À surveiller: Jean-Philippe Gilbert
Universitaires jeudi, 6 août 2009. 13:05 samedi, 14 déc. 2024. 12:09
À l'aube de sa cinquième et dernière année avec le Rouge et Or de l'Université Laval, le plaqueur défensif Jean-Philippe Gilbert a l'air de savoir où il s'en va. Capitaine pour une troisième saison consécutive chez les champions en titre de la coupe Vanier, il vient de terminer son baccalauréat en droit, et débutera une maîtrise en septembre. Côté football, il lorgnera une deuxième sélection sur l'équipe d'étoiles de la conférence québécoise.
Malgré tout cela, sa plus grande fierté c'est d'être celui qui a réussi à ramener la musique country, dans le vestiaire du Rouge et Or.
Portrait d'un travailleur acharné, qui aime bien se comparer à un pittbull, lorsqu'il se trouve sur un terrain de football.
Dernier tour de piste
L'an dernier, l'unité défensive du Rouge et Or a réussi tout un exploit, en n'accordant que 60 petits points, au cours de la saison. Sur la ligne défensive, le plaqueur Étienne Légaré a volé la vedette, en vertu d'une saison de rêve au cours de laquelle il a réussi 6,5 sacs du quart en sept parties. Il récoltait au passage le titre de meilleur joueur de ligne au pays, avant de devenir le deuxième choix au total du dernier repêchage de la Ligue canadienne de football.
Cette saison, ne soyez pas surpris d'entendre plutôt parler de son bon ami et ancien coéquipier, Jean-Philippe Gilbert.
Comme Légaré l'an dernier, Gilbert s'alignera en technique 3 (à l'extérieur du garde), cette saison. Une position qu'il avait déjà occupée en 2006, année où il avait été nommé sur l'équipe d'étoiles de la LFUQ. L'année suivante, le numéro 94 a d'abord été ennuyé par une violente entorse à la cheville, avant de subir des déchirures aux abdominaux et à l'aine!
L'an dernier, c'est au poste de nose tackle, qu'il évoluait. Et si Étienne Légaré a eu autant de succès à se rendre dans la champ-arrière, c'est souvent parce que Gilbert s'occupait du centre et de l'un des deux gardes.
Retrouvant le poste où il a connu sa meilleure saison universitaire, il risque de donner des maux de tête à de nombreux joueurs de ligne offensive, l'an prochain.
«Ça va être mon dernier tour de piste. Je veux l'apprécier le plus possible. Cette équipe-là, c'est ce qui a occupé toute ma vie, au cours des cinq dernières années. C'est difficile, de l'extérieur, de comprendre ce que ce programme peut apporter, dans la vie d'un jeune comme moi. »
100 milles à l'heure, jeu après jeu
À 6 pieds trois pouces et 275 livres, Jean-Philippe Gilbert ne se laisse pas intimider facilement. Malgré tout, il n'est pas le type de footballeur qui impressionne simplement par son athlétisme, comme des Étienne Légaré ou Miguel Robédé, qui ont porté le maillot rouge et or, au cours des dernières années.
«Je suis le genre de joueur qui ne lâche pas. Je me dis qu'il faut qu'à chaque jeu, je travaille plus fort que le gars en face de moi. Si jamais il décide de prendre un jeu de repos, et d'y aller à 50%, il va le payer. »
Comme plaqueur défensif, Gilbert n'a pas peur de se mettre le nez dans le trafic. C'est d'ailleurs l'aspect physique du jeu sur les lignes qui lui plait particulièrement.
«C'est pas une position pour les fillettes, ça c'est sûr. Ça brasse, ça arrive de tous les côtés. Pour moi, c'est ça du football à l'état pur.»
Comme bien des joueurs de ligne, l'athlète de 24 ans ne joue pas au foot pour voir son nom apparaître sur la feuille de pointage, ni pour amasser des statistiques impressionnantes.
«J'aime ça réussir un sac du quart, c'est certain. Mais je préfère encore arrêter le quart adverse sur une faufilade, en situation de troisième essai et une verge à franchir. Même si en bout de ligne, ce n'est pas à moi qu'on donne le plaqué. Je ne crois pas qu'il y ait beaucoup de sentiment plus fort, au football.»
Culture du perfectionnisme
Après une saison parfaite, il est difficile d'imaginer comment le Rouge et Or pourrait faire mieux, l'an prochain. Mais pour le plaqueur défensif, il y a toujours moyen de progresser.
«Lors de la rencontre d'équipe qui a suivi la coupe Vanier, les entraîneurs nous ont félicités, mais il fallait déjà passer à autre chose. On n'était pas au premier jour qui suivait la saison 2008, mais au premier jour de préparation, en vue de la saison 2009.»
