WASHINGTON (AFP) - L'Américain Floyd Landis, dont la victoire dans le dernier Tour de France cycliste est remise en cause par son contrôle antidopage positif, estime que l'Union cycliste internationale (UCI) a bafoué ses droits, dans un entretien paru dimanche soir sur le site du USA Today.

Le coureur de 30 ans, qui a été licencié par la formation Phonak, n'apprécie guère d'avoir été averti des résultats de ses deux analyses après les médias, ce qui selon lui l'a empêché d'assurer sa défense.

"J'ai découvert les résultats de l'échantillon B en lisant la presse", a déclaré au journal Landis, qui dit avoir reçu le dossier sur le A un jour et demi plus tôt.

Tandis qu'en athlétisme le contrôle positif du champion du monde et olympique du 100 m Justin Gatlin a été tenu secret pendant trois mois, "j'ai eu seulement deux jours pour réagir au mien", a fait valoir Landis. Le président de l'UCI "Pat McQuaid a dit qu'il devait révéler les résultats du mien avant qu'il n'y ait des fuites en provenance du labo."

Le coureur, qui nie s'être dopé, estime que sa plus grosse erreur a été de se défendre dans la presse, donnant ainsi l'impression qu'il arrivait chaque jour avec une nouvelle excuse pour expliquer le taux de testostérone anormal décelé dans son sang. "Ce ne serait jamais arrivé si l'UCI ou l'AMA (Agence mondiale antidopage) avaient suivi leurs propres règles", a souligné Landis.

"Contrôlé huit fois"

Dans des entretiens aux chaînes de télévision NBC et ABC, lundi, l'Américain a de nouveau fustigé l'attitude des deux institutions: "Le gros problème, depuis le début, c'est que les personnes effectuant les contrôles ne respectent pas leurs propres règles et protocoles et ont rendu tout cela public avant que j'aie eu la chance de comprendre ce qui se passait".

Pour l'Américain, ce n'est pas son échappée dans la 17e étape de la Grande Boucle qui est anormale, mais les résultats du test (pratiqué ce jour-là) qui le sont.

"J'ai fait plus de 20.000 kilomètres d'entraînement pour le Tour. J'ai gagné le Tour de Californie, Paris-Nice et le Tour de Georgie. J'ai été contrôlé huit fois pendant le Tour (de France), quatre fois avant cette étape et trois après, dont trois étaient des contrôles sanguins. Aucune personne normale ne prendrait de la testostérone juste pour un jour. Ca ne marche pas comme ça", se défend-il encore dans le USA Today.

Préparer sa défense

Landis a de nouveau formellement démenti avoir utilisé des substances illicites pour améliorer ses performances afin de gagner le Tour de France. Il asssure également n'en avoir jamais pris.

Interrogé sur la possibilité qu'un membre de l'équipe Phonak lui ait administré délibérément ou involontairement de la testostérone, Landis a estimé qu'il n'y avait "aucune chance" que ceci soit arrivé.

Il a indiqué qu'il prévoyait toujours, comme prévu, de se faire opérer d'une hanche dans deux semaines et qu'il se préparerait ensuite à défendre son dossier devant l'Agence antidopage américaine (USADA) le mois prochain.

Le coureur avait subi un contrôle positif à la testostérone, le 20 juillet, après son succès dans la 17e étape du Tour à Morzine (Haute-Savoie). Les résultats de l'échantillon B de son urine ont confirmé l'analyse de l'échantillon A.

Landis risque une suspension de deux ans et d'être privé de sa victoire dans le Tour. Pendant deux années supplémentaires, il ne pourrait rejoindre une équipe de l'élite en application du code éthique signé par les formations du ProTour.