MONTRÉAL – Pour la première fois depuis 2004, la Coupe Dunsmore pourrait bien être disputée ailleurs qu’au stade du PEPS à Québec.

Les Carabins ont la chance d’être couronnés champions de la saison régulière avec une victoire face au Rouge et Or, samedi, ce qui leur donnerait l’avantage du terrain pour toute la durée des éliminatoires du RSEQ.

Advenant une victoire des Bleus au CEPSUM, ils auront une fiche de 6-0. Les Universités Laval et Concordia ne pourraient alors que finir avec un dossier de 6-2 et l’UdeM détiendrait le bris sur ces deux formations puisqu’elle aurait remporté tous ses affrontements contre celles-ci.

Bien que les possibilités d'une saison parfaite et d’accueillir la finale québécoise soient dans l’air, les joueurs et membres du personnel de l’UdeM ne se concentrent que sur leurs adversaires de la semaine 6.

« On veut toutes les victoires. C’est sûr qu’il y en a une durant l’année qui voudra dire qu’on termine au premier rang, a indiqué l’ailier défensif Jonathan Boissonneault-Glaou. Les cinq dernières voulaient aussi dire qu’on allait terminer premier. Est-ce qu’on y pensait? Non. Notre but n’est pas de terminer premier durant la saison, c’est de gagner le dernier trophée. »

« On comprend l’importance de ce match, a affirmé l’entraîneur-chef des Lavallois, Glen Constantin, dans son point de presse hebdomadaire jeudi. C’est une rencontre qu’on doit gagner par quatre points pour recevoir la finale du RSEQ. C’est ce qu’on souhaite. »

La seule saison de 8-0 des Carabins leur avait permis d’être les hôtes de la finale québécoise pour la première et seule fois de leur histoire en 2004. Ironiquement, Danny Maciocia a parlé à celui qui occupait son poste, Jacques Dussault, jeudi.

Maciocia est allé dans la même veine que son joueur défensif étoile et a même utilisé un comparatif avec la NFL pour faire comprendre que l’objectif ultime de son équipe n’est pas la saison parfaite.

« On se rappelle tous des Patriots de la Nouvelle-Angleterre en 2007. Ils ont eu la saison parfaite en saison régulière, mais on se souvient de ce qui s’est passé au Super Bowl », a-t-il lancé en faisant référence à la saison où les Pats n’ont perdu qu’un seul match, le dernier des éliminatoires, face aux Giants de New York.

Un CEPSUM à conquérir

Pendant plus d’une décennie, le Rouge et Or a été intraitable sur son terrain signant 70 victoires consécutives, une séquence qui ne sera – très probablement – jamais égalée.

La nouvelle forteresse du RSEQ est maintenant le CEPSUM. La dernière défaite des Carabins à leur domicile remonte au 26 octobre 2013, un revers de 30-11 face à leurs rivaux de Québec.

« On joue du bon football au CEPSUM depuis deux ans et demi. D’avoir la foule derrière nous, dans un match à guichets fermés, ça va être une ambiance incroyable. Je pense que quand on joue à guichets fermés, c’est une des meilleures ambiances que tu peux vivre au Québec, que ce soit du football universitaire ou professionnel », a convenu Maciocia dont les ouailles se produiront devant 5100 spectateurs samedi.

Glen Constantin est bien conscient qu’il n’a pas gagné à ses deux dernières sorties dans la demeure des Bleus. Mais ces deux performances des siens à Montréal, des revers de 22-16 l’an dernier et de 13-9 en 2014, ont aidé à bâtir le caractère de son équipe.

« Malgré les défaites à Montréal, on s’améliore. Je ne regarde pas seulement les pointages finaux, mais comment nous avons joué le match. De ce côté, on gagne en confiance en jouant à Montréal. Les Carabins sont à l’aise et confiants à la maison. Ce sont deux bonnes équipes de football qui vont s’affronter », a mentionné Constantin qui a rappelé que les matchs entre les deux rivaux étaient aussi serrés avant l’arrivée de Maciocia.

« J’ai très hâte. Il paraît que c’est très bruyant et que ce sera plein, s’est fait dire le receveur recrue du Rouge et Or, Marc-Antoine Pivin. Quand tu signes à Laval, c’est pour des matchs comme ceux-là. Si tu es un joueur de football, ce sont dans des matchs comme celui-là que tu veux jouer. C’est ce qui t’excite. »

Des Carabins amochés

La grande question entourant ce duel au sommet est de savoir qui sera de la formation des Carabins.

Déjà privés de presque tous les partants de la tertiaire face au Vert & Or, les doubles champions québécois ont vu plusieurs autres soldats tombés au combat à Sherbrooke.

La pause d’une semaine est donc tombée à point pour l’Université de Montréal pour permettre à ses éclopés de soigner leurs blessures.

Comme c’est son habitude, Danny Maciocia n’a pas voulu s’étaler sur l’état de santé des blessés de son équipe. On ne sait donc pas si Samuel Caron sera le quart-arrière partant, lui qui n’a pas complété la partie face au Vert & Or.

Pierre-Luc VarhegyiEn relève, le vétéran Pierre-Luc Varhegyi a très bien tiré son épingle du jeu en complétant 14 de ses 15 passes pour des gains de 182 verges avec deux passes de touché.

Devant se débrouiller sans le maraudeur François Hamel et le demi de coin Jordan Perrin, Maciocia a perdu les services de son autre demi de coin, Zacary Alexis, à mi-chemin dans le match, il y a deux semaines. Le centre Jean-Christophe Labrecque, le demi offensif Sean Thomas Erlington et le polyvalent David Deschamps avaient tous terminé le match sur les lignes de côté.

Maciocia a tenu à souligner la contribution de ses jeunes joueurs qui ont empêché le bateau de chavirer en étant aussi efficace que les partants.

« Quand on regarde la situation actuelle en 2016, nous avons 64 joueurs qui ont disputé au moins un match. On devrait parler de la profondeur et de tous ces jeunes qui vont avoir un impact dans l’édition de 2016. Après cinq semaines, c’est de loin notre plus grande victoire », a reconnu Maciocia en citant notamment en exemple le maraudeur Alexandre Hardy, les receveurs Simon Lozier et Robbi Dejean ainsi que le secondeur Gregory Jean.  

On aura une meilleure idée de la formation des Bleus une heure avant le match lorsque la formation de 48 joueurs sera remise.