MONTRÉAL - Aryna Sabalenka est déjà l'une des joueuses les plus coriaces et combatives du circuit de la WTA. Lorsqu'elle se transforme en rouleau compresseur, peu de rivales peuvent lui tenir tête.

Après l'Américaine Sloane Stephens, mercredi, et la Canadienne Rebecca Marino, jeudi, ce fut au tour de sa compatriote Victoria Azarenka (si elle ne le savait pas déjà) de le constater, vendredi après-midi.

Face à un recul de 2-4 en deuxième manche, Sabalenka a gagné 16 des 20 points qui ont suivi pour couronner une victoire de 6-2, 6-4, en 79 minutes, en quarts de finale de l'Omnium Banque nationale, sur le court central du stade IGA.

Troisième joueuse mondiale et favorite du tournoi, la Biélorusse de 23 ans a gagné les quatre derniers jeux de son duel contre Azarenka pour mériter son billet pour les demi-finales, où elle affrontera la Tchèque Karolina Pliskova samedi.

Jeudi, elle avait entamé son match contre Marino en remportant les cinq premiers jeux. La veille, elle avait renversé Stephens en gagnant les cinq derniers jeux du troisième set alors qu'elle tirait de l'arrière 1-4 et qu'elle était en danger de subir l'élimination dès sa première sortie du tournoi.

Depuis ce moment de ce duel contre Stephens, Sabalenka a gagné 29 de ses 39 derniers jeux.

« Après ce match, je ne voulais pas que la même situation se reproduise. Donc, pour les matchs suivants, je me suis concentrée du début à la fin. Je savais que même si j'étais menée au score, je pouvais revenir. Ces pensées m'aident à me sentir plus libre sur le court », a expliqué Sabalenka, qui a répondu aux questions des journalistes après son revers en double avec la Belge Élise Mertens, en deux sets de 6-2, 6-2, face à la Canadienne Gabriela Dabrowski et la Brésilienne Luisa Stefani.

En revenant sur son match contre Stephens, Sabalenka n'a pas caché qu'elle a peut-être eu un moment où elle a ressenti la peur de perdre.

« Au début de ce troisième set, ce n'était peut-être pas la peur de perdre, mais je ne voulais pas perdre parce que je savais que j'avais besoin de ces matchs avant les Internationaux des États-Unis » a-t-elle nuancé.

« Ces deux tournois (Canada et Cincinnati, la semaine prochaine) sont très importants pour moi. Je voulais jouer beaucoup de matchs et je ne souhaitais pas perdre dès ma première sortie », a-t-elle ajouté.

Face à Azarenka, Sabalenka a entamé le duel en gagnant les trois premiers jeux. Aidée par deux autres bris lors des sixième et huitième jeux, Sabalenka n'a eu besoin que de 34 minutes pour boucler la première manche.

Sabalenka a terminé l'affrontement avec sept as et autant de doubles fautes, et s'est créé 11 chances de bris, dont neuf lors du premier set. Elle a converti cinq de ces opportunités, incluant les deux dont elle a profité en deuxième manche.

Azarenka n'a inscrit aucun as et a commis deux doubles fautes. Elle a obtenu quatre balles de bris et en a converti deux, la seconde lors du premier jeu du deuxième set.

« Quelques points ont vraiment fait la différence. Même au premier set, je me suis créé des opportunités mais aujourd'hui, elle a été très solide dans les moments importants. Je n'ai pas saisi mes chances », a résumé Azarenka.

Treize points d'affilée

Plus tard vendredi après-midi, Pliskova a surmonté un début de match laborieux pour dominer l'Espagnole Sara Sorribes Tormo 6-4, 6-0.

Après avoir perdu son service pour la deuxième fois du match lors du sixième jeu du set initial, la plaçant face à un recul de 2-4, Pliskova a ouvert les valves.

La sixième joueuse mondiale et quatrième tête de série a gagné les 10 jeux suivants, incluant les 13 premiers points de la deuxième manche. Elle y est parvenue sans vraiment briller à son service, son arme de prédilection, grâce auquel elle n'a obtenu que trois as dans tout le match.

Par contre, elle a totalement dominé le service de Sorribes Tormo au deuxième set, l'Espagnole étant limitée à seulement deux points.

« Dans ce genre de match, je savais que ça reviendrait à mon jeu, mes erreurs, mes coups gagnants. Au début de l'affrontement, mon jeu de pieds n'était pas très bon. J'ai aussi manqué plusieurs balles faciles », a analysé la Tchèque.

