MONTRÉAL – Johanna Konta a remporté dimanche son premier titre WTA à sa première finale, contre Venus Williams à Stanford, et elle a eu peu de temps pour célébrer cet accomplissement. Elle a vite repris le collier à la Coupe Rogers et s'apprête à disputer son match de troisième tour contre Varvara Lepchenko jeudi, après sa victoire sur Vania King hier.

« J'en ai profité autant que possible dans les circonstances. Ça s'est passé vite. Mais j'apprécie mon succès de la semaine dernière. J'ai parlé à mes parents et aux gens qui sont importants autour de moi. J'ai célébré ce succès avec eux », de raconter celle qui est née en Australie de parents hongrois et qui a déménagé en Angleterre en 2005 avant d'y devenir citoyenne à part entière en 2012.

« Je savais après ce tournoi, après avoir si bien fait à Stanford, que je n’aurais pas beaucoup de temps pour m’ajuster aux conditions. Donc je fais du mieux que je peux. La dernière semaine m'a donné de la pratique. J'ai beaucoup de matchs dans le corps. Je me sens bien. C’est important pour moi de prendre les choses un jour à la fois. J'essaie de ne pas trop vivre dans le passé, ni de trop penser au futur. Je veux vivre dans le présent, et le présent est ici. »

Johanna KontaDe Granby au 14e rang mondial

Il n'y a pas si longtemps, en 2015, Konta évoluait encore dans des évènements de moindre envergure comme ceux de l'ITF. Elle frappait aux portes du top-100 quand elle a gagné à Granby contre la Française Stéphanie Foretz, puis à Vancouver immédiatement après contre Kirsten Flipkens. On aurait dit qu'elle a pris son envol à ce moment, finissant l'année au 47e rang.

Elle se trouve désormais sur les plus grandes scènes, à 25 ans, ayant notamment pris part à la demi-finale des Internationaux d'Australie. Cela faisait 32 ans qu'une Britannique n'avait pas atteint ce cap dans un majeur.

« De l’extérieur, ça semble plus remarquable que ça ne l’est pour moi. Moi, je constate cette progression au quotidien, c'est un processus. Je suis très reconnaissante et humble quant aux expériences que j’ai vécues durant cette période de temps relativement courte. Je sais que j’ai connu de bons résultats cette année. Je me considère très chanceuse que mon corps soit en santé et que je sois en mesure de jouer autant que je le veux. »

« Je ne sous-estime pas les expériences que j'ai vécues dans ces tournois Challenger, parce que je ne serais pas ici si je n’avais pas accompli ce que j’ai accompli à ce moment-là. Ç'a aussi commencé avant Granby et Vancouver. J’en ai appris sur moi. J’ai vu que j’étais capable de jouer plusieurs matchs successifs tout en restant dans un bon état physique et mental. J’ai vu que j’étais capable de me présenter le jour suivant et de continuer à batailler et bien performer même quand vous êtes fatiguée. Vous appréciez avoir à jouer jour après jour parce que ça signifie que vous performez bien. »

Cette progression phénoménale s'explique de plusieurs façons selon elle, autant grâce à sa forme physique et sa force de caractère que l’exécution technique.

« C'est un mélange de tout. Je crois que je dois investir autant de temps dans chacun de ces aspects plus ça avance. Toutes les joueuses essaient toujours de repérer votre point faible. Ce serait stupide de ne pas consacrer du temps à certains aspects parce que les autres vont immédiatement en profiter. Il faut être aussi résistante que possible. »

« Je suis exactement la même Johanna, mais avec plus d'expérience. J’ai eu la chance de vivre des situations différentes, de jouer des matchs différents et d’aller dans des lieux différents, mais je suis la même. L'expérience, ça vient avec le temps, on ne peut pas précipiter les choses. Ça vient avec le temps et le travail. »

Avec ce nouveau statut et cette nouvelle reconnaissance, Konta trouve important d'aller à son rythme sans ajouter de pression supplémentaire. Elle ne se fixe pas d'objectif précis à court terme, ce n'est pas dans sa nature dit-elle.

« Je me concentre sur ce qui est en mon contrôle, soit donner l'effort nécessaire chaque jour. Pourvu que je sente que je progresse en tant que joueuse et en tant que personne sur une base quotidienne, c'est ce qui me donne le plus de satisfaction. C'est important que votre bonheur ne dépende pas que de vos résultats, ce sont de véritables montagnes russes. »