Pour une deuxième année consécutive, Aleksandra Wozniak accède au troisième tour des Internationaux de France.

Jeudi, à son deuxième affrontement de la compétition, la Québécoise et 24e tête de série a vaincu la Croate Petra Martic (18 ans et 196e joueuse mondiale) en deux manches identiques de 6-3.

Au cours de cette rencontre, Wozniak a brisé le service de son adversaire à quatre reprises et ne s'est fait faire le coup qu'à une seule occasion.

Plus en contrôle qu'à sa première rencontre où elle avait laissé filer une manche, la Québécoise mise sur la patience pour progresser dans le tournoi. « Aujourd'hui (jeudi), les conditions étaient différentes. Il ne pleuvait pas. Il ne ventait pas. On ne jouait pas dans la boue », a dit en riant la 24e joueuse mondiale. « J'ai mieux joué. J'attendais les bons moments pour prendre des risques. J'ai essayé de mettre la pression sur elle et ç'a bien fonctionné. J'étais prête à affronter une qualifiée et je suis restée bien concentrée sur mon jeu. »

Beau tableau

Au troisième tour, Wozniak retrouvera l'Espagnole Lourdes Dominguez Lino, 87e au classement de la WTA. Lors de leur seul face-à-face, Dominguez avait dominé Wozniak 6-1 et 6-1. « Si je me souviens bien, je revenais de ma blessure au genou. Je n'étais pas à l'aise de revenir en force », s'est défendue Wozniak qui se dit remise à 80% de sa blessure à l'épaule. « C'est la première fois du tournoi que je connais mon adversaire et que je pourrai préparer un plan de match, mais je devrai être agressive, avancer dans les balles, travailler ma patience et attendre la bonne balle. »

Évidemment, Wozniak ne veut pas regarder au-delà de ce troisième match, pourtant elle voit la possibilité d'affronter Serena Williams poindre à l'horizon. « Je suis motivée à fond! » répond-elle lorsqu'on lui parle d'un possible affrontement contre l'Américaine, deuxième tête de série.

Serena, deuxième tête de série, a disposé de l'Espagnole Virginia Ruano Pascual 6-2 et 6-0, en 57 minutes de jeu.

En carrière, Wozniak n'a jamais dépassé le troisième tour d'un tournoi du grand chelem. « Je suis juste contente d'être au troisième tour. Je reste dans ma bulle et je me concentre sur mon prochain match. » Wozniak sera de retour sur la terre battue samedi.

Wozniak a réussi quatre bris par un temps frais et nuageux à Paris. "Je fais encore des exercices, et il y a encore beaucoup de traitements à recevoir. C'était une déchirure, alors ça prend beaucoup de temps à se rétablir. Je suis prudente de ce côté-là, mais je me sens bien."

Dominguez Lino a défait l'Américaine Alexa Glatch 7-6 (7-0) et 7-5.

Wozniak, finaliste le mois dernier à Ponte Vedra, en Floride, a dit qu'elle a dû se ressaisir après s'être trouvée en déficit au deuxième set, face à Martic.

"J'ai dû jouer de façon agressive, a dit Wozniak. Le vent a tourné en ma faveur quand je perdais 2-3 au deuxième set. J'ai réussi un bris, puis j'ai gardé mon service. Je pense que j'ai bien fait au niveau tactique."

"Tout le monde me connaît maintenant, ils ont plus un œil sur moi et c'est bien de faire partie de l'élite. Gagner un tournoi du Grand chelem figure parmi mes objectifs", précise-t-elle.

Venus a eu chaud

De son côé, Venus Williams a dû sauver une balle de match avant de se qualifier jeudi pour le troisième tour de aux dépens de la Tchèque Lucie Safarova, dans une partie interrompue la veille par la nuit.

L'Américaine, tête de série no 3, est passée à un point de la défaite alors qu'elle était menée 4-5 sur son service dans le troisième set.

Elle a fini par s'en sortir grâce à son expérience et à sa qualité de première balle (10 as).

La terre battue n'a jamais été la surface préférée de l'aînée des Williams. À Roland-Garros, à part une finale en 2002, la quintuple championne de Wimbledon n'a pas dépassé les quarts en 12 participations.

Cette saison, contrairement aux précédentes où elle n'avait guère obtenu de résultats avant d'arriver sur le gazon anglais, elle a réussi un très bon début d'année, avec deux titres à Dubai et Acapulco (sur terre), ce qui lui a permis de reprendre place dans le trio de tête mondial pour la première fois depuis 2003.

Au prochain tour, elle affrontera la Hongroise Agnes Szavay (no 29).

Jankovic et Kuznetsova sans problème

Par ailleurs, les têtes de séries Jelena Jankovic (5) et Svetlana Kuznetsova (7) ont eu la vie un peu plus facile.

Jankovic a battu la Slovaque Magdalena Rybarikova en deux manches de 6-1 et 6-2.

La Serbe ex-numéro 1 mondiale vise toujours un premier sacre en Grand Chelem, et elle semble bénéficier d'un tableau dégagé. Elle affrontera au troisième tour l'Australienne Jamila Groth, 73e mondiale, qui a prévalu 6-2 et 7-6 (9) contre la Colombienne Marianna Duque.

Jankovic, cinquième tête de série, pourrait affronter en quart de finale la Russe Elena Dementieva, finaliste en 2004 au tournoi parisien.

"Je pense que je suis sur la voie du retour, c'est ce qui est le plus important, a déclaré Jankovic. Mon jeu était catastrophique, il y a quelques mois. J'avais un mauvais déplacement, un tennis sans consistance. Je suis sur la bonne voie."

La Serbe de 24 ans se dit aussi en meilleure forme physique.

"J'ai retrouvé mon poids, j'avais 15 livres de trop, a expliqué Jankovic. Mon jeu se remet en place. J'essaye d'être agressive, de faire des incursions au filet, d'améliorer mon service."

Demi-finaliste 2006 à Roland-Garros, Kuznetsova a battu la Kazakh Galina Voskoboeva 6-0, 6-2, tandis que l'Italienne Tatiana Garbin a éliminé la Française Marion Bartoli (13e) 6-3 et 7-5.

"J'étais un peu fatiguée, un peu malade et il faisait très froid sur le court, a dit Bartoli, qui a commis 33 fautes directes. Le court était lourd, les balles lourdes, elle avait un jeu et une attitude assez pénible. Son clan manifestait bruyamment sur mes fautes directes, ce n'est pas sympa. Je n'avais pas de vitesse de balles, ça collait aux chaussures. Il y a eu beaucoup de bris car la balle n'avait pas de vitesse. Même en tapant fort, la balle n'avait pas de vitesse."

L'Italienne, 71e mondiale, l'a emporté à sa deuxième balle de match sur un revers dans le file de Bartoli, finaliste de Wimbledon en 2007. Cette dernière préfère le gazon à la terre battue, n'ayant jamais dépassé le stade des huitième de finale à Roland-Garros.