MONTRÉAL - Dans moins de 24 heures, deux équipes qui ne se connaissent que sur vidéo s'affronteront dans le but de décrocher l'une des deux places disponibles pour la Coupe Vanier qui aura lieu le 29 novembre prochain.

Les Carabins de l'Université de Montréal et les Bisons du Manitoba seront opposés pour la première fois de leur histoire, samedi, au CEPSUM. Les deux entraîneurs-chefs ont profité de la conférence de presse tenue dans le hall d'honneur du pavillon principal de l'UdeM pour s'envoyer des fleurs alors que les deux formations ont éliminé les finalistes de la finale canadienne de 2013.

Pour Brian Dobie, qui est à la tête du programme manitobain depuis 1996, la présence de son équipe à la Coupe Uteck n'est pas une surprise, bien qu'elle ait dû remporter son dernier match de la saison régulière pour atteindre les éliminatoires. Les Bisons ont pris la mesure des Dinos de Calgary lors de la dernière semaine du calendrier régulier avant de récidiver samedi dernier pour mettre fin au règne de six ans de la troupe de Blake Nill dans l'Ouest.

« Ç'a été tout un voyage cette saison. Nous avons eu de bons matchs contre des équipes mieux classées, mais nous avons perdu contre des formations sous nous au classement. [...] Nous sommes excités d'être ici. Nous affrontons une équipe sur laquelle nous n’avons porté aucune attention durant la saison, et eux de même. Nous sommes séparés par presque tout le pays. Mais ce sera un match excitant avec beaucoup de bons athlètes des deux côtés », a mentionné Dobie dont la formation disputera un troisième match en autant de semaines sur la route.

Dobie n'en est pas à sa première expérience en demi-finale du pays puisque les Bisons ont remporté la coupe Vanier en 2007 en plus d'être finaliste en 2001.

Le pilote des Bleus, Danny Maciocia, a exprimé sa satisfaction envers son équipe qui a remporté ses neuf dernières rencontres après s'être inclinée lors du tout premier match de l'année face au Rouge et Or de l'Université Laval. À la suite de cette seule défaite jusqu'ici cette saison, les Carabins étaient revenus à Montréal et avaient regardé le match du lundi soir de la NFL en équipe avec de la pizza.

Maciocia et ses troupiers avaient fait le choix d'effacer cette rencontre et de recommencer une nouvelle saison. Depuis, ils sont invaincus.

« Ça ne me gêne pas de vous dire que c'est une bonne équipe et qu'on a du talent. Est-ce l'équipe la plus talentueuse que j'ai dirigée dans mes quatre années ici? Certains diront que l'édition de 2012 était la plus talentueuse. Mais, côté force mentale, famille, chimie et ce que nous avons dans le vestiaire, c'est de loin une des meilleures équipes que j'ai la chance de diriger », a signalé Maciocia qui pourra vivre avec le résultat du match de samedi, quel qu'il soit, si les Carabins jouent à leur niveau habituel.

L'ancien entraîneur-chef des Eskimos d'Edmonton et ses troupiers sont encore affamés après avoir savouré la première coupe Dunsmore de l'histoire de l'institution.

Les quatre hommes de Maciocia qui étaient présents à la conférence de presse semblaient très calmes à l'approche de cet autre affrontement important. Ceux que Maciocia considère comme des membres de sa famille avaient la tête rasée, une coupe de cheveux que toute l'équipe arbore pour les éliminatoires.

« Jacques Dussault m’a déjà dit que les émotions durent environ de 10 à 15 minutes dans un match. Ensuite, c’est qui tu es vraiment et ta préparation qui prennent le dessus. Tu restes calme et tu ne te laisses pas emporter par un bon ou un mauvais jeu, comme nous l’avons fait face au Rouge et Or », a expliqué le maraudeur des Bleus, Anthony Coady, qui a remporté un Bol d’Or avec Dussault comme entraîneur-chef chez les Spartiates du Vieux Montréal.

La défense montréalaise affrontera une attaque bien différente de celle des Lavallois alors que les Bisons aiment attaquer les zones profondes. Le quart de l'Université du Manitoba, Jordan Yantz, est bien conscient de la force de frappe du secondeur Byron Archambault et de ses coéquipiers. Mais cela ne l'effraie pas et il est prêt à encaisser les coups, comme il l'a fait la semaine dernière face aux Dinos.

« Ils vont certainement amener de la pression sur nous et je vais sûrement devoir prendre des coups. Mais ça fait partie du travail d’un quart-arrière. Byron Archambault est un excellent secondeur et je ne serais pas surpris qu’il soit le joueur de l’année en défense. Nous allons être préparés pour cela et on va passer le ballon au bon moment », a déclaré Yantz qui compte sur d’excellents athlètes pour l’appuyer en attaque.

« Ce n’est pas le même style de football qui se joue dans l’Ouest du Canada, fait remarquer Coady. On s’attend à ce qu’ils veuillent lancer le ballon verticalement. Ils ont un bon porteur de ballon et un bon quart. Notre plan de match est de ne pas laisser le quart être confortable dans sa pochette. S’il veut lancer le ballon verticalement, tant mieux. Nous, on est prêt derrière. »

« Encore là, c’est s’ils réussissent à le lancer. Parce qu’ils n’ont jamais affronté une défense comme la nôtre.  Notre front défensif ne leur laissera pas cinq secondes pour lancer le ballon. »

Les Carabins ont dû modifier leur routine d'entraînement cette semaine en raison de la présence de neige et de glace sur le gazon synthétique du CEPSUM. Mercredi et jeudi, Maciocia et ses hommes se sont déplacés au stade couvert de l'Université Concordia pour y tenir leur séance d'entraînement.

« Dans une semaine comme celle-là, il faut que tu t'adaptes. Mais tu veux aussi garder ta routine. On ne voulait pas que ça devienne une distraction. Je pense que les joueurs ont vraiment bien géré cela dans les deux derniers jours », a estimé l’entraîneur-chef montréalais. 

L'organisation de l'UdeM a assuré que le terrain était prêt pour la rencontre de samedi. Signe de cela, les deux équipes pratiquaient au CEPSUM vendredi. Le soleil combiné au travail des employés de l'université ont permis de déglacer le sol. Si jamais de la neige devait tomber d'ici à la partie, les athlètes des autres sports des Carabins s'occuperont du pelletage.

La rencontre sera vraisemblablement jouée à guichets fermés puisqu'il ne restait que 350 billets à vendre vendredi matin.