LONDRES - À 24 ans, Maria Sharapova est la seule des quatre demi-finalistes de Wimbledon à être déjà allée plus loin en Grand Chelem et ce supplément d'expérience fait de la Russe la favorite du carré final à partir de jeudi face à trois jeunes ambitieuses de 21 ans.

Renaissance ou révolution? Ce week-end à Londres on assistera au choix à la renaissance d'une des plus grandes dames de la dernière décennie ou à l'éclosion d'une nouvelle championne dans un tennis féminin en constante ébullition.

Jeudi, lors de demi-finales entre quatre grandes jeunes filles blondes, Sharapova, triple vainqueur en Grand Chelem (Wimbledon 2004, Internationaux des États-Unis 2006 et Internationaux d'Australie 2008), retrouvera Sabine Lisicki, première Allemande en demi-finale d'un tournoi majeur depuis Steffi Graf en 1998.

L'autre partie opposera la Tchèque Petra Kvitova à la Bélarusse Victoria Azarenka, no 5 mondiale confirmée mais qui n'avait encore jamais atteint le dernier carré d'un Grand Chelem.

Difficile de deviner l'issue des débats. Sur papier, Sharapova et Azarenka partent favorites, mais Lisicki et Kvitova possèdent une telle force de frappe qu'elles sont capables de tout renverser sur leur passage dans un bon jour.

L'expérience parle pour Sharapova, 6e mondiale, dont c'est la douzième demi-finale en Grand Chelem et la deuxième de suite après Roland-Garros. Un atout inestimable et qui le serait encore plus en finale où l'air raréfié des sommets coupe souvent la respiration aux novices mal acclimatées.

Azarenka déterminée

La championne russe, qui avait ébloui Wimbledon en 2004 à l'âge de 17 ans, est en forme comme en attestent les 25 jeux perdus en cinq matchs. À Miami en mars, elle n'avait fait qu'une bouchée (6-2, 6-0) de Lisicki, 62e mondiale.

Sharapova est également la dernière survivante du clan des irréductibles qui ne s'avouent jamais battues, auquel appartiennent également les soeurs Williams.

Pour la battre, il faudra tenir jusqu'au bout. Or, la perspective d'une finale du Grand Chelem imminente en a fait trembler plus d'une. Pour Sharapova, ce serait la première finale depuis son titre aux Internationaux d'Australie en 2008.

Dans l'autre demi-finale, où il faudra une bonne paire de jumelles pour différencier les deux joueuses, la gauchère tchèque Kvitova, 8e mondiale et 1,83 m, compte sur son goût pour le gazon pour franchir une étape supplémentaire.

Elle a l'avantage d'avoir gagné ses deux dernières rencontres contre la droitière bélarusse culminant à 1,80 m, l'année dernière à Wimbledon (7-5, 6-0) au troisième tour et en mai en finale du tournoi de Madrid.

Mais Azarenka est très déterminée à reléguer aux oubliettes le sobriquet de « mini-Wozniacki » dont on l'affuble parfois, du nom de la no 1 mondiale éternellement bredouille en Grand Chelem.