MONTRÉAL - Les affrontements entre les Carabins et le Rouge et Or sont généralement extrêmement serrés alors que trois des cinq dernières confrontations se sont décidées par un touché ou moins.

Les deux formations possèdent de bonnes attaques et d’excellentes défensives, mais la troisième facette du ballon pourrait faire la différence samedi lors de la présentation de la Coupe Dunsmore.

Les unités spéciales des deux équipes occupant le haut du top-10 canadien – le Rouge et Or 1er et les Carabins 2es – sont bien conscientes de l’importance de leur travail et de l’incidence qu’elles peuvent avoir sur la rencontre.

Et un joueur qui peut avoir une grande influence sur le résultat du match est le receveur et retourneur des Carabins, Mikhaïl Davidson. Ce dernier n’a pas terminé la rencontre face au Vert et Or en raison d’une crampe au mollet, ce qui a parti la machine à rumeurs.

L'organisation des Carabins a déclaré que le numéro 88 s’entraîne cette semaine et que ses entraîneurs s’attendent à ce qu’il soit en état de jouer la rencontre face aux Lavallois.

Boris BédéLes deux coordonnateurs des unités spéciales sont deux anciens joueurs de la Ligue canadienne de football (LCF) avec Mathieu Bertrand du côté des Lavallois et Danny Desriveaux pour les Montréalais.

La pièce maîtresse des unités spéciales des doubles champions en titre de la Coupe Vanier est sans contredit Boris Bede, qui est le ou sinon parmi les meilleurs botteurs de dégagement au pays.

Il a terminé au premier rang du Sport interuniversitaire canadien (SIC) avec 25 bottés à l’intérieur de la ligne de 25 de l’adversaire. Il vient au deuxième échelon pour la moyenne par dégagement avec 41,9 verges par botté. Advenant un autre duel très serré, le positionnement fourni par Bede et ses acolytes sur les couvertures sera primordial si les Lavallois veulent remporter un 12e championnat québécois d’affilée.

Le Français a également bien fait sur les placements, réussissant 19 de ses 23 tentatives. Son plus long a été sur une distance de 37 verges.

Outre sa puissante jambe, Bede a maintenant un bagage d’expérience qui lui permet de bien analyser les situations qui se présentent sur les unités spéciales.

« Avoir un botteur de la trempe de Boris avec nous, ça aide toujours. Ce qui est le fun, c’est qu’il reconnaît aussi les situations de pression. Il sait quand il doit botter plus vite. Il est très précis dans ses bottés donc ça aide notre couverture », a indiqué Bertrand, qui utilise Antony Dufour comme retourneur, un digne remplaçant de Guillaume Rioux.

Travail partagé

Depuis la quatrième semaine d’activités, les Carabins ont opté pour un système à deux botteurs. Félix Ménard-Brière, qui en est à sa deuxième saison universitaire, s’occupe exclusivement des bottés de dégagement depuis l’affrontement face à StFX. La recrue Louis-Philippe Simoneau s’est vu confier le mandat pour les placements.

La stratégie a fonctionné sur les dégagements alors que Ménard-Brière a gagné plus de cinq verges en moyenne par botté depuis ce changement (35,2 verges pour les trois premiers matchs et 40,3 verges pour les cinq suivants).

Louis-Philippe Simoneau« Je ne sais pas si c’est une question de pression. On ne sait pas pourquoi il fait les bottés de dégagement beaucoup mieux maintenant. Peut-être que c’est ça. On a diminué sa charge, donc il est capable de se concentrer plus sur les dégagements et il fait un très bon travail. Mais pour les entraîneurs, l'important était de mettre la meilleure combinaison de 46 joueurs sur le terrain », a expliqué Desriveaux qui a remporté deux coupes Grey, dont une avec les Alouettes.

Comme Boris Bede, Louis-Philippe Simoneau (photo) n’a pas le physique habituel d’un botteur. L’ancien des Élans du Cégep Garneau mesure six pieds un pouce et pèse 240 livres selon les registres des Carabins.

Il a maintenu une moyenne de 75 % pour les placements (12 en 16) en saison régulière. En demi-finale, il a réussi un botté de précision de 24 verges pour donner les devants 25-10 à son équipe au début du quatrième quart. Il a toutefois complètement raté une tentative de 42 verges quelques minutes plus tard.

Simoneau, qui a joué son football collégial à quelques coins de rue du Stade Telus, n’était pas en uniforme lors du premier match de la saison à Québec, mais était présent sur les lignes de côté.

« Tu voyais que c’était un jeune homme qui est confiant et qui avait hâte de faire partie de gros matchs. C’est un moment qu’il attend avec beaucoup d’impatience. Je suis très confiant qu’il a ce qu’il faut pour faire le travail si on appelle son numéro », a informé Desriveaux.

Le Rouge et Or championL’avantage du terrain

Le Rouge et Or tentera de remporter une 71e victoire consécutive à son domicile lors de la Coupe Dunsmore.

Cette séquence fait foi de la domination des Lavallois sur leur pelouse et de l’énergie et de la confiance que leur procurent leurs partisans qui seront présents par dizaine de milliers samedi.

Hugo Richard et son attaque ont eu quelques problèmes de communication lors de leur visite au CEPSUM il y a deux semaines. Il se pourrait que Gabriel Cousineau vive le même problème samedi.

« On l’a vu à Montréal avec notre attaque. Des fois, c’est un peu plus difficile d’entendre la cadence, a noté le vétéran plaqueur défensif du Rouge et Or, Jean-Alexandre Bernier. On compte sur cet avantage-là. Mais ça reste qu’un bloc, ça se fait même s’il y a du bruit. Il va falloir arriver avec une bonne attitude et bien utiliser nos techniques parce que c’est une bonne ligne offensive. »

« On s’est battu toute l’année pour avoir ce match à la maison. C’est toujours sur le terrain que ça se passe et la foule n’est pas censée avoir un impact. Mais au point de vue de la communication et du synchronisme, c’est sûr que ça va nous aider de jouer à domicile », a jugé Mathieu Bertrand.

Si certaines équipes se soucient beaucoup de la foule hostile du Stade Telus, les Carabins préfèrent se concentrer sur les éléments qu’ils peuvent contrôler.

Plusieurs joueurs ont vécu le match de la Coupe Dunsmore l’an passé et la concentration devra être encore plus au rendez-vous en raison du bruit qui sévira sur le campus de l’Université Laval.

« Il faut faire face à l’adversité quand on est visiteur. Cette semaine, on va juste contrôler les choses qu’on peut. Comme chaque fois qu’on va à Québec et qu’eux viennent à Montréal, on va s’adapter », a lancé le plaqueur défensif de cinquième année des Bleus, Mathieu Girard.

« C’est sûr qu’il y a des petits ajustements, mais en général, comme notre entraîneur nous l’a dit, on va faire comme dans les huit dernières parties. On va jouer au football. Ce sont les mêmes règlements. C’est 12 contre 12. Et on va gagner nos batailles à un contre un », a assuré le porteur de ballon Sean Thomas Erlington qui aura un rôle important dans le champ arrière des Carabins lors de sa deuxième participation à la Coupe Dunsmore.