmé le Majorquin, redevenu l'ogre de l'ocre l'an passé sans perdre un seul set durant la « Quinzaine ».

Dans la capitale française, les statistiques de Nadal donnent le vertige. En 13 participations, le titre ne lui a échappé que trois fois. Et encore... On ne saura jamais s'il aurait pu empêcher Novak Djokovic de soulever la Coupe des mousquetaires en 2016. Blessé au poignet gauche, il avait déclaré forfait avant le troisième tour.

Le no 1 mondial n'a donc connu que deux vraies défaites à Roland-Garros : en 2015 face à Djokovic (quarts de finale) et en 2009 face au Suédois Robin Söderling (huitièmes), l'année du seul sacre parisien de Roger Federer.

Le « Maître » ne sera pas là pour tenter de gêner le Majorquin. Pour la deuxième année consécutive, il a fait l'impasse sur la saison sur terre battue afin de se préserver pour Wimbledon (2-15 juillet), où il chassera un neuvième sacre. Andy Murray, toujours en délicatesse avec sa hanche opérée, est l'autre grand absent.

Djokovic, lui, est bien présent. Mais l'ancien no 1 mondial, tombé au 22e rang, peine depuis deux ans à retrouver son meilleur niveau, même s'il a montré du mieux à Rome. « Pour moi, il est toujours là et fait encore parti des prétendants (au titre) », estime Nadal, bousculé pendant un set par le Serbe dans la capitale italienne (7-6 (4), 6-3).

Nadal est certain de ne pas croiser « Djoko » avant la finale, tout comme ses plus sérieux rivaux cette année sur terre, l'Autrichien Thiem (8e) et l'Allemand Zverev (3e), susceptibles eux de s'affronter lors des quarts. 

Thiem est le seul à avoir battu Nadal sur terre en 2017 et 2018: l'an dernier à Rome (quarts) et cette année à Madrid (quarts aussi). 

Zverev, lui, l'aurait peut-être vaincu en finale à Rome dimanche dernier si le mauvais temps ne s'en était pas mêlé. Le grand « Sasha » (1,98 m) menait 3-1 dans le dernier set avant l'interruption pluvieuse et n'a plus inscrit de jeu après la reprise (6-1, 1-6, 6-3). Lauréat des tournois de Munich et de Madrid (en battant Thiem en finale), le jeune loup de 21 ans s'est affirmé comme le no 2 sur ocre.

Mais avec une « Undécima » à Monte-Carlo et Barcelone ainsi que le « grand huit » à Rome, Nadal reste le grand vainqueur de la préparation.

À Roland-Garros, le tirage l'a plutôt épargné. Mais il n'a pas épargné le pauvre Richard Gasquet, placé sur sa trajectoire dès le troisième tour.

Sur la route de Nadal, opposé d'entrée à l'inconstant ukrainien Alexander Dolgopolov, les choses pourraient se corser un peu lors des huitièmes de finale où plane l'ombre du jeune Canadien Denis Shapovalov, 19 ans et présenté comme une future vedette. 

Zverev et Thiem batailleront dans le même quart de tableau, de loin le plus dense avec aussi Kei Nishikori, finaliste à Monte-Carlo, Stan Wawrinka, finaliste sortant et lauréat en 2015, l'espoir grec Stefanos Tsitsipas, finaliste à Barcelone, et le no 1 français Lucas Pouille (16e), arrivé à Paris avec une seule victoire ATP au compteur sur l'ocre.

Pouille veut repartir de zéro

« Je mets ce qui s'est passé derrière moi », a affirmé le Nordiste de 24 ans, opposé d'entrée au jeune Russe Daniil Medvedev (22 ans, 53e), qu'il a battu deux fois en deux matches. 

Avec la rechute de Jo-Wilfried Tsonga, blessé au genou gauche, et les résultats peu convaincants en préparation, l'optimisme est très relatif côté français. 

« Cela va être très dur », a même dit Gaël Monfils en évoquant son niveau, après sa défaite d'entrée à Lyon, contre le modeste Maximilian Marterer (69e).

Mais le Parisien, placé dans le même quart de tableau que Djokovic, a été plutôt bien loti par le tirage. Il commencera par  affronter un néophyte français, Elliot Benchetrit (19 ans, 302e).