ROME, Italie - Comment dit-on « rouleau compresseur » en bélarusse? Victoria Azarenka, dans la foulée de sa brillante tournée américaine (titre à Cincinnati, finale aux Internationaux des États-Unis), a infligé un impressionnant 6-0, 6-0 à l'Américaine Sofia Kenin, tête de série no 3, jeudi au 2e tour du tournoi de Rome.

Déjà facile mercredi contre Venus Williams au 1er tour, quatre jours seulement après sa finale perdue à New York contre Naomi Osaka, Azarenka n'a pas laissé une miette à la 5e joueuse mondiale, victorieuse en début d'année des Internationaux d'Australie. 

À 31 ans, l'ex-no 1 mondiale vit une véritable renaissance. À New York, elle a d'abord remporté fin août le tournoi de Cincinatti (délocalisé pour cause de pandémie de coronavirus), son premier titre depuis 2016. Puis elle s'est hissée en finale des Internationaux des États-Unis dans la foulée. 

Alors que d'autres ont semblé accuser le coup quand il a fallu enchaîner avec Rome, en surmontant à la fois la fatigue de New York, le décalage horaire et la brutale transition entre le dur et la terre battue, « Vika », elle, continue de planer sur le Foro Italico.

Les statistiques face à Kenin laissent pantois: près de 90% de premières balles passées et, au terme de 1 h 01 de match, 57 points gagnés par la Bélarusse contre 29 pour l'Américaine. 

« 89% au service? C'est une bonne stat! J'ai bien utilisé mon service, j'ai frappé quand j'en avais besoin et j'ai mis davantage de variété quand c'était nécessaire », a-t-elle commenté après le match. 

« La clé d'un tel score, c'était de rester constante, je pense avoir joué un tennis vraiment intelligent », a-t-elle ajouté après cette démonstration.

Lauréate de deux tournois du Grand Chelem en Australie (2012 et 2013), Azarenka a fait son retour cette semaine dans le top-15 mondial grâce à son joli parcours à New York (14e mondiale, avec un bond spectaculaire de 13 places).

Un retour au plus haut niveau pour celle qui avait mis sa carrière entre parenthèses pour accoucher en 2016. Un combat pour la garde de l'enfant l'a tenue à l'écart des courts plus longtemps qu'elle ne l'avait espéré et elle n'est réellement revenue dans le circuit qu'à mi-saison en 2018.

Elle aura mis deux ans pour redevenir cette joueuse si redoutable qui domina le tennis mondial en 2012 (1re mondiale). 

Avec le plaisir en plus: « Je crois avoir toujours été passionnée. Mais la joie de jouer, je ne l'ai jamais vraiment connue avant... Même quand j'étais no 1 et que je gagnais en Grand Chelem. Je n'ai jamais pu atteindre ce niveau de bonheur sur le court », avait-elle dit à New York. 

Un enthousiasme qu'elle compte emmener jusqu'à Roland-Garros, sur une surface, la terre battue, qui pourtant n'est pas sa favorite. 

« J'ai très envie de jouer sur la terre battue. Pendant des années, ça ne s'est pas super bien passé mais l'année dernière, je me suis amusée », avait-elle assuré avant de s'envoler pour Rome où elle a bénéficié d'une wild card pour éviter d'en passer par les qualifcations. 

Désormais bien lancée, elle affrontera en 8e de finale la Russe Daria Kasatkina (74e mondiale).

La neuvième tête de série Garbine Muguruza a pour sa part éliminé Coco Gauff 7-6 (3), 3-6, 6-3 dans un match truffé d'erreurs, dont 24 doubles fautes.

Svetlana Kuznetsova a quant à elle comblé un retard d'une manche pour défaire la 14e tête de série Anett Kontaveit 4-6, 7-5, 6-3 et se frottera à Elina Svitolina, deux fois sacrée à Rome.

Marketa Vondrousova a éliminé la Néerlandaise issue des qualifications Arantxa Rus 6-3, 6-3; tandis que Petra Martic, classée huitième, a été surprise par Yulia Putintseva 6-3, 6-7 (2), 6-4.

En double féminin, l'Ottavienne Gabriela Dabrowski et sa partenaire, la Lettone Jelena Ostapenko, se sont inclinées au deuxième tour 7-5, 6-3 devant la Tchèque Lucie Hradecka et la Slovène Andreja Klepac.