PARIS - Derrière une Caroline Wozniacki en méforme et ayant encore tout à prouver, et une Maria Sharapova à peine remise d'une blessure à une cheville, le Masters féminin, qui débute mardi à Istanbul, s'annonce extrêmement ouvert.

Dans un tennis féminin à la hiérarchie toujours aussi fluctuante, le Masters 2011, disputé pour la première fois à Istanbul après trois années à Doha, doit permettre à Wozniacki de légitimer sa place de no 1 mondiale, ou à sa dauphine russe de prendre le pouvoir.

Au sommet du classement depuis un an, la Danoise, âgée de 21 ans, à qui l'on continue de reprocher un jeu aussi fade que sa personnalité, a multiplié les succès dans les tournois mineurs. Mais elle attend toujours la consécration en Grand Chelem.

Le Masters, dernier rendez-vous de la saison, et l'un des plus importants, lui offre l'opportunité de remplir les cases vierges de son palmarès. Ce sera sa deuxième chance. Elle avait échoué l'an passé contre Kim Clijsters en finale.

La Belge, trois fois victorieuse, est cette année absente, comme Serena et Venus Williams. Une bonne nouvelle pour Wozniacki, puisque ces trois joueuses, dont la saison a été gâchée par les blessures, cumulent six succès ces dix dernières années au Masters.

Mais la Danoise sort de deux tournois décevants à Tokyo (3e tour) et Pékin (quart), depuis sa demi-finale perdue à l'US Open contre Serena. Elle sera sous pression, n'étant pas encore assurée de conserver sa première place en fin d'année.

Sharapova de retour trois ans après

Le Masters attribue au vainqueur, en plus d'une dotation alléchante (1,250 million d'euros), jusqu'à 1500 points au classement WTA. Un bonus qui pourrait permettre à Sharapova - voire éventuellement à la Tchèque Petra Kvitova - de récupérer une place de no 1 qu'elle a occupée en 2005.

La Russe revient au Masters - qu'elle a remporté il y a sept ans - pour la première fois depuis 2007, lorsqu'elle avait cédé en finale devant Justine Henin. Elle serait la favorite si le mystère ne persistait sur l'état de sa blessure à une cheville contractée fin septembre à Tokyo.

Finaliste cette année à Wimbledon, Sharapova occupe le 2e rang mondial. Son meilleur classement depuis son opération à une épaule en 2008, qui avait laissé craindre le pire pour la carrière de celle qui a gagné trois tournois du Grand Chelem (Wimbledon 2004, US Open 2006 et Open d'Australie 2008).

« Cette année j'ai grandi en tant que joueuse, je me suis améliorée. Ca me donne beaucoup de confiance pour l'avenir », a déclaré la Russe, arrivée une semaine à l'avance à Istanbul. Mais l'incertitude l'entourant est telle que tout paraît possible pour des joueuses moins expérimentées mais en forme.

Petra Kvitova (no 3), la Bélarusse Victoria Azarenka (no 4) et la Polonaise Agnieszka Radwanska (no 8), de loin les joueuses les plus en vue de l'automne, sont celles-là.