Et c'est ça, à son avis, qui fait que l'équipe connaisse autant de succès.
«Pour moi, le Rouge et Or, ce n'est pas une excellente équipe. C'est une excellente organisation. Et tout ça part du dévouement de Glen Constantin et des autres coachs. Le Rouge et Or c'est leur vie, c'est incroyable de voir à quel point ils prennent ça à cœur. Durant la saison, ils dorment pratiquement dans leur bureau.»
«La moindre des choses, en tant que joueur, c'est de respecter leur travail, et d'exécuter ce qu'ils nous apprennent.»
Un vrai gars d'équipe
Lorsqu'on lui demande les accomplissements desquels il est le plus fier, depuis le début de sa carrière de football, Jean-Philippe Gilbert est catégorique.
«C'est beau les honneurs individuels et les nominations sur l'équipe d'étoiles, mais il n'y a rien comme les deux conquêtes de la coupe Vanier. Ça, c'était vraiment indescriptible. Surtout que de la manière dont c'est fait, on joue trois matchs de championnat en trois semaines. Et chaque fois, ça peut s'arrêter du jour au lendemain. »
Une autre de ses grandes fiertés réside dans le fait d'avoir aidé le Rouge et Or à obtenir la meilleure saison de son histoire, l'an dernier. Non seulement la troupe de Glen Constantin a connu sa première saison parfaite, mais l'unité défensive s'est particulièrement illustrée, n'accordant qu'un ridicule total de 60 points, au cours de la saison régulière, le plus bas total depuis son arrivée dans la ligue.
En remontant un peu plus loin, il est également heureux d'avoir eu le courage de quitter sa Beauce natale, au CÉGEP, pour aller jouer son football avec les Cougars de Champlain-Lennoxville, dans le Collégial AAA.
«J'ai grandi à Saint-Victor de Beauce, un petit village de trois ou quatre mille habitants. Une fois le secondaire terminé, j'ai pris la décision de m'en aller loin de chez moi, pour aller jouer au foot et apprendre l'anglais à Lennoxville.»
S'il dit apprécier la vie en ville, il est encore bien attaché à sa Beauce natale.
«Je retire une grande fierté de venir de là-bas. Je trouve que les Beaucerons ont vraiment de belles valeurs. C'est des gens toughs, des travaillants, et je crois être comme ça aussi!»
À entendre comment ses coéquipiers parlent de lui, on n'en doute pas une seconde. Et à voir le sérieux avec lequel il parle de sa prochaine saison, on ne serait pas surpris de le voir connaître sa meilleure année en carrière.
Malgré tout cela, sa plus grande fierté c'est d'être celui qui a réussi à ramener la musique country, dans le vestiaire du Rouge et Or.
Portrait d'un travailleur acharné, qui aime bien se comparer à un pittbull, lorsqu'il se trouve sur un terrain de football.
Dernier tour de piste
L'an dernier, l'unité défensive du Rouge et Or a réussi tout un exploit, en n'accordant que 60 petits points, au cours de la saison. Sur la ligne défensive, le plaqueur Étienne Légaré a volé la vedette, en vertu d'une saison de rêve au cours de laquelle il a réussi 6,5 sacs du quart en sept parties. Il récoltait au passage le titre de meilleur joueur de ligne au pays, avant de devenir le deuxième choix au total du dernier repêchage de la Ligue canadienne de football.
Cette saison, ne soyez pas surpris d'entendre plutôt parler de son bon ami et ancien coéquipier, Jean-Philippe Gilbert.
Comme Légaré l'an dernier, Gilbert s'alignera en technique 3 (à l'extérieur du garde), cette saison. Une position qu'il avait déjà occupée en 2006, année où il avait été nommé sur l'équipe d'étoiles de la LFUQ. L'année suivante, le numéro 94 a d'abord été ennuyé par une violente entorse à la cheville, avant de subir des déchirures aux abdominaux et à l'aine!
L'an dernier, c'est au poste de nose tackle, qu'il évoluait. Et si Étienne Légaré a eu autant de succès à se rendre dans la champ-arrière, c'est souvent parce que Gilbert s'occupait du centre et de l'un des deux gardes.
Retrouvant le poste où il a connu sa meilleure saison universitaire, il risque de donner des maux de tête à de nombreux joueurs de ligne offensive, l'an prochain.
