BERNE (AFP) - L'Allemand Jan Ullrich, le seul coureur en activité qui a déjà gagné le Tour de France cycliste (1997), pense être prêt pour le rendez-vous du 1er juillet à Strasbourg, point de départ de la prochaine édition.

Rasséréné, visiblement confiant, Ullrich a terminé dimanche le Tour de Suisse sur une bonne note, un succès dans le contre-la-montre, doublé d'une victoire au classement général.

"Je pense que j'étais à 90 pour cent de ma condition", a estimé celui qui a débuté la saison en compétition voici moins de deux mois, dans l'incrédulité générale, notamment de son ancien rival américain Lance Armstrong qui avait fait part poliment de ses doutes sur la possibilité de combler ce retard.

Dans sa course-handicap, Ullrich a échappé aux dangers qui le guettaient (chute, problème de santé). A la peine dans le Tour de Romandie, sa course de rentrée fin avril, il a progressé dans l'anonymat au Giro, hormis un test probant dans le contre-la-montre à mi-course.

Incertain sur la suite de son programme, le champion de T-Mobile a fait le bon choix en s'alignant au Tour de Suisse. La météo s'est rangée de son côté. La chaleur qui a enveloppé la course neuf jours durant lui a permis de continuer à travailler dans les meilleures conditions et de progresser dans les étapes de montagne.


"Toutes les raisons d'être content"

"Nous avons grimpé 22.000 mètres de dénivelé, j'ai fait un très bon contre-la-montre. Donc, j'ai toutes les raisons d'être content", a résumé Ullrich.

"Les 10 pour cent qui (me) manquent, je vais les acquérir jusqu'au départ du Tour. Deux-trois jours de repos en famille, aussi pour me relaxer mentalement, et une semaine d'entraînement derrière moto pour gagner du rythme", a estimé le coureur allemand qui affichera 34 jours de course à son compteur personnel au départ de Strasbourg.

Moins convaincant en montagne que l'autre favori du Tour, l'Italien Ivan Basso, Ullrich (32 ans) a pour lui un parcours impressionnant de régularité dans le Tour. En huit participations, il s'est classé au plus mal 4e. C'était en 2004... quelques jours après avoir gagné le Tour de Suisse.

"Je ne suis pas superstitieux", a franchement rigolé "Ulle". "Non, je ne pense pas que je vais terminer quatrième parce que j'ai gagné le Tour de Suisse. En 2004, j'étais en forme mais je suis tombé malade dans la première moitié du Tour. Ca se paye".

Détendu, l'ancien champion olympique s'est même exprimé dimanche sur le sujet sensible des critiques de Bjarne Riis, son ancien coéquipier du Tour 1997 devenu le responsable de la formation de son principal rival (Basso), qui l'avait épinglé sans ménagement au début du printemps.

"Je n'ai pas besoin de coller chez moi des photos de mes adversaires pour me motiver. C'est gagner une deuxième fois le Tour qui est ma motivation", a déclaré Ullrich avant de conclure: "Prouver que les critiques ne sont pas fondées, bien sûr, c'est satisfaisant. Mais ce n'est pas après une victoire d'étape au Giro ou au Tour de Suisse que l'on peut répondre. C'est le 23 juillet, à la fin du Tour, que l'on fera les comptes."