Dernier tournoi pour se faire valoir pour trois de nos Canadiens cette semaine à Sofia en Bulgarie. Milos Raonic, quant à lui, met fin à sa saison après la belle poussée jusqu'à la demie à Paris Bercy. Impressionnant notre grand Milos alors qu'il commence l'année 32e et la termine au 14e rang. Alors que plusieurs joueurs se plaignent des conditions et de la difficulté à se motiver, pas trop de problèmes pour lui alors qu'il va chercher 23 victoires en 32 rencontres en 2020.

 

Notre meilleur combattant cette semaine est très certainement Vasek Pospisil qui ne rend les armes qu'à la toute fin, soit au bris d'égalité de la 3e manche en ronde ultime devant la jeune merveille de 19 ans Jannik Sinner. Intéressant le cheminement de Vasek dans ce match qui se joue en trois temps. L'Italien est supérieur dans à peu près tous les domaines alors qu'il mène 6-4 en plus de possèder le bris d'entrée, 2e manche. Soudainement, Jannik perd complètement sa concentration alors que Pospisil est juste resté accroché et suffisamment proche de l'adversaire pour en profiter et cueillir le 2e set contre toute attente. 

 

Au 3e, les deux protagonistes sont excellents au service et cela se jouera finalement à si peu de chose. Sinner adopte un comportement velléitaire dans le bris d'égalité tandis que Vasek est hésitant sur quelques points. C'est tout, mais c'est crève-cœur quand même! Ah la confiance, comme c'est important!!! Vasek peut se consoler alors qu'il avance jusqu'à la 61e place avec ses 2 finales cette année Montpellier et Sofia). Cela le positionne bien pour lui permettre de rentrer dans tous les tableaux (principaux ou qualifications) en début d'année.

 

La 2e tête de série Félix Auger-Aliassime fait ses valises pour Sofia avec l'espoir de surfer sur son beau succès en double au Masters de Paris en compagnie de Hubert Hurkacz. Il s'aligne sans rechigner pour un 10e tournoi de suite en simple et cela est tout à son honneur. Quelques fois le corps est bien disposé, mais la tête ne suit pas. Face au modeste Salvatore Caruso, notre Québécois n'arrive tout simplement pas à être opportuniste sur les 6 balles de bris obtenues dont 5 dans la même partie à 2-1, 2e set. Ce qui est le plus frustrant c'est que l'Italien ne fait que rester patient dans l'échange, sans plus. Quand Félix éparpille les coups droits, c'est qu'il est vraiment fatigué mentalement. Quand même, 3 finales pour Félix cette année (Rotterdam, Marseille et Cologne 1) en plus d'une première présence en 2e semaine Grand Chelem à New York. Il termine au 21e rang ce qui est excellent. Je lui souhaite de belles vacances tellement méritées avec des gens qu'il aime. La petite coupure lui fera tellement de bien... 

 

Pour sa part, Denis Shapovalov goûte au top-10 pendant une semaine fin septembre. Denis épingle cette année trois membres de ce club très sélect soit Stefanos Tsitsipas (6e) et Alexander Zverev (7e) à la Coupe de l'ATP ainsi que David Goffin (10e) au US Open. Shapo joue du tennis étincelant deux tournois de suite sur deux continents différents en se rendant jusqu'en quarts de finale à New York et en enchaînant jusqu'à la demie à Rome. Fatigué et même épuisé mentalement en cette fin d'année, il n'arrive plus à se battre à Cologne et à Vienne. Il en a assez et met fin à sa saison sans jouer le Masters 1000 à Paris. Shapo change d'idée et décide de s'aligner à Sofia et d'y aller d'une dernière poussée avec l'espoir de finir l'année parmi les dix meilleurs. J'imagine que son agent, l'expérimenté Max Eisenbud (l'ancien de Maria Sharapova), vice-président de la puissante agence IMG, a sûrement son mot à dire dans cette décision.

 

Cela ne voulait pas dire que cela était la bonne. Shapo s'incline en 1:14 face à l'honnête travaillant Radu Albot, 93e mondial. C'est impossible de gagner à ce niveau si un minimum de concentration n'est pas au rendez-vous. Le Moldave est le genre de joueur qu'il faut respecter parce qu'il se déplace bien et garde la balle en jeu. Denis ne tient pas compte des efforts de l'adversaire et du pointage avant de déclencher à tout vent. Le résultat est loin de ce qu'il espérait alors que rien ne tient dans son jeu. Allez un peu de repos, car il faut recharger les batteries puisque la mi-décembre arrive au grand galop pour le début de la prochaine saison en Australie pour lui aussi.

 

Pour ce qui est justement du début de l'année 2021, le Journal l'Équipe nous apprend cette semaine que les négociations entre l'État de Victoria et la Fédération australienne sont toujours en cours. Le directeur des Internationaux d'Australie Craig Tiley désire trouver un terrain d'entente avec le gouvernement pour regrouper tous les tournois au Melbourne Park, site du premier Grand Chelem de la saison. Tiley veut également trouver un endroit commun pour accueillir les joueurs durant la quarantaine de 14 jours qui leur est imposée à leur arrivée au pays afin qu'ils puissent s'entrainer sans soucis. Il essaie aussi d'obtenir plus de liberté pour eux après la quarantaine pour qu'ils puissent aller au restaurant ou au cinéma s'ils le désirent. Globalement, Tiley ne croit pas qu'on aura un Grand Chelem « normal » avant 2023 ou 2024. Ouf!

 

Si on transpose cette nouvelle réalité chez nous au Québec, il semble bien que Tennis Canada tienne à ce que la Coupe Rogers soit présentée l'été prochain même si le huis-clos est à nouveau décrété. Pour ce qui est du Challenger de Drummondville qui dépend en partie du financement de TC, il n'aura pas lieu en février et est remis à plus tard. Alain Caillé, co-président de l'évènement, espère ardemment qu'une fenêtre s'ouvrira pour présenter l'évènement en novembre 2021 ou bien en février 2022. Ce tournoi est le joyau de la ville et la fierté des 300 bénévoles. Ce « happening » rayonne aux quatre coins de la planète tout en permettant à nos joueurs de se mesurer à des pros. Il s'agit d'une étape importante vers l'excellence des Shapovalov et Aliassime de demain.