(Accrofoot.com) - Ainsi, pour une deuxième saison consécutive, le Rouge et Or de l'Université Laval et les Stingers de l'Université Concordia s'affronteront lors de la coupe Dunsmore, finale québécoise du football universitaire.

C'est en quelque sorte un duel au sommet auquel nous aurons droit, puisque les deux équipes ont terminé respectivement au premier et deuxième rangs du classement de la saison régulière. On se rappellera également que ce sont les Stingers qui ont donné la meilleure opposition au Rouge et Or cette saison, en tout cas au niveau du pointage, alors que la rencontre s'était terminée 26-21 en faveur des hommes de Glen Constantin.

Mais bon, avant de parler du duel de la semaine prochaine, revenons brièvement sur ce qui s'est passé lors des deux demi-finales.

Match à sens unique…pendant une demie!

La rivalité Carabins / Rouge et Or vivait un autre chapitre samedi dernier, alors que les Bleus se rendaient au PEPS, forts de trois victoires consécutives. On s'attendait à un duel des plus épiques, puisque le Rouge et Or avait éprouvé plusieurs difficultés en fin de calendrier, tandis que les Carabins arrivaient gonflés à bloc. De plus, le premier affrontement entre les deux équipes s'était soldé par une victoire serrée des Rouges.

Le résultat a pourtant été tout autre, alors qu'après 30 minutes de jeu, le score était de 28-0 en faveur des locaux. Toujours privé de plusieurs joueurs vedettes, dont le quart Benoît Groulx, ce sont les vétérans qui se sont levés. Les Pierre-Luc Yao, Duane John et Éric Maranda, qui en sont tous à leur dernière campagne avec l'équipe, ont bien fait sentir leur présence, tandis que du côté des Bleus, on ne semblait vraiment pas là, en première demie.
Yao a connu une journée de rêve, en amassant 225 verges de gain, en plus d'inscrire un superbe touché de 68 verges. Disons que sur ce jeu, les joueurs défensifs des Carabins ont déjà mieux paru. John, quant à lui, a reçu cinq passes pour des gains de 100 verges, dont un touché de 45 verges, tandis que Maranda a obtenu 7,5 plaqués et un sac et 1/2 du quart.

Par contre, en deuxième demie, les Carabins ont inscrit 16 points sans riposte, pour venir semer le doute dans l'esprit des joueurs de Laval, grâce à des touchés de Frank Bruno et Marc-Olivier Brouillette. On tient à dire que ces deux joueurs ont connu une fin de saison impressionnante et que leur réveil est loin d'être étranger à la tenue des Bleus, en deuxième moitié de calendrier. Voilà qui est encourageant pour la prochaine campagne.

Ce qui est inquiétant pour le Rouge et Or, c'est que pour une deuxième semaine consécutive, on a laissé l'adversaire revenir en deuxième demie. Après avoir accordé 21 points aux Stingers lors des 30 dernières minutes de jeu, ce fut au tour des Carabins de revenir de l'arrière pour donner des sueurs froides aux spectateurs présents au PEPS. Voilà une fâcheuse habitude qui pourrait venir hanter l'équipe.

Jamall qui?

C'était sur le terrain de l'Université Concordia que les Stingers recevaient les Gaiters de Bishop's, lors de l'autre demi-finale. On s'attendait à une grosse performance de Jamall Lee, mais c'est plutôt un autre porteur, Cedric Ferdinand, qui a volé la vedette, alors que les Stingers ont enregistré une convaincante victoire de 34-18. C'est donc une deuxième victoire de Concordia face à Bishop's, puisque le scénario avait été le même lors de la toute première semaine de la saison.

Surtout, c'est la fin du conte de fées pour les hommes de Leroy Blugh, que la plupart des analystes voyaient en fin de peloton encore cette année. Mais les hommes en mauve peuvent toutefois se consoler puisque leur coach a remporté le prix du meilleur entraîneur de l'année au Québec, et leur porteur tout étoile, Jamall Lee, s'est vu décerner le titre de joueur par excellence de la conférence.

Pour en revenir au match, le front défensif des Stingers a effectué un travail colossal en limitant monsieur Lee à 28 petites verges sur 11 portées. Pendant ce temps, le porteur de Concordia Cedric Ferdinand connaissait un grand match, avec 168 verges au sol et un touché. C'est vraiment au sol que le match s'est joué, alors qu'en plus de Ferdinand, le quart Liam Mahoney y est allé d'une autre grande performance avec 105 verges à la course et deux touchés. Chiffre significatif, les Stingers ont amassé un total de 321 verges au sol, contre 122 pour leurs rivaux.

