L'ogre de la terre battue Rafael Nadal part à la conquête de la « Undécima », un onzième titre, pendant que les revenantes Serena Williams et Maria Sharapova tenteront de redevenir « reines » à Roland-Garros, qui s'ouvre dimanche.

En l'absence de Roger Federer, qui a fait l'impasse pour la deuxième année consécutive sur la saison sur l'ocre, le champion espagnol et les deux anciennes « patronnes » sont les grandes attractions de cette 117e édition.

Autant le tournoi messieurs semble taillé pour son grandissime favori Nadal, autant l'épreuve féminine reste plus que jamais ouverte.  

Le Majorquin, qui fêtera ses 32 ans le 3 juin, se présente à Paris avec la même gourmandise que l'année de son premier trophée... en 2005. « J'ai connu beaucoup de grands succès ici. Cela reste le tournoi le plus important pour moi », a affirmé celui qui est redevenu l'ogre de l'ocre l'an passé sans perdre un seul set durant la "Quinzaine".

Le N.1 mondial n'a donc connu que deux vraies défaites à Roland-Garros: en 2015 face à Djokovic (quarts de finale) et en 2009 face au Suédois Robin Söderling (huitièmes), l'année du seul sacre parisien de Federer.

Le maestro suisse, qui s'est mis au vert depuis la fin mars pour revenir ragaillardi dans son jardin de Wimbledon (2-15 juillet), ne sera donc pas là pour le gêner. Andy Murray, toujours en délicatesse avec sa hanche opérée, est l'autre grand absent.

Djokovic, lui, est présent. Mais l'ancien N.1 mondial, tombé au 22e rang, peine depuis deux ans à retrouver son meilleur niveau, même s'il a montré du mieux à Rome. « Pour moi, il est toujours là et fait encore parti des prétendants (au titre) », estime Nadal, bousculé pendant un set par le Serbe dans la capitale italienne (7-6 (7/4), 6-3).

Quel niveau pour Serena ?

Alors, qui peut empêcher Nadal de croquer une nouvelle fois dans les anses de la Coupe des Mousquetaires? L'Autrichien Dominic Thiem (24 ans, 8e mondial) et l'Allemand Alexander Zverev (21 ans, 3e) espèrent y parvenir. 

Le premier est le seul à avoir vaincu le Majorquin sur terre en 2017 (quart de finale à Rome) et cette année (quart à Madrid). Le second n'était pas loin d'un tel exploit, en finale à Rome, avant que la pluie ne perturbe la rencontre.

Nadal ne croisera ni l'un ni l'autre avant la finale, alors que les deux jeunes "loups" peuvent eux s'affronter dès les quarts.

Serena Williams peut-elle arriver jusque-là? L'Américaine aux 23 trophées majeurs - à une longueur du record absolu de Margaret Court - est revenue "pour gagner" après avoir donné naissance en septembre, non sans connaître des complications médicales, à une petite fille. Mais pour l'instant la réalité l'a rattrapée. 

Elle n'a pu disputer que deux tournois, en mars, avec des résultats peu convaincants (2 victoires, 2 défaites) à tel point que son entraîneur, le Français Patrick Mouratoglou, a évoqué « un désastre » à Indian Wells.

Tombée au 449e rang, l'Américaine de 36 ans n'est pas tête de série à Paris, une situation qui a indigné jusqu'à Ivanka Trump, la fille du président américain. Elle n'était donc pas à l'abri de croiser une joueuse du gratin mondial d'entrée.

Sharapova sur la bonne voie

C'est finalement Kristyna Pliskova, 70e mondiale, à ne pas confondre avec sa sœur Karolina (6e), qui se dressera sur son chemin. Dès les huitièmes de finale, la triple championne de Roland-Garros (2002, 2013, 2015) pourrait toutefois croiser la plus forte des jumelles tchèques ou bien... Sharapova! 

La championne russe a elle raté les deux derniers rendez-vous de Roland-Garros. Il y a deux ans, elle purgeait une suspension de quinze mois pour dopage au meldonium. En 2017, la « Tsarine » venait de retrouver le circuit mais n'avait pas reçu d'invitation de la part des organisateurs et une blessure à une jambe l'avait privée des qualifications.

Toujours en quête de son meilleur niveau, la double championne de Roland-Garros (2012, 2014) a fait « un pas dans la bonne direction » à Rome où seule la N.1 mondiale Simona Halep a pu l'arrêter en demi-finale après un rude combat.

La Roumaine espère enfin soulever son premier titre majeur après deux échecs en finale à Paris. L'an passé, elle avait perdu ses moyens face à la sensation lettone Jelena Ostapenko, qui fait encore partie des prétendantes avec l'Ukrainienne Elina Svitolina et la Tchèque Petra Kvitova.