Vaincue en finale, ce n'est que partie remise pour Ons Jabeur
LONDRES - Ons Jabeur a montré son cellulaire pour que tout le monde puisse voir sa photo d'écran de veille, soit le plateau Venus Rosewater, le trophée remis à la championne féminine de Wimbledon.
« J'ai tout fait depuis le début de l'année, a affirmé Jabeur, pour vraiment me concentrer sur ce tournoi. (...) Mais le destin en a décidé autrement. »
Et puis, avec une pointe d'humour à l'issue d'une journée décevante, elle a plaisanté en disant qu'elle aurait peut-être dû opter pour une photo de la plaque décernée à la finaliste.
Avec la possibilité de devenir la première femme africaine ou arabe à remporter un tournoi de tennis majeur de l'ère professionnelle, Jabeur, deuxième tête de série, n'a pas pu compléter le travail, samedi. Elle a laissé filer une avance et a perdu la finale au All England Club face à Elena Rybakina, 23e, 3-6, 6-2, 6-2.
« Je sais que je vais revenir et gagner un Grand Chelem, c'est sûr, a déclaré Jabeur, une Tunisienne de 27 ans. C'est le tennis, et ça en fait partie. Je dois définitivement en tirer des leçons. »
Jabeur a entrepris la journée sur une séquence de 12 victoires, toutes sur gazon. Elle avait remporté 22 de ses 24 matchs précédents.
Puis vint ce qui fut un début formidable pour elle sur un court central ensoleillé.
« Peut-être qu'au premier set, j'étais trop nerveuse, a confié Rybakina. Bien sûr, Ons a bien joué. J'avais besoin de temps pour m'adapter à son jeu. »
Jabeur a bien lu les services rapides de Rybakina au début et a réussi le bris pour mener 2-1, puis s'est tournée pour faire face à sa loge d'invités, a sauté et a crié pour célébrer. Jabeur a brandi le poing après avoir enlevé le premier set. Elle a botté une balle de tennis, style soccer, après un point. Elle a crié "Yalla! ("Vas-y!") en arabe, après un autre.
« Je suis vraiment heureuse d'essayer d'inspirer plusieurs générations dans mon pays, a poursuivi Jabeur, qui a noté que samedi était l'Aïd al-Adha, l'une des plus grandes fêtes de l'islam. J'espère qu'ils écoutent. »
Jabeur n'est généralement pas du genre à cacher son excitation ou sa joie, avec ou sans raquette à la main, emblématique d'une personnalité qui lui a valu le surnom de « ministre du bonheur ».
Elle a donc choisi de se concentrer sur le côté positif des deux dernières semaines plutôt que sur la façon dont la quinzaine s'est terminée, avec une multitude de fautes directes au cours des deux derniers sets et une incapacité de faire obstacle à la puissance de Rybakina.
« J'y étais presque, la dernière marche, a dit Jabeur, qui s'est effondrée sur sa chaise immédiatement après la fin du match. Je suis vraiment une personne positive. (...) Cela me donnera certainement beaucoup confiance. »
Maintenant, elle attend avec impatience d'être fêtée chez elle en Tunisie avant de reprendre la route pour le circuit nord-américain sur ciment, qui culmine avec les Internationaux des États-Unis, le dernier tournoi du Grand Chelem de l'année. L'action se mettra en branle, le 29 août, à New York.
Qu'en est-il de la photo sur son cellulaire?
Le plan était de revenir à une photo de sa nièce qui était là avant.
Maintenant, a conclu Jabeur, elle envisagera d'y installer une photo des Internationaux des États-Unis.