MONTRÉAL – Il existe une saine rivalité entre les Carabins de l’Université de Montréal et le Vert & Or de l’Université de Sherbrooke.

Au cours des cinq dernières années, les deux adversaires se sont rencontrés à quatre reprises en demi-finale du circuit universitaire québécois. Leur première confrontation de la saison donnera lieu à une bataille au classement qui pourrait faire la différence pour l’avantage du terrain en fin de saison.

Les deux formations du circuit universitaire québécois montrent une fiche de 1-1 après deux rencontres, les deux ayant subi des revers face au Rouge et Or. Le Vert & Or a toutefois passé bien près de l’emporter face aux Lavallois en s’inclinant en prolongation par la marque de 27-24.

La rencontre de samedi après-midi à Montréal s’avère donc très intéressante pour voir si l’UdeS peut répéter une telle performance deux semaines d’affilée. Les deux équipes doivent également garder en tête qu’elles s’affronteront de nouveau dans trois semaines et que l’écart de points sera très important advenant un gain de chaque côté.

« Chaque fois qu’on joue contre eux, ils nous donnent tout ce qu’ils ont, a indiqué l’entraîneur-chef des Bleus, Danny Maciocia. On se rappelle des matchs que nous avons eus contre eux dans le passé, en particulier au CEPSUM. C’est une équipe qu’on respecte beaucoup et qui est bien dirigée. Je suis convaincu que ce sera un bon match. »

« L’écart de points vient renforcir cette notion de jouer pendant quatre quarts. Il faut avoir un peu une vision comme au soccer et travailler sur deux matchs avec la façon dont le calendrier est fait », a expliqué le pilote des Renards, David Lessard, à l’autre bout du fil.

Le Vert & Or débarquera au CEPSUM avec la confiance au plafond. Malgré la défaite, les joueurs de l’UdeS sont plus déterminés que jamais à continuer leur route pour tenter de remporter le premier championnat québécois dans l’histoire de leur programme de football.

« De voir cette équipe-là dimanche plus déterminée que jamais et prête à se lancer vers une autre semaine de préparation, c’était inspirant. Je n’ai jamais vu cette équipe être autant affamée et concentrée sur la tâche. Je peux juste être content », a révélé Lessard qui a eu plus de difficulté que ses joueurs à surmonter la défaite après avoir été si près d’un premier gain contre le Rouge et Or.

Danny Maciocia a également remarqué ce regain de confiance chez les représentants de l’Estrie. La quête du Vert & Or n’est pas sans rappeler celle de l’UdeM il y a un an.

« Ils donnent l’impression qu’ils n’ont pas de complexe d’infériorité. On l’a vu la semaine passée contre Laval. C’est un groupe qui est ensemble depuis quelques années. Ils ont beaucoup d’expérience », a noté celui qui est aussi coordonnateur défensif des Bleus lors d'un entretien téléphonique avec le RDS.ca.

Un duel aérien en perspective

Nous aurons droit à un duel de quarts-arrières de cinquième année en pleine possession de leurs moyens depuis le début de la saison.

D’un côté, Gabriel Cousineau a repris là où il a laissé après la conquête de la coupe Vanier. Le numéro 4 des Carabins a complété 73 % de ses passes depuis le début de la saison pour une moyenne de 318 verges par match.

De l’autre, Jérémi Roch est en véritable mission à sa dernière saison universitaire. Ses paroles du début de saison rappellent celle d’un certain Byron Archambault qui voulait ramener un premier titre à l’Université de Montréal avant de quitter le programme.

Roch aimerait imiter son ancien coéquipier des Cheetahs du Cégep Vanier. Il prend certainement les moyens pour y arriver avec la performance qu’il a livrée face à l’Université Laval. Celui qui arbore maintenant une grosse barbe a lancé pour 384 verges de gains avec deux passes de touché, samedi dernier. Il a maintenant 10 055 verges en carrière devenant ainsi le cinquième pivot de l’histoire du football universitaire canadien à atteindre le plateau des 10 000 verges.

Les deux entraîneurs-chefs n’avaient que de bons mots pour le quart que son équipe devra tenter de stopper samedi.

« Jérémi Roch a une tonne d’expérience. C’est tout un leader et il est très calme. Tout le monde me dit que c’est une bonne personne en plus. Les joueurs (de Sherbrooke) veulent tout donner pour sa dernière année », a observé Maciocia.

« Quand on parle de gérer des moments importants, Gabriel l’a fait l’an dernier, a reconnu Lessard. Il a un bras canon et c’est un athlète et charismatique. Il y a beaucoup de similitudes entre les deux, mais ils ont un style différent. Ça va rendre ça intéressant pour les partisans, mais pour nous aussi. Ils vont offrir un bon spectacle. »

Peu importe le vainqueur samedi, le match retour - si on peut l’appeler ainsi - sera encore plus déterminant. Il aura lieu le 3 octobre prochain à Sherbrooke. Les deux équipes en seront alors à leur cinquième partie de la campagne avant la semaine de congé.

Dès le retour au travail, les Carabins recevront le Rouge et Or, le 17 octobre, pour tenter de venger leur défaite de la première semaine d’activités. Huit jours plus tard, ce sera au tour du Vert & Or de croiser le fer avec la troupe de Glen Constantin, mais cette fois sur le campus de l’Université Laval.

« Nous avons un calendrier qui est excitant et rempli de défis. Toutes les semaines, nous avons un adversaire de taille et nous devons sortir notre meilleur foot. Cette semaine n’est pas différente », a rappelé Lessard.

L’état des blessés

Les Carabins pourraient bientôt compter sur le retour du bloqueur à gauche Gustave Sylvestre. Ce dernier n’a toujours pas enfilé l’uniforme bleu depuis le début de la saison en raison d’une blessure. Maciocia n’a pas voulu donner d’échéancier, mais il a indiqué qu’il serait « de retour bientôt ».
Le porteur de ballon Sean Thomas Erlington s’est entraîné toute la semaine, lui qui n’avait pas terminé la rencontre de vendredi face aux Redmen en raison d’un spasme musculaire. En son absence, Will Altéma et Gabriel Parent avaient bien couru avec le ballon.

Le portrait est toutefois moins rose du côté des Sherbrookois qui pourraient être privés du demi défensif Gaël Bernard-Perron qui est tout feu tout flamme depuis le début de la saison.

Celui qui a réalisé deux interceptions en autant de matchs en 2015 s’est blessé au bras ou à l’épaule droite face au Rouge et Or et il serait surprenant de le voir sur le terrain du CEPSUM samedi.

Par contre, le vétéran joueur de ligne offensive Jean-Philippe Bérard pourrait être de retour au jeu. Ce dernier a raté la dernière rencontre, mais il s’est entraîné cette semaine.