MELBOURNE - Sauf empêchement de dernière minute, Di Wu deviendra lundi à l'Open d'Australie le premier Chinois à jouer le grand tableau d'un tournoi du Grand Chelem, comblant ainsi en partie l'énorme retard pris par les messieurs sur les dames dans l'Empire du Milieu.

Chez les filles, on a pris l'habitude de voir les Chinoises aux premiers postes, jusqu'à l'apothéose avec Li Na, devenue en 2011 la première Asiatique à remporter un titre du Grand Chelem à Roland-Garros.

Taquine, la pionnière n'a pas souvent raté l'occasion ces dernières années de rappeler que les hommes étaient à la traîne, et pas qu'un peu.

Mais voilà que ça bouge enfin, même si on est encore loin du déferlement puisqu'ils ne sont que cinq pour l'instant dans le Top 400, dont Di Wu, 185e mondial et N.2 chinois derrière Zhang Ze (158e), qui s'était fait remarquer en octobre avec une victoire sur Richard Gasquet à Pékin.

Si c'est Di Wu et non Zhang Ze qui aura l'honneur d'ouvrir une nouvelle ère pour le tennis chinois face au Croate Ivan Dodig, c'est parce qu'il a gagné fin octobre à Nanjing en Chine, après un mois d'entraînement intensif à Dijon en France, un tournoi offrant une wild-card à un représentant asiatique.

"Je suis fier d'être le premier mais c'est aussi une sacrée pression", dit le joueur de taille modeste (1,73 m). "Presque tout le monde est plus grand que moi, note Di Wu, 21 ans, originaire de Wuhan, la même ville que Li Na dont il admire la persévérance et l'engagement au quotidien.

De là à imiter la championne, il y a encore un sacré chemin.