On a saisi l’opportunité de se hisser dans le Groupe mondial I de la Coupe Fed pour la première fois de l’histoire en battant la Slovaquie en fin de semaine passée, ce qui veut dire qu’on participera à l’étape des quarts de finale en février 2015!

Nous avons eu l’occasion de performer au PEPS de l’Université Laval qui a été agrandi afin d’accueillir 3500 personnes. Les gradins n’étaient pas entièrement remplis comme à Montréal en février dernier, ce qui n’a toutefois pas empêché l’ambiance d’être au rendez-vous. Les gens nous encourageaient et criaient nos noms, ils étaient enjoués sur chaque point, et ce, même si j’ai connu un très long match où j’ai dû batailler jusqu’à la toute fin pendant presque 2 h 30. Ma famille et mes amis étaient aussi présents parmi la foule. C’était vraiment le fun de les savoir là.

Sharon Fichman, Aleksandra Wozniak, Eugenie Bouchard et Gabriela DabrowskiCe n’est pas juste pour moi que je jouais, mais surtout pour mon pays et pour tous ces gens. Le public est important et je ne veux pas le décevoir, mais sur le coup, je ne m’attarde pas vraiment à ce genre de pression. J’essaie de rester dans le moment présent et de simplement profiter de l’énergie qu’on reçoit pour essayer d’offrir un bon spectacle et de jouer un bon match. C’est toujours très important de faire de son mieux pour gagner. Les gens sont heureux d’être là pour nous supporter et c’était fou en fin de semaine!

Tout juste avant le tournoi, on a passé plusieurs jours à s’entraîner ensemble à Québec et on a profité de la soirée de jeudi pour assister au souper officiel des équipes. Depuis quelque temps, nous collaborons d’ailleurs avec une designer de mode du nom de Iris Setlakwepour nous habiller lors de cet évènement spécial comme ce fut le cas auparavant à Montréal il y a deux mois. C’est à ce moment qu’on fait connaissance avec les autres joueuses et les commanditaires, une tradition respectée par toutes les délégations durant la Coupe Fed. C’est aussi à ce moment qu’on procède au traditionnel échange de cadeaux. Nous avons pour notre part offert aux Slovaques du sirop d’érable.

Ne jamais lâcher

Ç’a été un peu difficile en début de rencontre, quand j’ai perdu le premier set. Jana Cepelova, 52e raquette mondiale, était très coriace et en pleine confiance après avoir réalisé une belle performance à Charleston en plus d’avoir accumulé beaucoup de matchs. C’est une joueuse qui monte beaucoup au filet et elle ne présente jamais la même balle. Elle a déjà battu de bonnes joueuses comme Serena Williams récemment grâce à sa capacité à changer de vitesse au cours d’un point. Ce n’est donc pas qu’une question de variation, mais aussi de vitesse. Elle peut effectuer trois changements de rythme en alternant une slice, un amorti ou coup droit plus brossé avant de soudainement attaquer avec beaucoup de puissance et avec précision dans les coins. Ce n’est pas facile de se mesurer à une fille de ce genre, elle a un don à ce chapitre.

Il a donc fallu que j’élève mon jeu d’un cran et que je trouve mon rythme pour renverser la vapeur. Comme c’était la première fois que je l’affrontais, j’essayais durant les premiers échanges de bien lire son jeu et ça m’a pris un peu de temps parce que ce n’était pas évident de s’ajuster à sa balle. Je me suis accrochée et j’ai essayé d’éviter les erreurs du début de rencontre alors que je forçais trop le jeu. Je me suis montrée plus patiente pour choisir la meilleure balle pour lui nuire. Elle a tenté une vingtaine d’amortis, mais je m’y suis rendue à temps sur chacune, hormis peut-être une seule. Bref, ç’a été une bataille autant physique que mentale où je suis revenue de l’arrière par deux fois, et cette première victoire au jour 1 a été très importante pour donner le ton à la compétition.

Tout ce temps, le capitaine Sylvain Bruneau était à mes côtés pour me motiver, me rappeler ce que je devais faire et aussi me rappeler d’être toujours alerte. C’est bien d’avoir l’opportunité de compter sur un entraîneur et ses conseils pendant un match. Dans les autres tournois, on ne peut demander l’aide de son entraîneur qu’une seule fois par manche.

Enfin, d’ici le prochain Grand Chelem à Roland-Garros, le défi sera de s’adapter au changement de surface puisqu’on passe de la surface dure à la terre battue. C’est d’ailleurs ce à quoi je vais m’affairer cette semaine à Montréal en m’entraînant sur les terrains de terre battue du Stade Uniprix, au parc Jarry. Je vais ensuite m’envoler vers Cagnes-sur-Mer, en France, pour les qualifications de ce tournoi la semaine prochaine, puis je ferai un arrêt à Prague avant les qualifications des Internationaux de France qui commencent le 21 mai.

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*Propos recueillis par Audrey Roy