PARIS - Un Français inconnu, Jérémy Chardy, a rendu un fier service à Rafael Nadal, jeudi au deuxième tour de Roland-Garros, en renversant l'un des obstacles les plus redoutables sur sa route vers un quatrième titre, l'Argentin David Nalbandian.

Même s'il n'a pas voulu l'avouer, l'Espagnol a dû ressentir un certain soulagement lorsque le héros du jour, après avoir été mené deux manches à zéro, a bouclé la plus belle victoire de sa carrière contre la tête de série numéro 6 en cinq manches (3-6, 4-6, 6-2, 6-1, 6-2).

"Mais là, vous êtes en train de me parler des quarts de finale. Mon prochain rival est assez difficile à jouer pour qu'on ne prenne pas deux tours d'avance", a dit Nadal en parlant du Finlandais Jarkko Nieminen, 26e mondial, gaucher comme lui (et comme ses adversaires des deux premiers tours).

"A la fin du quatrième set, j'ai commencé à avoir des crampes, mais je me suis dit d'y aller, que je n'avais plus rien à perdre", a déclaré Jérémy Chardy, qui avait bénéficié d'une invitation.

Au tour suivant, le joueur de Pau, qui a fait admirer toute la qualité de ses retours et de ses coups droits dans cette partie de 3h06, affrontera le Russe Dmitry Tursunov, tête de série no 30, vainqueur expéditif de l'Espagnol Guillermo Garcia-Lopez 7-6, 6-0, 6-0. Chardy, qui évoluera pour la première fois à ce niveau, devra avoir récupéré. "J'avais mal partout", a-t-il concédé à la fin de la partie.

Tout n'allait pas pour le mieux pour Nalbandian avant d'attaquer la grande quinzaine de la terre battue. Depuis le début de la saison, il n'avait pas réussi à confirmer un automne flamboyant au cours duquel il avait remporté deux titres à Madrid et à Paris en écrasant la concurrence, Federer et Nadal compris.

Il était également arrivé à Paris gêné par une douleur au bras, un des multiples pépins physiques qui expliquent en bonne partie ses déceptions des derniers mois. C'est d'ailleurs à cause d'une autre blessure, cette fois-ci aux adducteurs, qu'il s'est progressivement effrité contre Chardy, 145e mondial.

Mais il n'avait pas pour autant perdu complètement son statut d'épouvantail. Avec son talent immense, souvent imprévisible, l'ancien vainqueur du Masters (2005) est toujours l'un des joueurs les plus craints dans un tableau de tournoi majeur, quelles que soient les conditions dans lesquelles il s'y présente.

La défaite de son numéro 1 a transformé cette édition de Roland-Garros en catastrophe pour le tennis argentin. Il ne reste plus qu'un membre de "la légion" en piste au troisième tour, l'un des moins connus, le jeune Eduardo Schwank, 75e mondial. Quel contraste avec l'édition 2004, que les Argentins avaient dominée de la tête et des épaules avec trois demi-finalistes (dont Nalbandian) et le vainqueur Gaston Gaudio!

Les Espagnols seront encore au moins quatre, dont David Ferrer, vainqueur impitoyable du Français Fabrice Santoro (6-0, 6-1, 6-0), et bien sûr leur leader, Rafael Nadal.

Son tournoi ayant commencé avec retard à cause du mauvais temps, le Majorquin s'est employé à réduire le désavantage d'avoir à jouer trois jours de suite en expédiant le Français Nicolas Devilder vite fait bien fait (6-4, 6-0, 6-1 en 1h 54 min).

Mais il a encore une fois été embêté par la pluie, son grand ennemi depuis le début de la semaine. "Quand ça s'est mis à tomber très fort, c'est devenu dangereux, surtout sur les lignes. J'ai demandé à l'arbitre si on allait arrêter", a dit le deuxième joueur mondial, dont le match a effectivement été tronçonné en deux.

Federer lâche un set avant de dérouler

Roger Federer a lâché son premier set à Roland-Garros avant de dérouler et se qualifier pour le troisième tour face à l'Espagnol Albert Montanes, 60e joueur mondial, 6-7 (5/7), 6-1, 6-0, 6-4.

Le premier joueur mondial a franchement souffert pendant la première manche. Il pleuvait vraiment fort lorsque la partie a été interrompue à 5-5 et, au retour des vestiaires, Federer a joué un bris d'égalité horrible.

"Les conditions étaient difficiles. Il a beaucoup plu jusqu'à 5-5 et lui a vraiment fait un bon match. Mais une fois que j'ai repris le dessus, je me suis senti beaucoup mieux et plus relâché. Finalement, c'était un bon test", a-t-il commenté à la sortie du court.

La suite de la rencontre a, de fait, tourné au cavalier seul pour Federer, qui rencontrera au troisième tour le Croate Mario Ancic, qu'il avait sèchement battu en quarts de finale en 2006.

En 2007, le finaliste des deux dernières éditions n'avait perdu son premier set qu'en demi-finales face au Russe Nikolay Davydenko. En 2006, il avait concédé sa première manche au troisième tour devant le Chilien Nicolas Massu.

James Blake s'incline

De son côté, l'Américain James Blake, tête de série numéro sept, a été éliminé au deuxième tour par le Letton Ernests Gulbis en quatre manches 7-6 (7/2), 3-6, 7-5, 6-3.

Gulbis rencontrera au troisième tour l'Equatorien Nicolas Lapentti ou l'Américain Bobby Reynolds.

Youzhny, sans difficulté

Le Russe Mikhaïl Youzhny, tête de série numéro 15, s'est qualifié pour le troisième tour en l'emportant face à l'Argentin Maximo Gonzalez en trois manches 6-3, 6-2, 6-2.

Il rencontrera l'Argentin Juan Ignacio Chela ou l'Espagnol Fernando Verdasco (numéro 22).

Wawrinka au tour suivant

Le Suisse Stanislas Wawrinka, tête de série numéro neuf, s'est aussi qualifié pour le troisième tour en battant le Croate Marin Cilic en trois manches 7-6 (7/3), 7-6 (7/4), 6-1.

Il rencontrera l'Espagnol Pablo Andujar ou le Chilien Fernando Gonzalez.