Ce que Concordia a réussi à faire, c'est forcer le quart Jesse Andrews à gagner le match avec son bras, et on peut dire que c'est un pari qui leur a été profitable, puisque Andrews n'a amassé que 170 verges, en plus de se faire intercepter à quatre reprises.

Un joueur qui s'est particulièrement démarqué en défensive pour Concordia, c'est le secondeur Cory Greenwood, qui a connu une journée de rêve avec 3,5 plaqués, 2 sacs du quart, une passe rabattue et une interception.

Les Stingers peuvent-t-ils surprendre

Comme l'an dernier, les Stingers arriveront au PEPS avec le statut de négligés, mais en sachant qu'ils ont tout ce qu'il faut pour créer une surprise de taille.

Si on fait un retour dans le temps, on se rappelle que l'an dernier, les Stingers menés par Scott Syvret, Andrew Hamilton et Patrick Donovan s'étaient inclinés en prolongation face au Rouge et Or durant la saison, au compte de 21-18. Un match que Concordia aurait vraiment pu gagner.

On s'attendait donc à un match retour des plus serrés lors de la coupe Dunsmore, mais au lieu de cela, les hommes de Gerry McGrath ont oublié de se présenter et c'était déjà 24-3 à la demie. La rencontre s'était finalement terminée 28-12.

Cette année, le duel de saison entre les deux équipes s'est terminée 26-21 et même si plusieurs parlent d'un match qui n'aurait jamais du être aussi serré, les Stingers ont effectué une impressionnante remontée en deuxième demie. Et ça, les deux équipes s'en souviennent. Reste juste à voir si les hommes en bourgogne vont se présenter pour 60 minutes ou s'ils vont seulement commencer à jouer en deuxième demie.

Du côté du Rouge et Or, le plan de match sera simple. On voudra faire exactement ce que les Stingers ont réussi face aux Gaiters la semaine passée : enrayer le jeu au sol et les forcer à gagner la rencontre par la voie des airs. Avec une moyenne de 142,25 verges aériennes par match, les hommes de Gerry McGrath se classent au 26e rang sur les 27 équipes canadiennes. On se doute bien que si le Rouge et Or peut stopper la course et fréquemment placer ses adversaires en situation de deuxième essai et long, il sera difficile pour Concordia de conserver la possession du ballon.

Mais pour ce faire, les ailiers défensifs de Laval auront un très très gros match à jouer. En effet, leur principale mission sera de contenir l'électrisant quart de première année Liam Mahoney, qui vient d'être nommé recrue par excellence au Québec. L'ancien des Cheetahs de Vanier n'est pas encore un passeur de premier plan, mais une chose est sûre : il sait se servir de ses jambes. Il a d'ailleurs terminé la saison au troisième rang dans la conférence pour le nombre de verges au sol avec 608, en plus d'avoir maintenu une jolie moyenne de 8,33 verges par course. Le plus impressionnant, c'est qu'il n'a pris les rennes de l'offensive qu'à partir du cinquième match de la saison.

Fait cocasse, avant d'être le quart partant de l'équipe, il était un redoutable retourneur. Vous vous rappelez la dernière fois que vous avez vu un quart-arrière retourner un botté?

Du côté du Rouge et Or, les blessures continuent de s'accumuler, alors que la semaine dernière ce fut au tour du receveur Julian Feoli et du maraudeur Samuel Lajoie, de tomber au combat. Pour Feoli, sa saison est terminée, tandis que du côté de Lajoie, sa présence pour le match de samedi est toujours incertaine.

Ce sera encore une fois aux vétérans de se lever et d'offrir une grande performance pour permettre aux hommes de Glen Constantin de faire un pas de plus vers la défense de leur titre national.

On ne sait toujours pas si Benoît Groulx sera en mesure de disputer la rencontre, lui qui est absent depuis maintenant plus d'un mois. Une chose est sûre : c'est un rendez-vous à ne pas manquer, qui sera diffusé samedi à RDS à partir de 11h30.

Rémi Aboussouan est un ancien joueur et nouvellement entraîneur des demis défensifs pour les Nomades du CÉGEP Montmorency. Il baigne dans le milieu du football depuis maintenant sept ans. Pour une troisième saison, Rémi écrit sur l'ensemble du football québécois au www.accrofoot.com, site qu'il s'occupe avec deux collègues, Vincent Cérat-Lagana et Guillaume Boismenu d'Amour. Sur le plan académique, Rémi vient d'entreprendre un Baccalauréat en journalisme, à l'Université du Québec à Montréal.