Bien triste tout cela pour les personnes impliquées dans cette rencontre de Coupe Davis entre le Canada et la Grande-Bretagne à Ottawa et aussi pour les supporters de chaque formation. Quelle fin de semaine qui se termine en queue de poisson à l'issue de cette disqualification de Denis Shapovalov!

Malgré l'absence des deux cadors soit Andy Murray et surtout Milos Raonic, la rencontre suscitait quand même beaucoup d'intérêt puisque les enjeux sont grands dans le groupe mondial. Même si la Grande-Bretagne partait largement favorite sur papier avec deux membres du top-50 en simple (Daniel Evans et Kyle Edmund) et le numéro un mondial du double en 2016 Jamie Murray, je me doutais bien que, parfaitement entouré, Vasek Pospisil pouvait retrouver le feu et surtout le chemin de la victoire.

La bonne nouvelle de la fin de semaine : malgré un départ un peu chancelant vendredi en raison d'un corps qui craque sous la pression (genou et dos), Vasek finit en force pour arracher la victoire en exposant les faiblesses d'Edmund bien en difficulté pour garder l'échange en coup droit sur cette surface rapide.

En ce dimanche il triomphe aussi face à Evans même s'il laisse filer une avance bien méritée de deux manches et un bris au 3e. Nerveux, tendu et triste de ne pas finir le débat je crains au 4e set alors qu'il perd son service d'entrée, que le match vient de lui filer entre les doigts... encore une fois... Et voilà jusqu'à quel point c'est important de continuer d'y croire et de se battre. Encouragé sans relâche par une légion de partisans indéfectibles, Vasek s'ajuste, cravache et plus important encore tranche au bris d'égalité de la 4e manche pour donner le droit à Shapovalov d'amener le Canada en quarts de finale.

Lancer un jeune loup de 17 ans en action dans le 5e match lors de ce genre de fin de semaine, c'est risqué jusqu'à un certain point, mais preuve aussi que les dirigeants de Tennis Canada croient en son potentiel. Le but, c'est qu'il goûte très tôt en carrière à ce genre de pression. Il faut aussi bâtir l'avenir et Shapovalov ainsi que Félix Auger-Alliassime sont deux belles pousses qu'il faut envoyer à la guerre de temps en temps. Shapovalov a mérité ses galons en remportant le titre junior de Wimbledon, trois tournois satellites l'an passé en plus de battre Nick Kyrgios à Toronto, même si l'Australien se traînait pas mal la savate ce jour-là. En plus de vaincre Pierre Hugues Herbert (top-80) cette année à Canberra, Denis possède en ce jour son meilleur classement chez les pros soit 234e. Donc, même si Peter Polansky est 128e et le 2e meilleur Canadien au classement, il a déçu en perdant ses deux matchs au Japon en 2014 et ne fait visiblement pas partie des plans à court, moyen ou long terme avec l'équipe.

Mais Shapovalov était trop tendre et surtout pas assez constant (surtout en retour de service) pour espérer donner la victoire au Canada dans un match de cette envergure. Alors qu'il tire de l'arrière deux manches et un bris à la 3e manche face à Edmund, il est fou de rage et frappe une balle de toutes ses forces dans les estrades. Le problème, c'est qu'il frappe sans le vouloir l'arbitre directement au visage tout près de l'oeil gauche. Comme douche froide il n'y avait pas plus glacial... Il est bien sûr disqualifié, ce qui donne la victoire à la Grande-Bretagne... Oh bo-boy... Parions que ce triste moment marquera sa vie et que plus jamais il ne laissera libre cours à ses frustrations... Quel dommage qu'une magnifique fin de semaine de tennis se termine ainsi!