Au cours des deux dernières années, les duels entre le Rouge et Or et les Carabins ont surtout été marqués par des performances exceptionnelles des unités défensives.

Les deux équipes s’affronteront demain pour la troisième année consécutive pour l’obtention de la Coupe Dunsmore.

Quelle attaque se démarquera? Est-ce que les unités spéciales feront la différence? Voici une analyse de la Coupe Dunsmore en six points.

Le jeu au sol

L'équipe qui réussira à établir son attaque terrestre prendra une bonne option sur le match. Du moins, elle permettra à son unité offensive d'utiliser une plus grande partie de son livre de jeux.

Les Carabins sont revenus à leur ancien amour en utilisant le jeu au sol aussi souvent que la passe. Sean Thomas Erlington a obtenu 182 verges à son dernier match contre le Rouge et Or, une partie remportée 22-16 par les Bleus au CEPSUM.

La ligne à l’attaque de l’Université de Montréal aura la lourde tâche de créer des brèches pour Thomas Erlington face à l’une des meilleures lignes défensives au pays. Elle devra aussi contenir Mathieu Betts comme elle a réussi à le faire lors de deux confrontations de saison régulière.

La recette ne sera pas très différente pour le Rouge et Or. Une attaque équilibrée permettra de donner du rythme à son unité offensive. Maxime Boutin a connu des performances mémorables en éliminatoires au cours de sa carrière et les locaux en auront besoin pour enlever de la pression sur les épaules d’Hugo Richard.

Mais le front des Carabins trouve toujours un moyen d'embêter la ligne à l'attaque du Rouge et Or. À Montréal le 17 octobre dernier, les Lavallois n'avaient pas réussi à établir leur jeu au sol.

Il sera intéressant de voir la confrontation stratégique entre les coordonnateurs des deux formations. Le coordonnateur offensif des Bleus Marco Iadeluca sera opposé à Marc Fortier tandis que Justin Éthier tentera d’appeler les jeux qui mettront la défense de Danny Maciocia sur ses talons.

Shayne Gauthier et Frédéric Chagnon

Les deux équipes ont d’excellentes lignes offensives. Il est donc très réaliste de penser qu’à un moment ou un autre, elles auront le dessus sur les joueurs de ligne défensive.

Le travail des deux secondeurs intérieurs deviendra donc important. Shayne Gauthier, du côté du Rouge et Or, et Frédéric Chagnon, chez les Carabins, devront faire de bonnes lectures pour stopper les courses à des gains minimum.

Avec des quarts-arrières précis comme Hugo Richard et Gabriel Cousineau, ils seront aussi appelés à couvrir des receveurs ou un porteur, que ce soit en homme à homme ou en couverture de zone.

Les botteurs et les unités spéciales

Du côté des botteurs, l’avantage est clairement du côté du Rouge et Or. La recrue Dominic Lévesque a été constante tout au long de la saison, que ce soit sur ses placements ou ses dégagements.

Il a donné la victoire à son équipe à deux reprises sur le dernier jeu d’un match, donc il a déjà géré la pression des moments importants, notamment dans la première partie de la campagne face aux Carabins.

Félix Ménard-Brière est plus puissant que Lévesque sur les dégagements, mais on ne sait pas si sa blessure au bras gauche l’affectera. En demi-finale, il a fait preuve de courage en demeurant dans la rencontre et il n’a pas semblé être trop incommodé, mais il ne pouvait pas plaquer d’adversaire.

La grande question est de savoir dans quel état d’esprit se présentera Louis-Philippe Simoneau. Après une saison recrue remarquable, le produit des Élans de Garneau a connu énormément de difficulté en 2015 avec seulement 13 placements réussis en 21 tentatives (61,9 %). La semaine dernière face au Vert & Or, il n’a pas été en mesure de passer le ballon entre les poteaux sur 31 verges.

La discipline

En saison régulière, les Carabins ont été l’équipe la plus punie du RSEQ. Les Bleus ont été pénalisés à 108 reprises pour 965 verges. L’équipe donnait l’équivalent d’un terrain par match à ses adversaires (120,6 verges).

À l’opposé, le Rouge et Or a été la formation qui a écopé du moins de pénalités avec seulement 81 pour 664 verges (83 verges par rencontre).

Dans une rencontre où tous les détails comptent, aucun des deux finalistes québécois ne voudra donner des verges gratuites qui peuvent parfois aussi donner du rythme à une équipe qui en manque.

Les champions en titre de la Coupe Vanier ont bien fait la semaine dernière en écopant de seulement six pénalités contre l’Université de Sherbrooke.

Gabriel Cousineau et Hugo Richard

Les deux numéros 4 dicteront le rythme de leur attaque respective. Bien que les deux équipes tenteront d’imposer le jeu au sol, ce sera à eux de réaliser les jeux importants, surtout en deuxième demie.

Si l’une des équipes tire de l’arrière, elle jouera du football de rattrapage, bref plus de jeux aériens.

Gabriel Cousineau et Hugo RichardCousineau a connu de bonnes rencontres face au Rouge et Or cette saison et il a démontré son sang-froid en éliminatoires l’an dernier. Il est un joueur finissant et il voudra prolonger sa saison le plus longtemps possible. Il devra se méfier par contre. Il a été gourmand à quelques reprises cette saison et a été intercepté à de bien mauvais moments.

Hugo Richard a bien rebondi après sa commotion cérébrale. Il est un gagnant et il est probablement le joueur qui a le plus sur le cœur la défaite de l’an dernier. Il est protégé par une bonne ligne à l’attaque. En deuxième demie à Montréal, Éthier avait choisi des passes rapides, ce qui avait bien fonctionné.

Il sera important pour les deux quarts d’utiliser leurs jambes lorsque la situation l’exigera parce que les couvertures sur les receveurs risquent d'être serrées.

Les blessés

Personne n’est irremplaçable, mais il y a des joueurs d’impact qui pourraient devoir passer leur tour samedi, particulièrement du côté des visiteurs.

Le bloqueur Alexandre Laganière n’a pas terminé le dernier match pour les Carabins. Il s’était relevé par lui-même et il faudrait vraiment une blessure sérieuse pour l’empêcher de prendre part à ce match étant donné que c’est un joueur de cinquième année.

Le Rouge et Or sera privé de son retourneur étoile Antony Dufour, qui s’est déchiré le ligament antérieur croisé d'un genou lors du match contre le Vert & Or à Québec. Benoit Gagnon-Brousseau le remplace depuis ce temps.

Mais il s’agit du seul partant du Rouge et Or à être blessé, ce qui est une bonne nouvelle pour les Lavallois

Le secondeur des Carabins, Alex Cromer-Émond, a dû rater un deuxième match cette saison la semaine dernière. On verra durant l’échauffement s’il sera en uniforme.

Le plaqueur Olivier Daoust-Pichette avait également été ébranlé en demi-finale. Il était resté allongé au sol pendant un très long moment avant de se relever difficilement.