MONTRÉAL – Le programme de football de l’Université de la Colombie-Britannique (UBC) a fait des bonds de géant au cours de la dernière année.

Après avoir terminé au dernier rang de l’Association Canada-Ouest avec une fiche de 2-6 en 2014, les Thunderbirds ont montré un dossier de 6-2 en route vers leur première Coupe Hardy depuis 1997. Une victoire en demi-finale canadienne face au X-Men de l’Université St Francis Xavier puis UBC est à Québec pour y affronter les Carabins de l’Université de Montréal en grande finale.

En 1997, UBC avait capturé la troisième Coupe Vanier de son histoire. L’équipe de football a toutefois été la plupart du temps dans les bas-fonds du classement depuis.

La grande raison de la renaissance du programme de l’université située à Vancouver est l’arrivée du réputé entraîneur-chef Blake Nill. Ce dernier a dirigé les Dinos de l’Université de Calgary durant neuf ans avant de prendre la difficile décision de joindre l’ennemi.

Nill, qui devient le premier pilote à amener trois programmes différents en finale nationale, a changé la culture de la formation en un an en plus de recruter des joueurs qui ont eu un impact dès leurs premiers pas à UBC. Le quart-arrière Michael O’Connor a eu une très grande influence en attaque et le maraudeur Taylor Loffler, qui a déjà évolué à Boise State dans la NCAA, a eu le même effet en défense.

Nill a salué la résilience, le travail acharné et la persévérance de ses ouailles pour se rendre où ils sont aujourd’hui.

« Pour être honnête, c’est probablement une surprise (que nous soyons à la Coupe Vanier). On ne s’en attendait peut-être pas. Le mérite va beaucoup aux jeunes parce que nous avons gagné des matchs de football difficiles », a indiqué celui qui a remporté deux Coupes Vanier à la tête de l’Université Saint Mary’s.

« Coach Nill amène un grand bagage d’expérience avec lui. Il traîne une culture de gagnant. Ça donne confiance à tout le monde. Il est aussi l’un des meilleurs recruteurs au pays », a décrit le demi défensif de quatrième année, Chris Adams.

Pour se rendre à la Coupe Vanier, les Thunderbirds ont vaincu les Dinos lors de la finale de l’Association Canada-Ouest. Durant la semaine précédant la présentation de la Coupe Hardy à Calgary, quelques anciens joueurs de Nill ont encore une fois lancé des flèches à l’endroit de l’entraîneur qui les avait conduits à trois matchs de la Coupe Vanier, tous disputés au PEPS de l’Université Laval. Les Dinos s’étaient inclinés à chaque occasion, dont deux fois contre le Rouge et Or.

Les sentiments de Nill étaient très partagés après la conquête de la Coupe Hardy.

« Presque tout le monde pour Calgary était des jeunes hommes que j’avais recrutés dans ce programme. C’était difficile de regarder leur déception. Ensuite, quand je tournais mon regard sur les lignes de côté de UBC, c’était incroyable de voir ces jeunes réaliser ce qu’il venait d’accomplir », a raconté l’homme qui a aussi été coordonnateur défensif des X-Men dans les années 1990.

« Après quelques jours, je me sentais vraiment bien avec ce qui s’était passé. Beaucoup de gens ont remis en question ma décision de partir de Calgary. J’ai essuyé beaucoup de critiques pour ce choix. Cette victoire a une grande place dans ma carrière », a-t-il ajouté au cours d’un généreux entretien téléphonique alors que son équipe était déjà à Québec.

Un match préparatoire déterminant

Étant un grand ami de Glen Constantin, le nouvel entraîneur-chef des Thunderbirds a demandé au pilote du Rouge et Or de disputer un match préparatoire contre les Lavallois parce qu’il voulait montrer à ses joueurs à quoi ressemblait un programme avec beaucoup de succès.

Blake NillConstantin a acquiescé à la demande si bien que UBC s’est amené dans la Vieille Capitale au mois d’août. À la surprise générale, les Thunderbirds ont remporté la rencontre présaison par le pointage de 41-16.

« C’est surréaliste. On n’a commencé la saison au PEPS et on va la finir au PEPS », a mentionné Nill qui a aussi conclu les campagnes 2009, 2010 et 2013 à Québec alors qu’il dirigeait les Dinos.

Cette victoire contre l’Université Laval a fait naître l’espoir chez les joueurs des Thunderbirds qui ont commencé à croire en leurs chances de revenir dans la Belle Province trois mois plus tard.

« Avant le match (contre Laval), je n’aurais pas vraiment cru que c’était possible. Après notre victoire, ça m’est passé par l’esprit. Mais d’être à Québec en ce moment, c’est un moment presque surréaliste pour nous tous », a dit dans la même veine Chris Adams.

« À plus d’une occasion, j’ai appelé ce groupe des héros parce qu’ils sont ceux qui travaillent fort pour changer la culture du programme. Ils ont joué bien au-dessus de leur tête et ils ont accompli bien des choses au-delà de leurs attentes », a affirmé Nill qui a toujours été un entraîneur proche de ses joueurs.

À un triomphe de compléter une année de rêve de la meilleure façon possible, Nill espère pouvoir mener sa troupe jusqu’au bout. Son expérience du passé à la Coupe Vanier est son plus grand atout pour aider ses joueurs en ce moment.

« Ces jeunes dans le programme, aucun d’eux n’a jamais eu cette opportunité. J’essaie de fournir le leadership nécessaire pour les aider pour ce genre de match », a-t-il expliqué.

Des joueurs finissants comme le porteur de ballon Brandon Deschamps pourraient conclure leur carrière universitaire avec une Coupe Vanier, ce qu’ils croyaient impossible il y a un an.

« Ma plus grande fierté, ce sont tous les joueurs qui sont restés à travers les années plus difficiles, s’est exclamé Chris Adams qui les a vécues lui aussi. Des gars comme Brandon Deschamps. D’être à la Coupe Vanier et de le voir heureux aujourd’hui après des années avec si peu de victoires, c’est incroyable. »