PARIS - Alors qu'il arrivait plein d'ambition après de longs mois de doute, Rafael Nadal a de nouveau été stoppé par une blessure, cette fois-ci au poignet gauche, qui l'a contraint à déclarer forfait vendredi à la veille de son troisième tour à Roland-Garros.

« J'ai mal depuis le tournoi de Madrid. Ça allait mieux à Rome, mais là je souffrais de plus en plus chaque jour. Je ne pouvais plus du tout taper mon coup droit », a déclaré le gaucher majorquin, le plus grand champion de l'histoire du tournoi avec neuf titres.

Le pied, le genou, aujourd'hui le poignet, le Majorquin a eu de multiples problèmes avec un corps aussi puissant que fragile. Dur au mal, il a souvent joué malgré la douleur. Cette fois-ci, ce n'était tout simplement plus possible.

Quitter l'épreuve qui a fait sa gloire est un crève-cœur pour l'Espagnol. « Pour que je me retire du tournoi le plus important de ma carrière, il fallait vraiment que la situation soit limite », a-t-il dit.

Mais la sagesse, et les conseils de son médecin, l'ont convaincu de la nécessité de renoncer. « Il ne me voyait pas capable de jouer jusqu'au bout. Il ne pouvait pas m'endormir le poignet cinq jours de plus. Si j'avais continué à jouer, il est sûr que le poignet aurait cédé », a expliqué le champion, très ému lors de sa conférence de presse. Nadal avait reçu des injections d'anesthésiant dans le poignet malade avant de disputer ses deux premiers tours.

En 2009, l'ancien roi de la terre battue, qui fêtera ses trente ans le 3 juin, avait subi sa première défaite à Paris, face à Robin Soderling, à cause d'une lésion à un genou qui l'avait tenu à l'écart plusieurs mois.

Un problème de tendon

Cette nouvelle blessure, dont Nadal a dit qu'elle concernait le tendon, sans donner de détail, semble moins inquiétante que les précédentes. « Cette fois-ci il y a un diagnostic et une solution. Cela ne va pas me priver de compétition pendant des mois; ce sera seulement quelques semaines d'immobilisation », a dit l'Espagnol, qui portait une attelle. N'excluant pas d'être rétabli pour Wimbledon, dans un mois, il a assuré qu'aucune opération n'était envisagée.

Nadal arrivait à Paris avec l'ambition d'y remporter son dixième titre. Sa sévère crise de confiance de la saison passée, marquée notamment par sa défaite en quarts de finale de Roland-Garros contre Novak Djokovic, semblait surmontée.

De nouveau agressif en coup droit, jouant enfin plus long et se battant comme jamais en défense, il était revenu près de son meilleur niveau pendant la préparation sur terre battue. A Monte-Carlo, il avait décroché son premier titre important depuis deux ans, battant notamment en demi-finales Andy Murray.

À Madrid, il avait perdu contre le Britannique en demi-finales, puis en quarts à Rome contre le Serbe, mais on sait désormais que son mal au poignet s'était déjà déclaré.

Le choc prévu en demi-finales avec Djokovic n'aura donc pas lieu, ni celui qui aurait pu le précéder en quarts contre Jo-Wilfried Tsonga, au grand dam du public. Le directeur du tournoi, Guy Forget, a dit pour sa part que Nadal avait « pris la bonne décision ».