Il va falloir que Rafael Nadal se rende à l'évidence et qu'il change sa façon de se préparer pour les grands rendez-vous. Est-ce que cela était vraiment nécessaire de jouer quatre tournois préparatoires avant Roland-Garros? Après avoir triomphé à Monte Carlo et Barcelone et avoir commencé à ressentir des douleurs à Madrid, pourquoi s'entêter à continuer? Alors que le ver est dans le fruit, pourquoi pousser encore plus la machine et aussi disputer le tournoi de Rome?

En début de carrière, passe toujours. L'insécurité est comme l'invité qui ne veut pas partir. Il faut prendre les grands moyens pour la chasser. Jusque-là, je peux comprendre car Nadal se nourrit et se rassure dans le travail. Sa philosophie de vie a toujours été alimentée par l'idée qu'il faut jouer beaucoup pour gagner beaucoup.     

Si Rafa espère être compétitif pour encore quelques années, il devra changer sa façon de préparer son horaire puisque son corps est très usé. Je pensais que sa dernière longue absence en raison de ses genoux récalcitrants l'aurait incité à faire une sérieuse réflexion sur le sujet. Faut croire que non. Tristement, après s'être arraché pour revenir à un niveau décent, il est à nouveau au repos forcé, le poignet gauche en vrac.

Et dire qu'avant le début du tournoi je me pourlèchais les babines sur cette possible demie entre Novak Djokovic et Nadal. Voilà la chance du Djoker d'aller chercher un premier titre à la Porte d'Auteuil. Tout comme en 2009, Robin Soderling avait donné un fier coup de main à Roger Federer en sortant l'ogre de la terre, la voie est pas mal plus dégagée maintenant. Reste « Stanimal » qui commence avoir fière allure et quelques jeunes pousses comme Dominic Thiem.

Milos Raonic aussi n'est franchement pas épargné par les blessures. Cette fois, c'est la cuisse et la hanche gauche qui le titillent. C'est bien beau rajouter John McEnroe à son équipe, mais ça prend un bolide qui tient la route pour participer et gagner des courses...