Pour la finale face à la Suisse, de vendredi à dimanche à Villeneuve d'Ascq, l'équipe de France peut compter sur son leader Jo-Wilfried Tsonga, lequel n'a quasiment jamais déçu en Coupe Davis, une épreuve qui sied bien à son état d'esprit.

Il est le seul à avoir la garantie de fouler en fin de semaine le court en terre battue posé dans le Stade Pierre-Mauroy. Autant en raison de son statut de no 1 français que pour la constance qu'il a démontrée en Coupe Davis.

Depuis sa première sélection en 2008, en Roumanie, Tsonga a toujours répondu présent sous le maillot bleu. Il n'a perdu que quatre des vingt simples qu'il a eus à disputer et n'a encore jamais été défait en double.

Sur ces quatre défaites, on en recense une par abandon en 2010 face à l'Allemand Simon Greul, dans un match sans enjeu du premier tour. Il ne peut pas plus se reprocher celle subie face à Rafael Nadal, intouchable sur la terre battue de Séville, en demi-finale en 2011.

Les deux seules anicroches dans son parcours en Coupe Davis tiennent en son échec, synonyme d'élimination, face à l'Américain John Isner en quarts de finale en 2012, et à son étonnant raté contre l'Allemand Peter Gojowczyk, alors seulement 119e mondial, cette année en quarts.

Contrairement à plusieurs des meilleurs joueurs mondiaux, Tsonga n'a jamais fait défaut en Coupe Davis, si ce n'est sur blessure. Cette compétition lui est chère et cette finale est « un rêve de gosse en train de se réaliser ».

C'est la victoire homérique d'Arnaud Boetsch sur le Suédois Nicklas Kulti dans le cinquième match de la finale en 1996, alors qu'il n'avait que 11 ans, qui lui a définitivement fait préférer le tennis au football.

Animé par l'esprit du collectif, Tsonga sait se transcender dans cette compétition où les vertus mentales comptent souvent autant que le pur talent tennistique.

« C'est dans sa nature »

« Il aime cette compétition, c'est un vrai joueur de cinq sets. Il adore jouer pour son pays, il aime cet esprit de groupe et jouer avec ses potes », souligne Thierry Ascione, l'un de ses deux entraîneurs avec Nicolas Escudé.

« Il aime les sports d'équipe, la pression, et à plus forte raison quand il y a un capitaine sur la chaise et un public acquis à sa cause », renchérit Guy Forget. « Il se nourrit de ces moments-là. Il aime avoir des matchs accrochés, prendre des risques. C'est dans sa nature. »

« Les matchs de Coupe Davis sont souvent gagnés par ceux qui sont solides et qui aiment le combat. C'est très marqué chez lui. Non seulement c'est un joueur fort, mais qui aime ces ambiances particulières », souligne l'ancien capitaine de l'équipe de France.

Tsonga s'est assurément affirmé comme le leader des Bleus au soir d'une douloureuse défaite en Argentine, l'an passé en quarts. Lui avait gagné ses deux simples, mais Gilles Simon avait perdu les siens, et le duo Julien Benneteau/Michaël Llodra s'était aussi incliné.

Il a tapé du poing sur la table, regrettant d'être trop seul à prendre ses responsabilités. Une vive explication a opposé les membres de l'équipe qui, de l'avis de tous, a eu un effet salutaire.

Cette saison, tous se sont investis pleinement. Paradoxalement, Tsonga reconnaît être plutôt effrayé par l'ampleur de l'événement à venir. Mais selon lui, cette angoisse est assez saine.

« À Bercy, j'avais dit que j'avais peur, que cette peur m'amenait beaucoup d'excitation, et aujourd'hui c'est toujours la même chose », explique-t-il. « J'espère que je vais être à la hauteur et qu'on va relever le défi avec cette équipe. »