Oh, mais quel match excitant entre Félix-Auger Aliassime et Geoffrey Blancaneaux! Dès le début du match, le jeune homme né à l'Ancienne-Lorette nous fait l'étalage de tous ses coups : services de feu en première et deuxième balle, coups droits d'attaque, revers fusants, attaques bien menées et retours de qualité. Bref tout y était et tout se tenait. Le temps de le dire, Félix lui arrache la première manche 6-1.

À ce moment-là, notre Canadien volant est tellement supérieur que je crois que le match sera très court. Dès le départ de la deuxième manche cependant, le Français hausse de beaucoup sa qualité de balle. Le Québécois veut rester offensif mais rate tôt dans l'échange en voulant faire trop vite. Pas du tout aidé par ses services pour se sortir de situations précaires, par trois fois il le perd, et c'est ainsi que le set s'envole 6-3. 

C'est quand même dommage parce que Félix s'arrache pour revenir à service égal à deux reprises au deuxième set. Il faut quand même donner le crédit à Blancaneaux qui se bat comme un mort de faim et qui est étonnant de justesse par moments en variant parades exceptionnelles et tennis d'attaque. 

Plus on avance au troisième set, plus les deux protagonistes sont intenses. Après quelques petits moments creux, Félix retrouve une attitude de conquérant juste au bon moment pour se donner trois balles de championnat alors qu'il mène 6-5. La première est la plus belle alors qu'il malmène outrageusement l'adversaire. Il ne reste qu'à accélérer dans l'ouverture mais il surjoue... C'était tout fait! Il avait le titre au bout de la raquette! Après un as pour sauver la deuxième balle de match, Blancaneaux se voit offrir un autre cadeau : retour facile de deuxième balle dans le milieu du filet...

Notre Québécois ne s'en remettra jamais. Il est sonné, tellement déçu que le reste du match n'est que formalité pour le Français. Oui, sur le coup c'est difficile à prendre, mais en même temps ce n'est que le début de ce qui sera, je le crois, une longue carrière. Regardez-le bien rebondir dans quatre semaines à Wimbledon. Et puis ce qui compte, c'est de gagner chez les pros, alors il faut lui laisser le temps d'apprivoiser toutes les facettes d'une carrière chez les grands.

Novak DjokovicJustement, parlons-en du premier titre à Roland-Garros pour Novak Djokovic. Poussif lors de la manche initiale, Nole survole quasiment tout le reste du match avec sa précision légendaire. Andy Murray est certes un beau combattant et il a tout donné jusqu'à la toute fin mais en vain, encore une fois battu par le Serbe. En bout de ligne, la preuve est encore faite : avec ses cinq heures de jeu de plus que Novak dans les pattes pour se rendre en finale, tu ne peux pas gagner un Grand Chelem en première semaine, mais tu peux le perdre. Andy paie cher ses égarements en cinq sets lors de ses deux premiers matchs. 

Douzième majeur pour Djokovic encore en lice pour peut-être gagner les quatre Grands Chelems dans la même année. Pourquoi pas ajouter une médaille d'or olympique à tout cela? Steffi Graf l'a fait, Novak le peut aussi...