«Ça va être mon dernier tour de piste. Je veux l'apprécier le plus possible. Cette équipe-là, c'est ce qui a occupé toute ma vie, au cours des cinq dernières années. C'est difficile, de l'extérieur, de comprendre ce que ce programme peut apporter, dans la vie d'un jeune comme moi. »
100 milles à l'heure, jeu après jeu
À 6 pieds trois pouces et 275 livres, Jean-Philippe Gilbert ne se laisse pas intimider facilement. Malgré tout, il n'est pas le type de footballeur qui impressionne simplement par son athlétisme, comme des Étienne Légaré ou Miguel Robédé, qui ont porté le maillot rouge et or, au cours des dernières années.
«Je suis le genre de joueur qui ne lâche pas. Je me dis qu'il faut qu'à chaque jeu, je travaille plus fort que le gars en face de moi. Si jamais il décide de prendre un jeu de repos, et d'y aller à 50%, il va le payer. »
Comme plaqueur défensif, Gilbert n'a pas peur de se mettre le nez dans le trafic. C'est d'ailleurs l'aspect physique du jeu sur les lignes qui lui plait particulièrement.
«C'est pas une position pour les fillettes, ça c'est sûr. Ça brasse, ça arrive de tous les côtés. Pour moi, c'est ça du football à l'état pur.»
Comme bien des joueurs de ligne, l'athlète de 24 ans ne joue pas au foot pour voir son nom apparaître sur la feuille de pointage, ni pour amasser des statistiques impressionnantes.
«J'aime ça réussir un sac du quart, c'est certain. Mais je préfère encore arrêter le quart adverse sur une faufilade, en situation de troisième essai et une verge à franchir. Même si en bout de ligne, ce n'est pas à moi qu'on donne le plaqué. Je ne crois pas qu'il y ait beaucoup de sentiment plus fort, au football.»
Culture du perfectionnisme
Après une saison parfaite, il est difficile d'imaginer comment le Rouge et Or pourrait faire mieux, l'an prochain. Mais pour le plaqueur défensif, il y a toujours moyen de progresser.
«Lors de la rencontre d'équipe qui a suivi la coupe Vanier, les entraîneurs nous ont félicités, mais il fallait déjà passer à autre chose. On n'était pas au premier jour qui suivait la saison 2008, mais au premier jour de préparation, en vue de la saison 2009.»
Et c'est ça, à son avis, qui fait que l'équipe connaisse autant de succès.
«Pour moi, le Rouge et Or, ce n'est pas une excellente équipe. C'est une excellente organisation. Et tout ça part du dévouement de Glen Constantin et des autres coachs. Le Rouge et Or c'est leur vie, c'est incroyable de voir à quel point ils prennent ça à cœur. Durant la saison, ils dorment pratiquement dans leur bureau.»
«La moindre des choses, en tant que joueur, c'est de respecter leur travail, et d'exécuter ce qu'ils nous apprennent.»
Un vrai gars d'équipe
Lorsqu'on lui demande les accomplissements desquels il est le plus fier, depuis le début de sa carrière de football, Jean-Philippe Gilbert est catégorique.
«C'est beau les honneurs individuels et les nominations sur l'équipe d'étoiles, mais il n'y a rien comme les deux conquêtes de la coupe Vanier. Ça, c'était vraiment indescriptible. Surtout que de la manière dont c'est fait, on joue trois matchs de championnat en trois semaines. Et chaque fois, ça peut s'arrêter du jour au lendemain. »
Une autre de ses grandes fiertés réside dans le fait d'avoir aidé le Rouge et Or à obtenir la meilleure saison de son histoire, l'an dernier. Non seulement la troupe de Glen Constantin a connu sa première saison parfaite, mais l'unité défensive s'est particulièrement illustrée, n'accordant qu'un ridicule total de 60 points, au cours de la saison régulière, le plus bas total depuis son arrivée dans la ligue.
En remontant un peu plus loin, il est également heureux d'avoir eu le courage de quitter sa Beauce natale, au CÉGEP, pour aller jouer son football avec les Cougars de Champlain-Lennoxville, dans le Collégial AAA.
«J'ai grandi à Saint-Victor de Beauce, un petit village de trois ou quatre mille habitants. Une fois le secondaire terminé, j'ai pris la décision de m'en aller loin de chez moi, pour aller jouer au foot et apprendre l'anglais à Lennoxville.»
S'il dit apprécier la vie en ville, il est encore bien attaché à sa Beauce natale.
«Je retire une grande fierté de venir de là-bas. Je trouve que les Beaucerons ont vraiment de belles valeurs. C'est des gens toughs, des travaillants, et je crois être comme ça aussi!»
À entendre comment ses coéquipiers parlent de lui, on n'en doute pas une seconde. Et à voir le sérieux avec lequel il parle de sa prochaine saison, on ne serait pas surpris de le voir connaître sa meilleure année en carrière.