STUTTGART, Allemagne - À 24 heures du retour sur les courts de Maria Sharapova à la suite de sa suspension pour dopage, le débat autour de son laissez-passer pour le Grand Prix Porsche de Stuttgart s'est poursuivi, mardi.

Simona Halep et Alizé Cornet ont rejoint le groupe grandissant de joueurs qui critiquent les organisateurs de tournois qui offrent une place directement dans le tableau principal à la Russe.

« Pour les enfants, pour les jeunes joueurs de tennis, ce n'est pas correct d'aider un joueur trouvé coupable de dopage en lui donnant un laissez-passer, a déclaré Halep, cinquième joueuse au monde. Il ne s'agit pas de Maria Sharapova, mais de tous les joueurs dopés.

« Je ne peux pas appuyer ce que le directeur de tournoi a fait, mais en même temps, je ne peux pas juger », a ajouté la quatrième tête de série, qui fera face à Barbora Strycova au deuxième tour.

Cornet est allée un peu plus loin dans ses commentaires publiés par le quotidien sportif français L'Équipe.

« De manière générale, je trouve honteux que la WTA fasse la promotion d'une joueuse qui a quand même été déclarée positive. Après, c'est normal qu'on parle d'elle. C'est une immense championne. Mais de là à promouvoir son retour à ce point... Je trouve ça injuste », a déclaré la Française classée 41e.

La suspension de Sharapova pour utilisation de meldonium, médicament banni en janvier 2016, prend fin mercredi. La joueuse aux cinq titres en Grand Chelem et ex-numéro 1 au monde doit jouer contre Roberta Vinci dans un duel de premier tour du tournoi qu'elle a gagné de 2012 à 2014.

Lundi, Vinci a joint sa voix à celles de Caroline Wozniacki, Dominika Cibulkova, Agnieszka Radwanska et Angelique Kerber, qui ont publiquement condamné l'octroi de laissez-passer aux joueurs trouvés coupables de dopage.

Kerber est la double championne en titre du tournoi. Radwanska, classée septième, s'est quant à elle inclinée 6-2, 6-4, devant Ekaterina Makarova, qui affrontera Sharapova ou Vinci. Cibulkova s'est retirée en raison d'une blessure au poignet droit.

Dans les autres matchs de premier tour, Svetlana Kuznetsova, tête de série no 8, a eu raison de Kiki Bertens 6-3, 5-7, 6-3. La Russe fera face à Laura Siegemund, finaliste l'an dernier et tombeuse de Zhang Shuai 6-2, 7-6 (4).

En plus de Stuttgart, Sharapova a aussi obtenu une invitation des organisateurs des tournois de Madrid et Rome en mai, mais les organisateurs des Internationaux de France n'ont toujours pas statué.

« J'espère que (le président de la Fédération française de tennis) Bernard Giudicelli tiendra bon sur ses premières déclarations et ne lui offrira pas (de laissez-passer) pour Roland, a déclaré Cornet. Heureusement que je ne fais pas partie du comité qui prendra la décision, sinon je mettrais un bordel pas possible!

« Une joueuse déclarée positive devrait repartir du point de départ et regagner comme tout le monde sa place parmi les meilleures. On ne devrait pas lui dérouler le tapis rouge », a-t-elle ajouté.

Bien que plusieurs joueurs s'insurgent contre ce traitement faveur, Sharapova a aussi reçu quelques appuis.

Karolina Pliskova a indiqué que le tennis avait besoin de la Russe, d'autant plus que Serena Williams ne jouera plus avant l'an prochain en raison de sa grossesse.

« Assurément, c'est énorme pour ce tournoi et pour tous ceux qui suivent, a déclaré la Tchèque, tête de série no 2. (...) Avec Serena à l'écart, le tennis a besoin d'une vedette comme Maria Sharapova, alors je n'ai rien contre. »

Sharapova a également obtenu l'appui d'une autre gagnante de tournois majeurs et ex-no 1 au monde Kim Clijsters.

« Elle a purgé sa peine, a souligné la Belge. J'ai été déçue et surprise quand la nouvelle est sortie, (...) mais je ne crois pas qu'elle doive être punie davantage. »

---

Le journaliste de l'Associated Press Jérôme Pugmire a contribué à cet article.