MELBOURNE, Australie - Un coup de téléphone, c'est tout ce qu'il a fallu à Maria Sharapova pour se ressaisir aux Internationaux de tennis d'Australie et éviter une élimination rapide.

Cet appel s'est produit au début du tournoi lorsque la deuxième joueuse mondiale a frôlé l'élimination contre une adversaire issue des qualifications au deuxième tour. C'était une mauvaise journée - elle a commis 51 fautes directes, a fait face à deux balles de match mais a trouvé le moyen de l'emporter.

Et puis son père l'a appelé.

« Je ne tiens pas à avoir ce genre d'appel téléphonique de mon père trop souvent pendant un tournoi », a confié Sharapova, mardi, après avoir disputé une performance beaucoup plus inspirée.

La quintuple championne en Grand Chelem a fait un pas de plus vers un autre titre en Australie, défaisant Eugenie Bouchard 6-3, 6-2 en quarts de finale. Cette victoire lui permet d'accéder aux demi-finales où elle affrontera sa compatriote russe Ekaterina Makarova, no 10.

Questionnée sur ce que son père Yuri - qui lui a appris à jouer au tennis et qui a été son entraîneur pendant plusieurs années - lui avait dit, Sharapova a souri et a donné ce qu'elle a qualifié de la « belle version ».

« C'était du genre, 'C'est inacceptable', a-t-elle dit, ajoutant qu'elle préfère la critique au discours d'encouragement.

« J'aime les gens vrais et l'honnêteté, a poursuivi la Russe d'origine âgée de 27 ans qui s'est installée aux États-Unis à l'âge de 9 ans pour s'entraîner à la fameuse académie de Nick Bollettieri en Floride.

« Je n'ai pas besoin... que les gens me disent, 'Tu es formidable, tu t'amélioreras au prochain tournoi.' Si tu disputes un mauvais match, c'est un mauvais match. Il faut alors prendre les moyens de redresser la situation. »

Pendant la première semaine du tournoi à Melbourne, Sharapova a parlé à quel point elle aime le tennis, la compétition et de repousser ses limites. Et du puissant sentiment qu'elle ressent quand elle se retrouve sur un court et de son insatiable désir de gagner.

Ça fait un bon moment que Sharapova n'a pas gagné les Internationaux d'Australie et elle a bien l'intention de corriger la situation.

Sharapova, championne à Melbourne en 2008 et finaliste à deux reprises, présente un palmarès de 5-0 contre Makarova, son adversaire en demi-finale, incluant des victoires en quarts de finale ici en 2012 et 2013. Dans quatre de ses défaites, Makarova n'a pas gagné un set.

« C'est plaisant de savoir que l'une d'entre nous, une Russe, sera de la finale et représentera le pays, a précisé Sharaphova, qui soutient qu'elle tente de ne pas y penser sur le court quand elle affronte une compatriote. À la fin de la journée, nous essayons toutes les deux de gagner le dernier point. »

Makarova, âgée de 26 ans, s'attend à un match difficile.

« Je ne l'ai jamais battue, ce sera donc difficile, a confié Makarova. Elle est animée d'un très grand esprit de compétition. »