Denis Shapovalov a l'habitude d'animer les partisans et de se nourrir de l'énergie de la foule en retour.

L'étoile montante du tennis canadien, qui joue un style à haut risque, peut réchauffer l'atmosphère dans un match en réalisant un coup gagnant époustouflant, mettant l'emphase sur ses coups les plus audacieux en poussant un cri ou en brandissant le poing dans les airs après un bon coup.

Shapovalov, toutefois, devra cependant trouver une façon de créer sa propre étincelle à son retour au jeu. L'Ontarien participera à l'Omnium Western & Southern. Le tournoi, qui se déroule habituellement à Cincinnati, se tiendra au Centre de tennis national USTA Billie Jean King, à New York cette année. Il s'amorcera ce samedi, soit une semaine avant les Internationaux des États-Unis.

Les joueurs et les entraîneurs seront tenus à l'écart du public au cours des deux tournois et aucun partisan ne sera autorisé à assister aux matchs en raison de la pandémie de COVID-19.

« Ça va être intéressant de voir comment la situation va se dérouler, sans les partisans, surtout ici, à New York, a déclaré Shapovalov lors d'une entrevue mercredi. Je sens que j'ai tellement d'amour et de soutien dans cette ville et ces dernières années, j'ai pu rassembler de très grandes foules.

« Ça va être spécial, mais je vais certainement sentir leur soutien à travers les écrans, sur Internet, je sais toujours qu'ils sont là avec moi pendant que je suis sur le court. »

Shapovalov a déclaré que jouer dans un stade avec peu d'ambiance n'était pas nouveau. Selon lui, les joueurs de tennis s'affrontent souvent dans des tournois avec peu de partisans dans les gradins dans les niveaux inférieurs.

« On verra comment ça se passe, ça va être la même situation pour tout le monde, a-t-il dit. Nous avons tous déjà vécu ça avant, je suis passé par les Challengers et autre. Des tournois où il n'y a presque personne qui regarde. Donc ça va être un peu de retour à ça, mais je pense que tout le monde est toujours motivé à jouer, qu'il y ait des gens dans les gradins ou non. »

Malgré tout, Shapovalov a souligné qu'il trépignait d'impatience à l'idée de se retrouver sur un court de nouveau pour disputer un tournoi. La 16e raquette mondiale n'a pas disputé un tournoi de l'ATP depuis le 21 février. Il s'était alors incliné devant Alexander Bublik, en quarts de finale de l'Omnium de Provence, qui se déroulait à Marseille, en France.

Bien qu'il est choisi d'effectuer un retour au jeu, quelques joueurs se sont faits toutefois plus frileux à l'idée de réintégrer les courts alors que le coronavirus court toujours. Six des huit meilleures joueuses au monde se sont retirées du premier tournoi du Grand Chelem qui sera disputé depuis l'arrêt des activités. Sa compatriote Bianca Andreescu fait partie du lot. L'Ontarienne a choisi de ne pas défendre son titre.

Du côté des hommes, Rafael Nadal, qui avait été sacré champion l'an dernier chez les hommes, s'est également retiré du tournoi, tandis que Roger Federer ne pourra pas prendre part au reste de la saison. Le Suisse a subi deux interventions chirurgicales au genou droit.

Shapovalov a reconnu que la pandémie pourrait affecter ses plans cette année, surtout que le circuit a décidé de voyager entre les continents, au lieu de concentrer ses activités dans une seule région du monde. La Formule 1, par exemple, a limité les déplacements des diverses écuries et du personnel en tenant toutes ses courses en Europe.

« J'y ai évidemment beaucoup réfléchi, a-t-il soutenu. Je ne sais toujours pas quel tournoi je vais devoir laisser tomber. Je ne savais même pas si j'allais pouvoir participer aux Internationaux des États-Unis, mais en ce moment, la formule fonctionne très bien.

« Ils font un boulot remarquable pour s'assurer que tout est propre et de nous tester chaque fois que nous rentrons à l'hôtel. Tout se déroule bien pour le moment. »

Shapovalov a amorcé la saison 2020 après avoir conclu la précédente saison en grand. Il a notamment récolté son premier titre sur le circuit de l'ATP, a participé pour la première fois à une finale de Masters 1000 et a disputé la finale de la Coupe Davis avec l'équipe canadienne. En début de saison, il a toutefois eu du mal à retrouver la forme qui lui avait permis d'accomplir tout ça. Il a perdu cinq de ses six premiers matchs avant la pause forcée.

Pour un joueur qui a souvent connu le succès dans des séries successives, la pandémie a privé Shapovalov d'une chance de revenir en force pour contrer son lent départ. Les tournois annulés à la suite de la pandémie de COVID-19 comprenaient notamment le légendaire tournoi du Grand Chelem de Wimbledon et la Coupe Rogers masculine, qui se déroulait cette année à Toronto.

« C'est malheureux. C'était difficile de voir tomber les tournois les uns après les autres, a raconté Shapovalov. La même chose avec Wimbledon, la même chose avec tous les autres tournois. On a l'impression que nous allions toujours plus vers le bas. Et c'était difficile, et nous ne savions pas quand l'ATP allait reprendre ses activités. C'est bon d'être de retour maintenant. »