PRAGUE - Adolescente de 17 ans, la Tchèque Marketa Vondrousova s'habitue petit à petit à son statut de nouvelle star du tennis, conséquence d'un saut au classement WTA dans la foulée de son premier trophée remporté à Bienne.

Lors de sa première finale sur le circuit principal, la joueuse issue des qualifications a battu 6-4, 7-6 (6) l'Estonienne Anett Kontaveit le 16 avril. En deux semaines, elle a ensuite gagné 119 places, passant de la 233e à la 114e position.

Une semaine plus tard, elle a fait en Floride ses débuts dans la Fed Cup. Si elle n'a pu empêcher l'élimination en demi-finale, Marketa s'est toutefois offert sa première victoire dans la compétition fétiche des Tchèques, face à l'Américaine Lauren Davis, no 35 mondiale.

« Tout cela s'est passé très rapidement. À vrai dire, je ne me rends pas encore tout à fait compte de ce que j'ai réalisé », a confié la joueuse aux journalistes à Prague, où elle disputera un tournoi sur terre battue à partir du 1er mai.

Gauchère comme ses compatriotes Petra Kvitova et Lucie Safarova ou encore la célébrissime Américaine d'origine tchèque Martina Navratilova, Marketa a dû réexaminer son programme pour les semaines à venir, après avoir obtenu le droit de disputer les qualifications des tournois du Grand Chelem.

« Mon premier Grand Chelem, je l'ai disputé en tant que juniore à Paris (en 2014) et j'ai atteint la demi-finale. J'attends Roland-Garros avec impatience, mais peut-être un petit peu plus encore Wimbledon », indique-t-elle.

Cette année, elle a déjà disputé 46 matches, avec un bilan enviable de 41 victoires et seulement cinq défaites. Un exploit inattendu après une pause de huit mois l'année précédente, due à des douleurs persistantes au niveau du coude.

« C'est là qu'elle s'est rendue compte à quel point le tennis lui manquait. Sa volonté de gagner a encore augmenté, se souvient Zdenek Kubik, son co-entraîneur avec l'ex-gloire du tennis local, Jiri Hrebec. Ses résultats ont immédiatement reflété cette motivation nouvellement acquise. »

Soutien familial

Vondrousova a avoué avoir souffert en voyant ses jeunes compatriotes atteindre le top-200, alors qu'elle se trouvait à l'écart.

« C'est alors que j'ai commencé à me dire dès l'entame de chaque match que je voulais gagner et je m'y concentrais pleinement. C'est la raison pour laquelle les choses vont si bien maintenant », dit Vondrousova.

« Et je me suis aussi rendue compte que je pouvais rivaliser avec tout le monde », lance celle qui a battu sa compatriote largement plus expérimentée, Barbora Strycova, no 17 mondiale, en route vers le triomphe à Bienne.

Née le 28 juin 1999, Vondrousova a commencé à frapper la petite balle jaune à l'âge de quatre ans, dans sa ville natale de Sokolov (ouest). Six ans plus tard, sa famille a déménagé à Prague.

C'est au sein de son fief familial que la jeune étudiante se sent toujours le mieux. « Toute la famille parle du tennis, ils en sont très excités, maman surtout », avoue celle qui pratiquait aussi le floorball, l'athlétisme et même le football, avant d'opter définitivement pour le tennis.

Pavel Hutka, ancien joueur devenu entraîneur, se souvient du moment où il a vu Marketa pour la première fois, alors qu'elle n'avait que six ans.

« Je me suis dit que je venais de voir une nouvelle Martina Navratilova », raconte-t-il.

Marketa, elle, garde les pieds sur terre : « Pour y arriver, il y a encore un long chemin à parcourir. Mais c'est vrai que j'ai produit du très bon tennis ces derniers temps et si je continue comme cela, ce sera tout simplement génial », se régale déjà adolescente tchèque.