MONTRÉAL – Charles Vaillancourt est présentement inconnu des 32 équipes de la NFL, mais cela changera lors de la 91e édition de la Classique Shrine Est-Ouest qui se tiendra en janvier 2016.

Le garde étoile du Rouge et Or de l’Université Laval a eu la confirmation lundi qu’il était l’un des trois joueurs de Sport interuniversitaire canadien (SIC) à recevoir l’invitation. Il sera accompagné du plaqueur défensif des Bisons du Manitoba David Onyemata et du centre des Dinos de Calgary Sean McEwen.

Aucune équipe de la NFL n’a contacté Vaillancourt ou le Rouge et Or cette saison pour recevoir des bandes vidéo du joueur de ligne par excellence au Québec en 2015. Le joueur de 23 ans voudra profiter de l’occasion pour se comparer aux meilleurs espoirs de la NCAA en vue du prochain repêchage du circuit Goodell.

« Je veux me donner le plus de visibilité possible du côté des États-Unis. En même temps, c’est de peaufiner mon jeu en jouant contre les meilleurs joueurs. Je vais pouvoir vraiment démontrer ce que je vaux et montrer quel joueur de football que je suis », a mentionné Vaillancourt au cours d’un entretien téléphonique avec le RDS.ca, lundi après-midi.

Charles VaillancourtLe dernier Québécois à avoir pris part à la Classique Shrine est Laurent Duvernay-Tardif, joueur de ligne offensive comme Vaillancourt. Celui qui porte maintenant les couleurs des Chiefs de Kansas City avait ouvert bien des yeux lors de cet évènement qui comporte des entrevues avec les équipes de la NFL, des entraînements et un match.

« Je crois qu’il a ouvert de très belles portes pour les joueurs de ligne du Canada. David Foucault et lui ont pu démontrer qu’on sait jouer au football et qu’on est très talentueux ici au Canada », a fait remarquer le colosse de 6 pieds 4 pouces et 315 livres.

Vaillancourt, qui est sur le point de choisir son agent pour le représenter, est entré en contact avec l’ancien des Redmen de l’Université McGill pour lui demander conseil en vue de cette semaine qui sera très chargée.

« Il m’a dit qu’il n’y avait qu’une opportunité et que je devais y aller à fond. Il m’a aussi dit de me présenter là-bas avec rien à perdre. Il m’a dit de ne pas me laisser intimider par le processus. Il faut que je fasse ce que je sais faire de mieux, soit jouer au football », a expliqué le garde qui a été sur la première équipe d’étoiles du SIC au cours des trois dernières années.

« Le plus important, quand il va seulement rester le match, certains joueurs vont avoir le sentiment que l'audition est terminée, a expliqué Duvernay-Tardif. Ce qu’il faut qu’il se rappelle, pour lui, le match est beaucoup plus important que tous ces gars-là. C’est la seule partie où les dépisteurs vont avoir une comparaison objective (contre des gars de la NCAA). »

Duvernay-Tardif a rappelé que lorsqu'il a rencontré 10 équipes de la NFL en vue du repêchage, ces dernières visionnaient souvent avec lui les bandes vidéo de la Classique Shrine. Il a aussi recommandé à son ancien adversaire d'être accompagné de membres de sa famille si possible pour faire descendre le stress le soir.

« Je lui ai conseillé de connaître le livre de jeux de fond en comble pour éviter les erreurs mentales et être en mesure de donner tout ce qu’il a », a ajouté le meilleur joueur de ligne du SIC en 2013.

Une chance de se mettre en valeur

La Classique Shrine, qui est le plus vieux match des étoiles universitaire aux États-Unis, est une occasion d’évoluer devant plus d’une centaine de dépisteurs de la NFL durant les entraînements. Certains directeurs généraux font également le voyage à Tampa Bay en Floride pour la semaine qui culmine avec un match qui sera présenté le 23 janvier prochain au Tropicana Field.

« C’est sûr que les Combine sont très importants pour montrer aux dépisteurs que tu es fort, que tu es athlétique et que tu as de bonnes caractéristiques physiques. Mais ils veulent aussi voir jouer des joueurs de football. C’est bien beau lever 55 fois deux plaques, mais si tu n’es pas capable de bloquer un joueur, ça ne marche pas », a convenu celui qui était l’un des grands leaders au sein du Rouge et Or cette saison.

