MONTRÉAL – Tous les joueurs de l’édition 2015 des Carabins ont une part de responsabilité pour les succès de l’équipe. Même les recrues.

Lors de la Coupe Dunsmore, l’Université de Montréal avait 12 joueurs de première année en uniforme, dont 6 dans des postes de partant.

Le demi de coin Zacary Alexis, qui évoluait en division 2 au Cégep John Abbott l’an dernier, a réalisé deux interceptions à des moments clés de la rencontre. Le porteur de ballon Gabriel Parent, qui a amassé 1116 verges au sol en 2014 au Collège Montmorency, a inscrit le seul touché des Bleus qui ont remporté le titre provincial pour une deuxième année de suite.

À les regarder sur le terrain, il est difficile de les différencier des vétérans. Leur première saison universitaire n’est même pas terminée qu’ils connaissent déjà les systèmes de l’équipe sur le bout de leurs doigts.

« Toutes les recrues ont été impeccables. Je suis vraiment fier de chacun d’entre eux qui a pris le terrain et qui a fait le travail qu’on lui a demandé », disait le demi défensif Djonathan Buissereth qui était le seul vétéran de la tertiaire des Carabins samedi dernier.

« Nous sommes des recrues, mais on se dit toujours qu’on doit jouer comme des vétérans, comme si c’était notre dernière année ici », a lancé Zacary Alexis après la victoire contre le Rouge et Or.

Certains entraîneurs ont de la difficulté à faire confiance à des recrues. Ce n’est pas le cas à l’UdeM.

Nous l’avons vu dès le premier match de la saison alors que Louis-Mathieu Normandin a été le receveur le plus visé par Gabriel Cousineau. Le produit des Spartiates a capté 11 passes pour des gains de 169 verges lors de son baptême dans les rangs universitaires.

« Il y a beaucoup d’entraîneurs qui n’aiment pas vraiment ça jouer avec des joueurs de première année parce qu’ils pensent que dans les matchs serrés, ils vont faire une gaffe qui va leur coûter cher. Je suis à l’autre extrémité », a expliqué l’entraîneur-chef et coordonnateur défensif des Carabins, Danny Maciocia.

« En 2001, j’ai joué une Coupe Grey avec le quart-arrière Ricky Ray (NDLR : Maciocia était le coordonnateur offensif des Eskimos à cette époque) qui sortait de Sacramento State et qui avait 21 ans. Il nous a amenés à la Coupe Grey en 2001 et 2003 et on l’a gagnée en 2003. Si ça se fait dans les rangs professionnels, j’aime penser que ça se fait aussi à l’université », a ajouté celui qui a utilisé cinq recrues sur sa formation partante en défense lors de la Coupe Dunsmore.

Maciocia et son groupe d’entraîneurs ont aussi leur part de responsabilité dans le succès de leurs recrues. L’entraîneur des demis défensifs, Fabrice Raymond, a rapidement développé les joueurs de première année qui ont vu du terrain dans la tertiaire. Zacary Alexis et le maraudeur François Hamel ont même été nommés sur l’équipe d’étoiles du RSEQ.

« Danny Maciocia et les entraîneurs sont excellents pour préparer tout le monde pour chaque match. C’est pour ça que les recrues n’ont pas tellement paru comme des joueurs nouveaux parce qu’ils étaient bien préparés », a analysé Buissereth qui en est à sa dernière campagne dans les rangs universitaires.

« J’en parle souvent à nos entraîneurs qu’il faut continuer à travailler avec eux parce que ces jeunes ont tout un avenir devant eux. Je sais qu’on va les avoir ici pour les prochaines années, alors ça regarde bien pour nous », a mentionné Maciocia qui souligne le travail de ses recrues qui ont saisi l’opportunité qui s’est présentée à eux.

Le travail des entraîneurs a commencé bien avant que les jeunes hommes décident de poursuivre leur carrière avec les champions en titre de la Coupe Vanier. Avec les départs chez les pros de Byron Archambault, Mikhaïl Davidson, Anthony Coady, Jean-Samuel Blanc et Mathieu Girard, il fallait trouver des remplaçants coûte que coûte en plus d’augmenter la banque de réservistes qui seraient prêts en cas de besoin.

« On n’est pas allé chercher n’importe qui. Ce sont des joueurs qu’on a regardés, étudiés et évalués. On a posé beaucoup de questions à leurs entraîneurs concernant leur caractère. On a des étudiants-athlètes modèles et on voit les résultats. Je suis convaincu qu’ils vont continuer à produire », a dit Maciocia en faisant référence aussi au demi défensif Jean-Sébastien Bélisle, au demi de coin Jordan Perrin et au secondeur Xavier Prévost qui ont vu beaucoup de terrain en défense.

Si les jeunes recrues étaient prêtes à prendre de grands rôles cette saison, c’est aussi en raison du travail des entraîneurs au cégep. Ces derniers se sont améliorés avec les années si bien que leurs joueurs finissants sont aptes à être partants dès leur première saison à l’université.

« Les entraîneurs au cégep s’améliorent de plus en plus. Le calibre de jeu au collégial ne cesse d’augmenter chaque année », a fait remarquer François Hamel, un produit des Cheetahs du Cégep Vanier. Il a aussi identifié les camps d’Équipe Québec et d’Équipe Canada comme des semaines très formatrices pour les joueurs collégiaux.

Outre leur performance sur le terrain, les recrues ont aussi apporté une énergie positive au sein du groupe. N’ayant pas été du magnifique parcours de l’équipe l’an dernier, ils sont tout aussi affamés que les vétérans de cinquième année pour gagner un deuxième titre national pour les Carabins.