PARIS (AFP) - Jeune et jolie, la Tchèque Nicole Vaidisova est également en demi-finales du tournoi de tennis de Roland-Garros, devenant le nouveau symbole de ces filles de l'Est qui concilient un physique de mannequin avec un coup droit de camionneur.

Depuis quelques années, les filles de Russie, de République tchèque ou de Slovaquie promènent leur mine boudeuse et leur physique de top model sur les courts du monde. La Russe Anna Kournikova fut la pionnière de ces joueuses rock-star, aussi à l'aise en jupette qu'en robe de soirée.

Mais la jolie Moscovite ne gagnait jamais rien.

Aujourd'hui, non seulement elles gagnent, comme Maria Sharapova à Wimbledon 2004, mais pullulent sur le circuit où, dès qu'une diva marque le pas, elle est remplacée par une autre, toute aussi blonde. Telle Nicole Vaidisova, 1,83 m, revers à deux mains et jambes interminables.

"Qu'on me compare à quelqu'un comme Maria ne me gêne pas, assure-t-elle. Je ne la connais pas personnellement mais c'est une excellente joueuse."

La Tchèque de 17 ans, qui a percé sur le circuit en octobre dernier en remportant trois titres en trois semaines, partage d'autres points communs avec Sharapova que le physique et la force de frappe en fond de court.

Notamment celui d'avoir appris son métier en Floride dans l'usine à champions de Nick Bollettieri, qui s'est fait une spécialité de révéler les jeunes pousses de l'Est.

Pleurnicheries

"J'y suis tous les hivers depuis l'âge de onze ans, explique-t-elle. C'est compliqué en République tchèque, il fait froid, il faut jouer en salle, ce n'est pas une très bonne préparation."

"Nick est quelqu'un de très marrant mais aussi de très rigoureux, ajoute-t-elle. Lorsqu'on arrive sur le court à huit heures du matin, les yeux encore à demi fermés, il y est depuis trois heures déjà."

Bolletieri continue aujourd'hui à la suivre.

"Si j'ai besoin d'un conseil sur un détail de mon jeu, je l'appelle, souligne-t-elle. Il peut noter des choses que mon père ne voit pas forcément."

L'autre point de convergence avec des championnes de son genre est en effet d'être entraînée et suivie en permanence par son père.

Très peu loquace à ce sujet, elle se contente de dire qu'il s'agit en fait de son beau-père mais qu'elle l'appelle "mon père".

Nicole s'empresse d'ajouter qu'elle a toujours tapé la balle par plaisir et non pour assouvir les ambitions sociales de son entourage.

Ses manières de chipie et ses fréquentes pleurnicheries ont néanmoins provoqué pas mal de grincements de dents à son arrivée sur le circuit.

La raquette jaune de Venus

A Roland-Garros aussi, elle est d'abord apparue nerveuse et à fleur de peau, en dépit d'un amour déclaré pour le yoga.
Après avoir franchi le troisième tour, elle a subitement mis ses émotions en sourdine pour démolir successivement Amélie Mauresmo et Venus Williams, soit l'actuelle et l'ancienne N.1 mondiale.

Ces deux triomphes ont été bâti sur le même socle: un gros service suivi d'un "boum-boum" des deux côtés qui, s'il ne ravit pas les puristes, a prouvé son efficacité.

"Depuis un an, on a beaucoup travaillé la vitesse et la puissance avec mon père et ça commence à payer", explique Vaidisova, entrée dans le Top 50 avant même de fêter ses 16 ans, un âge où Sharapova n'était que 152e et Venus Williams 184e.

"J'aime bien Venus, glisse-t-elle. Lorsque j'avais douze ans, j'avais la même raquette qu'elle. Elle était jaune. La première fois que je l'ai vue en vrai, c'était il y a deux ans à l'US Open. Il y a avait des grands noms partout dans le vestiaire. J'étais très nerveuse."

Lorsqu'on lui demande si son tour est arrivé d'affoler la concurrence dans les vestiaires, elle répond juste: "Pas encore, mais j'y travaille."