Vaillancourt en connaît peu pour le moment sur le déroulement de la semaine, mais il a entendu parler de l’arrivée à l’hôtel où les 32 équipes de la NFL ont des kiosques.

L’étudiant-athlète originaire de Coaticook n’est « pas stressé » par les entrevues qu’il devra passer avec les dirigeants des équipes. Son anglais est très bon, lui qui a étudié au Collège Champlain-Lennoxville.

Au cours des prochaines semaines, celui classé au sixième rang des espoirs en vue du repêchage de la LCF s’entraînera intensivement pour la Classique Shrine. Le choix de son agent décidera de l’endroit où il continuera de retrouver la forme de match puisque sa saison a pris fin à la Coupe Dunsmore, le 14 novembre dernier.

Vaillancourt aimerait idéalement mettre le cap du côté des États-Unis pour s’entraîner spécifiquement pour la Classique Shrine. Outre l’entraînement physique, le garde qui peut aussi évoluer à la position de centre veut apprendre les techniques relatives à la NFL puisqu’il n’y a pas de verge accordée par la ligne défensive.

L’étudiant en administration des affaires devient le cinquième joueur de l’histoire de l’Université Laval à être invité à la Classique Shrine après Carl Gourgues (2004), Éric Maranda (2008), Étienne Légaré (2009) et Arnaud Gascon-Nadon (2012).

Plusieurs Lavallois au camp d’évaluation de la NFL

Trois coéquipiers de Vaillancourt auront la chance de démontrer leurs qualités athlétiques au camp d’évaluation régional de la NFL de Baltimore qui se déroulera le 27 février prochain.

Le receveur Félix Faubert-Lussier, le maraudeur Jean-Philippe Bolduc et le secondeur Shayne Gauthier se sont tous inscrits à ce Combine régional avec pour but d’impressionner suffisamment pour recevoir une invitation pour le camp d’évaluation national (super regional combine).

Félix Faubert-LussierL’an dernier, leur ancien coéquipier Danny Groulx a réussi le tour de force. Le joueur de ligne offensive, qui évolue maintenant avec les Eskimos d’Edmonton, avait aussi participé au camp des recrues des Giants de New York par la suite.

« On n’a rien à perdre et on est admissible pour le faire. Pourquoi ne pas y aller et mettre toutes les chances de notre côté. Après ça, ce qui arrive, c’est du bonbon », a affirmé Faubert-Lussier (photo) qui a été la cible préférée de Hugo Richard cette saison.

« Je veux me donner le plus de visibilité possible tout en me mesurant aux meilleurs aux États-Unis. Ensuite, j’espère être invité au camp d’évaluation de Toronto (LCF) et cela m'aidera d’avoir déjà vécu le stress d’un Combine », a ajouté celui qui se préparera à Québec avec l'aide de son ancien coéquipier et nouvel entraîneur des receveurs lavallois, Guillaume Rioux.

Faubert-Lussier profitera des installations de l'Université Laval, entre autres du stade couvert, pour s'entraîner avec Bolduc, Gauthier et Vaillancourt en plus d'autres joueurs du Rouge et Or admissibles au repêchage de la LCF, dont Michaël Langlois qui a raté la dernière saison en raison d'une blessure à un genou.

Les Stingers de l’Université Concordia seront aussi représentés à Baltimore puisque le demi défensif Mikaël Charland et le joueur de ligne offensive Roman Grozman participeront au camp d’évaluation.

Charland mettra le cap vers la Floride pour s’entraîner durant l’hiver. Le polyvalent joueur défensif, qui peut évoluer comme maraudeur, demi défensif ou secondeur, s’entraînera avec le réputé Bommarito Performance Systems.

Cinq camps régionaux d’évaluation se tiendront du 13 février au 12 mars 2016, soit en Arizona, à Houston, au Minnesota, à La Nouvelle-Orléans et à Baltimore. Les joueurs ayant réussi les meilleurs résultats seront ensuite invités au camp d’évaluation national.