Vasek Pospisil se trouvait à Indian Wells le dimanche 8 mars et s'entraînait en vue de l'Omnium BNP Paribas lorsque le tournoi, l'un des plus prestigieux au calendrier de la saison de tennis, a été annulé à cause de craintes liées à la COVID-19.

Quatre jours plus tard, les dirigeants de l'ATP annonçaient la suspension de la saison pour une période d'au moins six semaines, sauf que Pospisil a l'impression qu'il lui faudra patienter encore plus longtemps avant de jouer un match.

Et cette incertitude rend la situation plus difficile à supporter.

« C'est ce qu'il y a de plus dur - l'inconnu est ce qui rend les choses pas mal difficiles », a déclaré Pospisil dans une entrevue téléphonique avec La Presse canadienne, depuis son appartement situé  à Vancouver.

« Non seulement en ce qui a trait à l'organisation de votre calendrier mais aussi mentalement, pour essayer de penser de façon positive parce que c'est la nature humaine; nous avons peur de l'inconnu. C'est probablement l'aspect le plus puissant de tout ça. »

L'annulation de l'Omnium d'Indian Wells a été décrétée après seulement un cas positif de la COVID-19 dans la région du désert de la Californie. D'autres responsables de tournoi ont fait de même comme le reste du monde du sport après que l'Organisation mondiale de la santé eut annoncé qu'on faisait dorénavant face à une pandémie, mercredi dernier.

« Honnêtement, ce n'est pas que j'ai été surpris que (l'Omnium d'Indian Wells) ait été annulé, c'est juste que c'était un moment de confusion », a précisé Pospisil.

« Tous les joueurs étaient très confus, nous ne savions pas ce qui allait arriver, nous étions tous à l'entraînement à nous préparer. De toute évidence, (annuler le tournoi) était la bonne chose à faire, mais d'un autre côté on se disait 'OK, que fait-on maintenant? Ou allons-nous? La sensation était étrange ... ce n'est pas quelque chose face à quoi vous pouvez être prêts. »

Le tennisman canadien de 29 ans a subi une opération au dos en janvier 2019 et a raté la majeure partie de la saison, une absence qui l'a fait chuter du 70e au 248e échelon au classement de l'ATP. Il a toutefois terminé en force grâce à une remarquable performance pour le Canada à la Coupe Davis en novembre.

Il est demeuré sur cette lancée cette année, affichant un dossier de 8-5 lors de tournois de l'ATP pendant les deux premiers mois de la saison. Il s'est également qualifié pour la finale du tournoi de Montpelier le mois dernier - une première pour lui depuis 2014.

« Je jouais de l'excellent tennis et j'avais le sentiment qu'il s'agissait d'une année de relance, a affirmé Pospisil, maintenant 93e au monde. Mon corps se porte mieux que jamais au cours des six dernières années. L'opération a fait des merveilles pour mon dos. Même sur le plan mental, je suis revenu avec une perspective tout à fait différente sur le sport et sur ma vie, et j'étais très heureux d'être sur le court. »

Avec tous les gymnases et centres d'entraînement qui ferment à travers le Canada dans une tentative de freiner la propagation du virus, Pospisil ne croit pas que son entraînement en souffrira.

« Je le vois comme une opportunité de me reposer parce que la saison de tennis est si éprouvante et parce que nous n'avons pas autant de temps pour nous reposer. Je vais courir à l'extérieur dans le parc et faire de l'entraînement de base dans mon appartement parce qu'il n'y a pas grand-chose d'autre à faire. »