MONTRÉAL – Les Carabins de l'Université de Montréal étaient censés commencer la saison 2016 avec le retour de quatre de leurs membres de la ligne offensive.

Le verbe « censer » est souvent utilisé au football parce qu’on ne sait jamais quand une blessure peut venir changer les plans. Parlez-en à Marc Glaude.

Ce dernier s’est infligé une bête blessure au bas du corps avant le début de la campagne. Une jambe qui est demeurée coincée dans le gazon synthétique et celui qui peut autant être garde que bloqueur s’est retrouvé sur la touche.

Il est finalement revenu au jeu lors de la dernière fin de semaine de la saison dans la victoire de 13-0 des siens face aux Redmen.

« J’avais fait mon deuil pour le début de la saison, a raconté l’étudiant-athlète finissant. Une fois qu’elle commence, c’est plus difficile. »

Étant utilisé comme bloqueur à droite face à McGill, Glaude était relativement satisfait de sa performance. Mais le plus important, c’était de terminer la rencontre sur ses deux jambes et d’être certain qu’il pouvait rouler à plein régime.

« Je voulais sortir du match sans me reblesser. C’est toujours l’inquiétude au début. De terminer le match en santé, ça m’a fait du bien. Pour ce qui est du reste, techniquement, je ne pense pas avoir été à la hauteur de l’an passé ou du Défi Est-Ouest. Ça va venir avec l’entraînement et je dois continuer à travailler fort de ce côté. Je vais prendre de plus en plus confiance », a expliqué celui qui a été nommé sur l’équipe d’étoiles du RSEQ en 2013 et 2015.

« J’étais satisfait de sa performance. Il a travaillé très fort pour jouer dans ce match, a indiqué l’entraîneur-chef des Bleus, Danny Maciocia. Dans les prochaines semaines, on a besoin de son bagage de foot et de son expérience sur la ligne. Je pense qu’avec sa présence dans le caucus et la formation, ça peut calmer les jeunes autour de nous. Ça devrait nous aider et augmenter nos chances d’aller chercher la victoire. »

Glaude vient donc solidifier le poste de bloqueur à droite où il est devenu le troisième partant à cette position cette saison après Arnaud Gendron-Dumouchel et François Côté.

« J’étais concentré sur mon retour au jeu. Maintenant, je suis concentré sur ce que je dois faire pour aider l’équipe en espérant jouer quatre semaines ici », a lancé le numéro 55 des Bleus.

Avec Jean-Christophe Labrecque (centre), Gustave Sylvestre (bloqueur à gauche), Rémi Giguère (garde à gauche) et Glaude, les Carabins ont maintenant en place leurs meilleurs éléments sur la ligne offensive, ce qui tombe à point pour le match éliminatoire face aux Redmen, cet après-midi.

Pas inquiet pour son avenir

Marc Glaude n’a pas été épargné par les blessures au cours de sa carrière. En 2012, ce qui était censé être sa première année d’admissibilité, il n’a pas joué de la saison en raison d’une commotion cérébrale.

Après la conquête de la Coupe Vanier en 2014, celui qui a gagné le Bol d’Or en 2010 avec les Cheetahs du Cégep Vanier a dû être opéré à une cheville, blessure qu’il traînait durant toute la saison.

« Je n’ai pas été chanceux avec les blessures. Mais ça fait partie de la game, surtout sur la ligne à l’attaque. On est dans le milieu de plusieurs actions. Il y a des corps qui revolent partout et même dans nos jambes. J’ai sacrifié quelques années ici et j’espère que dans celles à venir, je serai plus chanceux », a souhaité le joueur de six pieds deux pouces et 296 livres.

Il est maintenant de retour en santé et c’est tant mieux puisque c’est son année de repêchage. Glaude a connu une bonne semaine au Défi Est-Ouest au mois de mai, première grande occasion de se mesurer aux meilleurs espoirs.

Glaude attire l’attention des dépisteurs depuis longtemps et l’intérêt des équipes de la LCF est toujours présent même s’il a été tenu loin du terrain en 2016. D’ailleurs, un dépisteur s’était récemment enquis de la situation de l’étudiant-athlète de 24 ans auprès de l’auteur de ces lignes.

« Je ne suis pas trop inquiet pour ce qui est de jouer dans les professionnels. En ce moment, je veux juste jouer au foot. J’étais très concentré sur ma remise en forme et ce que je pouvais faire pour revenir sur le terrain », a-t-il calmement répondu.

Pour l’aider à préparer son avenir chez les professionnels, Glaude a fait appel à un ami qui s’y connaît bien en la matière : Sasha Ghavami. Si le nom vous dit maintenant quelque chose, c’est en grande partie grâce à Laurent Duvernay-Tardif puisqu’il est l’agent de celui-ci.

Ghavami représente maintenant aussi plus d’une quinzaine de joueurs dans la LCF. Il est donc bien placé pour conseiller Glaude.

« En ce qui a trait à la communication avec les équipes professionnelles, Sasha m’aide de ce côté. Il me donne des nouvelles sur ce que les dépisteurs de la LCF disent. Il y a encore de l’intérêt », a confirmé Glaude.

Pour l’instant, sa seule préoccupation est ce qu’il doit faire pour aider les Carabins à aller le plus loin possible en éliminatoires. Il s’assoira ensuite avec Ghavami pour décider des prochaines étapes.

Si ça ne fonctionne pas au niveau professionnel, Glaude a eu une piste de réponse à savoir ce qu’il voulait faire dans la vie. Passionné de football, le métier d’entraîneur l’a toujours intéressé. Étant limité à regarder les matchs des lignes de côté et à entraînement léger en début de saison, il est devenu en quelque sorte un apprenti entraîneur en donnant un coup de main avec les jeunes joueurs de ligne offensive. 

« C’était un changement de rôle. Ça m’a donné un avant-goût. Je pensais que c’était ce que je voulais faire et avec l’avant-goût, ça me l’a confirmé », a-t-il dit avec un grand sourire lui qui a un tempérament parfait pour devenir un entraîneur.

« J’essayais de faire ce que je pouvais (pour aider pendant les matchs). Je prenais en note les fronts adverses. Ça me gardait impliqué et j’étudiais pas mal plus le sport que quand j’étais sur le terrain. Ça va m’aider pour mieux comprendre la game maintenant que je suis de retour sur le terrain », a-t-il assuré.

En attendant de penser à son avenir, l’attaque des Carabins est bien contente de pouvoir compter sur Glaude. Son retour dans la formation est autant positif pour ses qualités de joueur que pour son leadership.