MONTRÉAL – Cent vingt-quatre points. Voici l’écart par lequel le Rouge et Or de l’Université Laval l’a emporté à ses deux derniers matchs.

Dimanche, les deux équipes invaincues du Réseau du Sport étudiant du Québec se disputeront le premier rang du classement alors que les Stingers de l’Université Concordia (4-0) seront à Québec.

Ce n’est pas la première fois que le Rouge et Or (4-0) et les Stingers s’affrontent pour départager la tête de l’Association du Québec après deux victoires écrasantes des Lavallois.

Glen Constantin se souvient très bien de la défaite de sa formation face à Concordia le 4 octobre 2003. Après des gains de 92-0 face à l’Université de Sherbrooke – il s’agissait de la première année du programme de football – et de 92-3 contre les Gaiters de Bishop’s, le Rouge et Or s’était incliné 38-30 face aux Stingers à Montréal.

« Je me souviens de 2003. Nous perdions 30-0 à la mi-temps et nous nous étions inclinés 38-30. C’est un petit piège. C’est un bon exemple de ne pas tomber dedans. Il faut toujours se méfier du danger qui nous guette », a expliqué le pilote lavallois dans un entretien téléphonique.

À cette époque, Concordia comptait parmi ses rangs un jeune secondeur pour mener son unité défensive : Mickey Donovan. Ce dernier, qui en est à sa première saison à la barre des Stingers, a aussi gardé en mémoire le souvenir de cette victoire.

« C’était un match très physique. L’Université Laval avait une bonne équipe cette année-là. Année après année, les équipes de "coach" Constantin travaillent fort et elles ne baissent jamais les bras. C’est pourquoi le Rouge et Or demeure au sommet », a analysé l’entraîneur-chef recrue.

Donovan s’amènera dans la Vieille Capitale avec une équipe métamorphosée. Pas plus tard qu’en 2013, les Stingers ont montré une fiche de 0-8. La dernière saison gagnante de Concordia remonte à 2008.

Le noyau de joueurs des Stingers est sensiblement le même que l’an dernier. Mais Donovan a changé l’attitude et la culture de cette équipe, si bien qu’elle a remporté ses quatre premiers matchs de la saison.

« Tu vois qu’il y a une nouvelle attitude. Avant, ils baissaient les bras. Maintenant, ils vont se retrousser les manches et travailler fort. Cette équipe croit en ses moyens. Il sera difficile de leur faire baisser les bras », a noté Constantin lorsqu’il a comparé l’édition 2013 des Stingers à celle de 2014.

« Notre approche est de prendre un jour à la fois. Lorsque j’ai été embauché et que nous avons reçu le calendrier, notre concentration était sur le premier match. Notre objectif était de s’améliorer chaque jour et on y mettait toutes nos énergies », a raconté Donovan à l’autre bout du fil.  

À l’image de Donovan

Ce seront des Stingers renouvelés qui poseront le pied dans le domicile du Rouge et Or, mais ils affronteront une attaque qui a retrouvé son erre d’aller après une campagne 2013 plutôt tranquille.

La troupe de Constantin a inscrit 225 points à ses quatre premières rencontres de la saison récoltant en moyenne 631 verges par rencontre. L’an dernier, le Rouge et Or a marqué au total 273 points à ses huit matchs de saison régulière.

L’entraîneur-chef des Lavallois et ses adjoints seront vigilants alors que les Stingers sont très actifs en défense. Ils devront éviter de lancer le ballon en direction du demi défensif Kris Robertson qui compte quatre interceptions cette saison, dont deux ramenées pour des touchés.

« Ils sont revenus à la bonne vieille défense qu’ils jouaient dans le temps où Mickey était joueur. Ils mettent beaucoup de pression pour forcer l’adversaire à passer plus rapidement. Ils peuvent aussi sortir en couverture. Il faut faire attention à la manière dont on va diagnostiquer la pression », a relaté Constantin.

« On a vu une grosse évolution et ils sont sur une belle lancée. Nous restons concentrés sur ce qu’on a à faire. Nous avons bien démarré le début de semaine de préparation. Nous nous préparons pour demeurer invaincus », a souligné le botteur de l’Université Laval, Boris Bede.

L’attaque des Stingers connaît aussi de bons moments, tant par la passe avec le quart François Dessureault qu’avec la course. La ligne offensive de Concordia a sa part de mérite pour expliquer ces succès. Mais l’unité offensive devra probablement se débrouiller sans son porteur de ballon no 1, Gunner Tatum, pour un deuxième match de suite en raison d’une commotion. Donovan a toutefois admis que l’Américain prend du mieux et que sa présence n’est pas encore exclue.

Le château fort lavallois

Le Rouge et Or tentera de prolonger ses séquences record de 22 victoires de suite et de 67 gains consécutifs au Stade Telus.

Ces deux marques canadiennes combinées à la foule hostile du Stade Telus pourraient intimider les Stingers. Donovan est passé par là et son équipe sera prête à affronter ce défi colossal.

« Comme entraîneur, c’est notre devoir de motiver nos joueurs, peu importe l’adversaire. Il faut être prêt pour chaque match. L’une des belles choses du football, c’est que n’importe qui peut gagner. Il faut exécuter les jeux, respecter les assignations et jouer pendant 60 minutes », a rappelé l’homme qui a son frère comme adjoint.

Mais la morale de l’histoire : ce n’est qu’un match. Certes, la rencontre de dimanche au Stade Telus aura une grande influence sur le reste de la saison de ces deux équipes. Néanmoins, personne ne gagnera la coupe Dunsmore ce week-end.

En 2003, le Rouge et Or et les Stingers s’étaient retrouvés en finale de l’Association du Québec après avoir chacun remporté un des deux duels de saison régulière. L’Université Laval l’avait emporté par la marque de 59-7, savourant la première de onze coupes Dunsmore consécutives.