MELBOURNE, Australie - En l'absence d'Andy Murray, personne n'attendait un Britannique dans le dernier carré des Internationaux d'Australie, et pourtant Kyle Edmund jouera bien les demi-finales après son exploit contre le Bulgare Grigor Dimitrov, 3e mondial, mardi à Melbourne.

Cet Anglais, né en Afrique du Sud il y a 23 ans et résident des Bahamas, s'est offert la plus belle victoire de sa carrière, en quatre sets 6-4, 3-6, 6-3, 6-4, grâce à ses deux armes principales : son service (12 as) et surtout son coup droit (18 gagnants), l'un des plus puissants du circuit.

« Je sais que j'ai un grand coup avec ça. Avec l'expérience, j'arrive à mieux l'utiliser. Je suis en confiance avec ce coup-là », a dit Edmund. Il admirait le Chilien Fernando Gonzalez, autre gros frappeur, quand il était plus jeune, en plus de ses compatriotes Tim Henman, présent dans les tribunes du Rod Laver Arena, Greg Rusedski et bien sûr Murray.

Ni Henman ni Rusedski n'ont jamais joué les demi-finales à Melbourne. À part Murray, battu cinq fois en finale et récemment opéré de la hanche, le dernier Britannique à l'avoir fait était John Lloyd en 1977.

Jusqu'à présent, Edmund était réputé pour perdre les matchs serrés et ne pas tenir la distance physiquement. Pour progresser dans ces domaines, il a embauché à l'automne un nouveau coach, le Suédois Fredrik Rosengren, ancien mentor de deux finalistes de Roland-Garros, ses compatriotes Magnus Norman et Robin Soderling.

Avant les Internationaux d'Australie, le Britannique n'avait qu'un huitième de finale (Internationaux des États-Unis 2016) à faire valoir dans son palmarès lors de ses 13 premières participations à un tournoi du Grand Chelem.

En 12 matchs contre des joueurs du top-5, sur le circuit ATP, il avait toujours perdu, comme contre Dimitrov à Brisbane il y a quinze jours. Qu'est-ce qui a changé par rapport à ce dernier match? « Pas grand-chose, c'était assez similaire. J'ai peut-être un peu plus pris ma chance sur les points importants et c'est rentré », a-t-il dit.

C'est sa victoire au premier tour sur le Sud-Africain Kevin Anderson, 12e mondial et finaliste des derniers Internationaux des États-Unis, qui lui a ouvert un tableau favorable. Il n'a plus ensuite rencontré aucun joueur du top-50 jusqu'au choc avec Dimitrov.

Pour le Bulgare, c'est une nouvelle déception en Grand Chelem. Le vainqueur du Masters, et brillant demi-finaliste à Melbourne l'an passé, attend toujours de disputer sa première finale, à 26 ans.

En demi-finale, Edmund rencontrera le Croate Marin Cilic (6e).