BRINDISI, Italie - De voir jouer Serena Williams trois fois en deux jours à la Fed Cup est un plaisir rarement offert.

Après tout, la meilleure raquette au monde limite habituellement ses présences aux compétitions par équipe qui lui servent à se qualifier en vue des Jeux olympiques. Mais si la Fed Cup abandonnait son format annuel, Williams pourrait y participer avec plus de constance.

« Dans un monde idéal, ce serait super que ce soit aux deux ans. J'aimerais y participer tout le temps, mais je ne peux pas le faire aussi souvent que je le voudrais puisque je joue et m'entraîne 40 à 45 semaines par an, a expliqué Williams au cours du duel du week-end, perdu par les Américaines face à l'Italie. Alors c'est difficile de continuer de cette façon, surtout si vous voulez appuyer votre pays. Vous vous sentez mal quand vous ne pouvez pas le faire. »

De changer pour une compétition aux deux ans est une option qu'étudie actuellement la Fédération internationale de tennis (ITF) pour la Fed Cup et la Coupe Davis, qui attire également les meilleurs joueurs comme Roger Federer, Rafael Nadal et Novak Djokovic que sporadiquement.

Une autre option serait de revenir à la formule originale de la compétition, soit de jouer le tournoi sur une semaine dans un lieu différent à chaque fois avec les 16 équipes sur place, peut-être même de jumeler la Fed Cup à la Coupe Davis au même endroit. Cette formule créerait en quelque sorte une ambiance telle qu'on le vit à la Coupe Ryder.

« Après un certain temps, il faut revoir les choses, a dit Williams. Je pense que la Fed Cup fait bien, la Coupe Davis fait très bien, mais c'est toujours amusant de tenter de repenser les choses et de les proposer à une foule qui serait peut-être différente. »

Le président de l'ITF, Francesco Ricci Bitti, a déjà indiqué que de disputer la finale de la Coupe Davis dans un site neutre déterminé à l'avance était déjà considéré afin de faciliter la planification. Mais des pays comme l'Italie, où les deux tournois sont très suivis, s'opposent à tout changement majeur.

« Un joueur ne peut établir les règles en fonction de ce qui lui sied le mieux », a noté Corrado Barazutti, capitaine de l'Italie en Fed Cup et en Coupe Davis.

Le président de la Fédération italienne, Angelo Binaghi, a ajouté que de tenir des tournois de l'ITF de façon annuelle est un besoin afin de combattre le pouvoir de l'ATP et de la WTA.

« C'est le seul sport au monde où l'association des joueurs décide, a souligné Binaghi. Ce devrait être la fédération internationale qui soit en contrôle, comme dans tous les autres sports. »

Les Italiens et les Américains s'entendent toutefois sur un point: le Groupe mondial de la Fed Cup devrait être constitué de 16 nations, pas huit.

« Il ne devrait pas y avoir de prolongation pour déterminer les pays relégués, a dit Binaghi. Sinon, le reste est parfait. »