N’eût été la récente pause engendrée par la pandémie de la COVID-19 sur le circuit de la WTA, Eugenie Bouchard n’aurait pas effectué un retour aussi flamboyant sur les courts.

 

C’est ce que la Québécoise a confié dans une entrevue accordée au journaliste de TSN Mark Masters et dont le RDS.ca a traduit l’essentiel des propos.

 

« Quand ils ont annoncé la première suspension de six semaines des activités sur le circuit, le lendemain, j’étais à l’entraînement. Je n’en avais peut-être pas envie, mais mon entraîneur m’a dit "On s’en va sur le court et dans le gym demain". On a simplement poursuivi notre routine », explique celle qui a progressé de 105 places dans la dernière mise à jour du classement de la WTA à la suite de sa défaite en finale de l’Omnium d’Istanbul dimanche dernier.

 

« Avec recul, je réalise que c’était bien de ne rien changer et de rester concentrée plutôt que de prendre des vacances », poursuit la 167e joueuse au monde. « Je m’entraînais toujours, six jours par semaine, et je n’avais qu’un jour de congé, c’est tout. Je vois les résultats. Je me sens comme si j’étais dans la meilleure forme de la vie. »

 

Bouchard, finaliste à Wimbledon en 2014 et ancienne no 5 mondiale, attribue ses récents succès au temps passé dans le gymnase, surtout.

 

« L’essentiel était ma condition physique. J’ai passé toute la quarantaine à aller au gym presque chaque jour. Je n’ai pas pris de journée de repos et c’était parfois difficile mentalement. C’est difficile quand on n’a pas de réel objectif en vue et qu’on se demande pourquoi on s’entraîne au juste? Est-ce qu’il y aura du tennis cette année? Mais je suis fière d’avoir persévéré, sachant que ç’allait être payant. Quand je vois les résultats, c’est la confirmation de ce dur labeur, mais ça ne s’est pas fait cette semaine. Ç’a été un travail de longue haleine. »

 

Ce retour en force a éveillé l’intérêt des organisateurs des Internationaux de Roland-Garros, qui lui ont offert un laissez-passer pour le tableau principal de ce tournoi du Grand Chelem qui débutera le 27 septembre.

 

« J’étais très surprise et très excitée », indique Bouchard, qui a atteint le carré d’as à Rollad-Garros en 2014. « Ce sera ma seule participation au tableau principal d’un tournoi du Grand Chelem cette année, alors j’ai hâte. »

 

Bouchard a par ailleurs été invitée à décrire les bienfaits de sa nouvelle association avec l’entraîneuse Rennae Stubbs, qui agit également à titre d’analyste pour le réseau ESPN.

 

« J’aime Rennae. Elle a une belle énergie. Je crois que la chose que j’aime le plus d’elle c’est qu’elle a non seulement de l’expérience à titre de joueuse, mais aussi en tant qu’entraîneuse et de commentatrice. Elle a beaucoup de connaissances à me partager et le fait que ce soit une femme c’est un plus. Il n’y a pas beaucoup de femmes entraîneuses dans le monde du tennis et j’en ai eu quelques-unes dans le passé, notamment Nathalie Tauziat. Je suis aussi parfois en mesure de passer un peu de temps avec Steffi [Graf] à Vegas. Je remarque vraiment une différence parce qu’elles sont peut-être davantage en mesure que les hommes de comprendre et ressentir le côté émotionnel. Avec elles spécialement (Stubbs, Graf et Tauziat), le fait qu’elles soient d’anciennes joueuses, elles peuvent dire : "J’ai littéralement été dans cette position, je sais ce que tu ressens et c’est comme ça qu’on s’en sort". Entendre ce type d’histoires de leur bouche, c’est inestimable. »