Il n’y avait pas beaucoup de spectateurs dans les gradins du Stade Tim Hortons lors de la 52e Coupe Vanier, mais chacun d’eux est resté sur le bout de son siège!

Pour une troisième année de suite, il a fallu attendre les derniers instants de la finale canadienne du football universitaire pour couronner les champions. Sur la dernière séquence de la rencontre, la défense du Rouge et Or a continué d’exécuter ce qu’elle a fait tout au long du match : plier, mais ne pas casser.

C’est là l’histoire du match. Le Rouge et Or a résisté quand ses adversaires s’approchaient de la zone payante pour les limiter à des placements, sauf lors des deux premières séquences de la rencontre, bien évidemment. Les Lavallois ont pour leur part profité des erreurs des Dinos en marquant trois touchés à la suite de revirements.

Ce qui m’a le plus impressionné des joueurs de l’Université Laval est leur calme tout au long de la rencontre. Ils auraient pu paniquer quand les Dinos ont rapidement pris les devants 14-0 après les cinq premières minutes du premier quart ou bien quand ils tiraient de l’arrière à la mi-temps. Même quand le temps commençait à se presser en fin de match, les Lavallois n’ont montré aucun signe de panique.

Glen ConstantinAvec une grande majorité de joueurs qui en étaient à une première expérience à la Coupe Vanier, il faut saluer leur sang-froid. Comme le décrit souvent mon collègue Pierre Vercheval, ce type de match offensif est comme un combat de boxe. Et c’est le Rouge et Or qui a lancé le dernier uppercut.

Le nom de Raphaël Robidoux-Bouchard sera à jamais associé à l’histoire du programme de football de l’Université Laval en raison de son saut parfaitement calculé pour bloquer le dégagement d’Adam Sinagra, ce qui a éventuellement mené au touché de la victoire de Hugo Richard.

Mais le jeu qui a quant à moi fait complètement changer le vent de côté, c’est l’échappé provoqué par Cédric Lussier-Roy qu’il a lui-même recouvré à la ligne de 8 des Dinos. Cela a mis un doute dans la tête des Dinos qui ont été plus prudents par la suite.

L'avenir est rose pour les Lavallois avec peu de finissants qui quittent. Surtout que Hugo Richard a été impressionnant en éliminatoires.

Le chapeau bien haut aux Dinos

Il faut reconnaître que les entraîneurs des Dinos avaient préparé un plan de match qui a causé bien des maux de tête à l’unité défensive du Rouge et Or, particulièrement en couverture de zone. La tertiaire avait de la difficulté à reconnaître les formations de Calgary et très souvent un receveur était laissé fin seul. L’exécution était au rendez-vous chez les Albertains.

L’unité défensive des Dinos a aussi fait du bon travail, surtout de la part de leur ligne défensive. J’ai croisé leur entraîneur de position après la rencontre, Chris Anstey. Ses joueurs de ligne défensive ont malmené la ligne offensive du Rouge et Or qui a accordé sept sacs. Il m’a admis qu’il s’inspirait de ce qui se faisait au Québec, lui qui a joué son football collégial avec les Cougars de Champlain-Lennoxville.

Les Dinos, comme le Rouge et Or, ont une jeune formation et ils n’ont jamais abandonné lorsqu’ils ont perdu les devants, et ce, à deux reprises dans le match.

Le quart-arrière Adam Sinagra était méconnu ici dans sa province natale, mais il se fera un nom dans l’Ouest canadien si sa carrière se poursuit comme il l’a commencé. Avec une performance du genre, il devrait avoir le départ au premier match l’an prochain à moins qu’il ne se fasse coiffer par un quart-arrière qui s’est fait recruter en qui les Dinos fondent beaucoup d’espoir.

Ce fut une bonne bataille et l’Université Laval a réussi les jeux cruciaux, ce qu’une équipe championne se doit de faire en finale.

La façon dont le match s’est déroulé donnera de bons arguments de recrutement pour les deux équipes. Le Rouge et Or parce qu’il enlève encore une fois les honneurs de la finale du football universitaire canadien et les Dinos parce qu’ils ont tenu tête au programme le plus prestigieux au pays.

Le Rouge et Or a donc ramené une neuvième coupe Vanier à Québec, une quatrième depuis 2010. J’étais de ceux qui avaient prédit une victoire des Lavallois. Je m’attendais à un match qui soit serré, mais je ne croyais pas que ça se déciderait jusqu’à la dernière séquence de la rencontre.

Chapeau à ses deux équipes qui ont offert un spectacle digne d’une Coupe Vanier. C'est tout le football canadien qui s'en porte mieux quand il y a une finale du genre. Les Dinos pourront peut-être prendre leur revanche l'an prochain, mais ce serait du côté de la Coupe Mitchell puisque le champion de la division Canada-Ouest accueillera celui du RSEQ en 2017.

La 53e Coupe Vanier sera à nouveau présentée à Hamilton l’an prochain. J'espère qu'U Sports apprendra de ses erreurs de cette année et j’ose espérer qu’il y aura plus de spectateurs que samedi dernier. Si on enlevait les partisans du Rouge et Or et des Dinos qui s’étaient déplacés, il ne restait qu’une poignée de personnes.

Le fait que la Coupe Grey était présentée non loin de Hamilton à Toronto et qu’il n’y avait pas d’équipe ontarienne n’ont pas aidé le comité organisateur. En 2017, le championnat de la LCF sera à Ottawa et il y a de grandes chances qu’une formation de l’Ontario soit à la Coupe Vanier. La Coupe Uteck opposera une équipe des Maritimes face à une de la province qui est à la frontière ouest du Québec.

En terminant, je voudrais remercier les étudiants-athlètes de partout au Canada, mais surtout ceux d’ici au Québec. Le calibre de jeu est maintenant à un niveau extraordinaire, particulièrement quand on considère que ces jeunes hommes vont aussi à l’université en même temps. Vous en sortez gagnants avec les valeurs qui vous sont inculquées et les diplômes avec lesquels vous quittez l’université.

Cela s’applique pour tous les sports étudiants de partout au pays. C’est toute la société qui ressort gagnante quand des jeunes décident de conjuguer le sport et les études. On se dit à l’année prochaine pour le football et entre temps, allons voir du basketball, du volleyball, du hockey ou tout autre sport étudiant pour encourager ceux qui sont des exemples pour notre jeunesse.