PÉKIN, Chine - Le président du Comité international olympique a cherché, jeudi, à minimiser les inquiétudes concernant la sécurité de la joueuse de tennis chinoise Peng Shuai tout en déclarant qu'il prévoyait aller de l'avant avec leur dîner promis depuis longtemps pendant les Jeux de Pékin.

Peng a accusé l'année dernière un ancien haut responsable du Parti communiste chinois d'agression sexuelle. Le président du CIO, Thomas Bach, est l'une des rares personnes hors de Chine à avoir parlé avec Peng au cours des trois derniers mois lors de visioconférences avec le personnel du CIO.

Ces appels ont suscité des critiques de la part des dirigeants du tennis et des militants des droits de la personne qui voulaient des images ou des transcriptions qui permettraient de vérifier le bien-être de Peng. Ils ont affirmé que le CIO couvrait le pays hôte des Jeux olympiques.

« Nous savons d'après ses explications lors des visioconférences qu'elle vit ici à Pékin », a expliqué Bach, « qu'elle peut se déplacer librement, qu'elle passe du temps avec sa famille et ses amis.

« Nous en saurons plus sur son intégrité physique et sur son état mental lorsque nous pourrons enfin nous rencontrer en personne », a déclaré le président du CIO, ajoutant que sa sécurité physique était « peut-être le droit humain le plus important ».

L'appel le plus récent entre Peng et le personnel du CIO a eu lieu cette semaine, a ajouté Bach.

Aucun détail sur le dîner pendant les Jeux olympiques, à l'intérieur de la bulle qui sépare le personnel accrédité du public chinois, n'a été donné.

La double championne en Grand Chelem en double a utilisé une publication sur les réseaux sociaux pour accuser un ancien membre du comité permanent au pouvoir en Chine, Zhang Gaoli, d'agression sexuelle plusieurs années plus tôt. Le message a été rapidement supprimé et les détails de l'allégation ont été effacés d'Internet en Chine.

Peng a alors semblé disparaître de la sphère publique, mais a rapidement fait une brève apparition lors d'un événement de tennis pour jeunes. Elle a également accordé une entrevue à un quotidien de langue chinoise de Singapour qui a soulevé des questions sur son authenticité.

Sur les réseaux sociaux, le mot-clic WhereIsPengShuai est devenu très populaire et la joueuse a reçu le soutien de grandes vedettes du tennis comme Serena Williams, Martina Navratilova et Roger Federer.

Cette campagne a été soulignée lors des Internationaux d'Australie du mois dernier avec des dizaines de partisans portant le slogan sur des T-shirts.

Le président du CIO a affirmé que si Peng voulait une enquête officielle chinoise sur ses allégations « nous la soutiendrions également dans ce domaine, mais cela doit être sa décision ».

« C'est une nécessité de la respecter », a conclu Bach, « de l'écouter et comment elle voit la situation, comment elle veut vivre sa vie ».