« Sur certains points, je pense avoir précipité mes coups. À partir du moment où je suis devenue plus détendue et que j'ai trouvé mon rythme, j'ai commencé à jouer beaucoup mieux. Je sais quel style de jeu je devais employer pour la battre. »

Il s'agira du quatrième affrontement entre Sabalenka et Pliskova en carrière. La Biélorusse est sortie victorieuse de deux des trois rendez-vous jusqu'à maintenant.

Pliskova a gagné le plus récent, 5-7, 6-4, 6-4 en demi-finale des Internationaux de Wimbledon, sur l'herbe, le 8 juillet dernier.

Leurs deux autres confrontations remontent à 2018 à Eastbourne, également sur le gazon, et à Cincinnati, sur surface dure, et ont nécessité trois manches.«

« Je vais approcher ce match comme n'importe quel autre. Nous avons joué l'une contre l'autre il n'y a pas si longtemps, et je sais à quoi m'attendre. Je sais ce que je dois aire pour la vaincre ou, au minimum, demeurer dans le match », a déclaré Pliskova.

De son côté, Sabalenka est consciente qu'elle devra être efficace à son service.

« Deuxièmement, je dois profiter de toutes les occasions sur son service. »

Giorgi élimine Gauff

L'Italienne Camila Giorgi a continué son étonnante avancée en éliminant la jeune américaine Cori Gauff 6-4, 7-6 (2) en quarts en soirée.

Classée 71e au monde, Giorgi a fait tomber une troisième tête de série depuis le début du tournoi après ses victoires contre la Belge Élise Mertens (9e), au premier tour, et contre la Tchèque Petra Kvitova (7e), en troisième ronde.

Gauff, qui n'est âgée que de 17 ans, était la 15e tête de série du tournoi et occupait le 24e rang du classement mondial à son arrivée à Montréal.

Mercredi, elle avait gagné après l'abandon d'Anastasia Potapova lors du premier set. Jeudi, Gauff n'a pas joué du tout à la suite du forfait de la Britannique Johanna Konta, à cause d'une blessure au genou gauche.

Elle affrontera l'Américaine Jessica Pegula, qui a renversé la Tunisienne Ons Jabeur, 13e tête de série, 1-6, 7-6 (4), 6-0.

Pegula a trouvé assez d'énergie pour éliminer Jabeur après avoir vaincu Danielle Collins, la veille, dans un duel qui avait pris fin à 1 h 32, vendredi matin.

Giorgi, qui n'a pas perdu une seule manche depuis le début de la compétition, participera samedi à sa première demi-finale en carrière à un tournoi de niveau WTA 1000. Elle affrontera alors la gagnante du match à venir sur le court central entre la Tunisienne Ons Jabeur, 13e tête de série, et l'Américaine Jessica Pegula.

Au premier set, Giorgi n'a rien accompli de spectaculaire. Mais ça ne veut pas dire qu'elle n'a pas été efficace. En fait, on pourrait dire qu'elle a été spectaculairement efficace. Surtout à son service.

L'Italienne a placé en jeu 71 pour cent de ses premiers services et dans ces circonstances, Gauff n'a gagné qu'un seul point.

En fait, dans l'ensemble de cette première manche, Giorgi n'a donné que quatre points à son service et n'a fait face à aucune balle de bris.

En retour de service, l'Italienne de 29 ans a d'abord eu quatre balles de bris lors du troisième jeu, que Gauff a réussi à défendre.

Giorgi en a obtenu deux autres deux jeux plus tard et la seconde lui a permis de se donner une avance de 3-2. Une avance qu'elle a su protéger sans véritablement être menacée.

Gauff a repris vie dès le début de la deuxième manche. Elle a pris une avance de 3-0, aidée par une volée trop longue de Giorgi lors du deuxième jeu du set, pour inscrire son premier bris de la soirée.

Mais le cinquième jeu est venu hanter Gauff, une fois de plus. L'Américaine a laissé filer les trois premiers points du jeu, à son service, avant d'expédier un coup droit hors-limites après avoir sauvé les deux premières balles de bris.

Avec un score de 4-4, les deux joueuses ont été incapables de protéger leur service lors des quatre jeux suivants, forçant la présentation d'un bris d'égalité. Durant la séquence, Giorgi a laissé filer deux balles de match.

L'Italienne s'est retrouvée face à un déficit de 2-1 lors du bris avant de gagner les six points suivants, le dernier sur une demi-volée de Gauff qui a abouti dans le filet.