MONTRÉAL - Entre le fort caractère de Serena Williams et les cris stridents de Victoria Azarenka, Simona Halep est du genre discrète parmi les joueuses de l’élite.

Néanmoins, malgré sa petite stature, la cinquième raquette mondiale est une battante et une menace constante sur le terrain.

Halep participera à la Coupe Rogers pour la cinquième fois cet été, et la troisième fois à Montréal. Quelques jours avant qu’elle n’amorce son tournoi, elle était présente au lancement de la cinquième édition de la Mini Coupe Rogers, jeudi.

La Roumaine vient tout juste de remporter le tournoi de Bucarest, à la maison. En finale, elle a été intraitable, donnant toute une leçon à la Lettonne Anastasija Sevastova 6-0, 6-0 en 45 minutes.

Même si elle change d’environnement en passant de l’ocre à la surface dure, il n’empêche qu’elle s’amène avec beaucoup d’assurance dans la métropole.

« Je suis confiante, je suis prête. C’était un petit tournoi à Bucarest, ici, c’est gros. Mais c’est un autre tournoi, une autre semaine. Je dois commencer avec confiance et travailler fort. »

Après une sortie expéditive en Australie, une ronde des 16 à Roland-Garros et un quart de finale à Wimbledon, un seul tournoi du Grand Chelem reste à être disputé cette saison, les Internationaux des États-Unis. Pour Halep, Montréal n’est pas simplement qu’une étape de préparation avant de se rendre à Flushing Meadows, elle est déterminée à y soulever le trophée après s’être inclinée en finale aux mains de la championne Belinda Bencic l’an dernier à Toronto.

« C’est bon d’être en confiance avant un Grand Chelem, mais c’est encore loin. Je dois y aller un tournoi à la fois.

« (La Coupe Rogers) est très importante pour moi et pour ma carrière. Je vais tout faire pour gagner. L’année passée, j’ai connu un bon tournoi à Toronto, et j’apporte ces bons souvenirs avec moi ici. »

En 2016, outre Bucarest, la Roumaine de 24 ans s’est aussi imposée à Madrid en avril et elle compte désormais 13 titres sur le circuit de la WTA en carrière. Elle est actuellement dans une grande forme après un début de saison laborieux.

« J’étais très malade en début de saison. J’avais un virus qui m’empêchait de bien pratiquer. C’est pour ça que j’ai perdu plusieurs matchs et que j’ai perdu de la confiance. Mais depuis Madrid, j’ai commencé à être plus sûre de moi et agressive sur le terrain, et à mieux m’entraîner. Ça me permet de plus croire en mes chances chaque semaine. C’est pour ça que j’ai gagné à Madrid et aussi à Bucarest, chez moi. C’était une bonne semaine. Chaque tournoi, je le prends sans pression, juste avec du plaisir. »

Dans le contexte de la Mini Coupe Rogers, Halep se revoit à l’âge de 4 ans et demi, quand elle s’est retrouvée avec une raquette entre les mains pour la première fois.Simona Halep

« Ils grandissent dans un sport que j’adore. Quand je vois ces jeunes jouer au tennis, je suis très excitée. J’étais peut-être plus jeune encore quand j’ai commencé à jouer au tennis, donc c’est un agréable sentiment que d’être là en votre compagnie. Ayez confiance, parce que tout est possible si vous croyez en vous », a-t-elle voulu lancer comme message.

Selon Eugène Lapierre, directeur du tournoi, Halep est justement un modèle parfait pour la relève.

« Elle n’est pas grosse, mais elle frappe la balle, c’est incroyable. C’est le genre de joueuse que les jeunes devraient regarder et prendre comme exemple. Elle est déterminée, elle est féroce, elle frappe fort. Il n’y a aucune balle qui n’est pas à sa portée et qu’elle ne va pas courir. Ce n’est pas par hasard si elle cinquième au monde. C’est une joueuse vraiment fantastique. »

Si Simona Halep s’avère un modèle d’excellence pour ces apprentis de 5 à 10 ans qui compétitionnent cette semaine, elle l’est aussi pour l’Ontarienne de 16 ans Bianca Vanessa Andreescu, qui est classée huitième parmi les juniors et qui tentera de se tailler une place dans le tableau du tournoi principal dont le tirage au sort aura lieu vendredi. Blessée au cours de la présente année, elle a tout de même atteint les huitièmes de finale à Wimbledon et aux Internationaux d’Australie. L’an dernier, parmi les seniors, elle a aussi été finaliste à Gatineau.

« Je veux remercier les organisateurs de me donner la chance d’être ici aux côtés de Simona Halep, une de mes idoles depuis le tout début. J’aimerais les remercier de m’avoir donné un laissez-passer pour les qualifications. Je suis très excitée de jouer dans ce tournoi au Canada, là où je suis née. »

Les idoles d’Halep, pour sa part, sont Roger Federer et Justine Henin. On peut d’ailleurs certainement dresser plusieurs similitudes entre la grande championne Belge et elle, deux filles très agressives mais qui savent aussi jouer tout en finesse et qui possèdent un jeu de pieds incomparable. Henin, qui a pris sa retraite en 2011, sera aussi à Montréal en tant qu’entraîneuse de l’Ukrainienne Elina Svitolina, 20e joueuse au monde.

Par ailleurs, avec le Stade olympique en toile de fond de ce lancement, au moment même où les célébrations qui soulignent les 40 ans des Jeux olympiques de Montréal ont lieu, Halep a une pensée pour une athlète qui a marqué à 14 ans l’histoire olympique, l’ancienne gymnaste Nadia Comaneci. Sa compatriote roumaine est au cœur de la fête aujourd’hui.

« C’est très excitant de me retrouver sur le site du Stade, parce que je me souviens de Nadia quand elle a eu la note parfaite de 10 il y a 40 ans. [...] Je lui ai souvent parlé. Elle est une bonne personne, et ce qu’elle a accompli est extraordinaire. »

Parlant des Jeux olympiques, Halep est l’une des nombreuses athlètes à avoir décidé de tirer un trait sur Rio en raison du virus Zika.