Il ne pourra peut-être pas endosser son numéro huit comme à l'époque, mais Benoit Groulx, l'ancien quart étoile du Rouge et Or de l'Université Laval, est venu donner un coup de main à son ancienne organisation cette semaine en vue la revanche tant attendue contre les Marauders de McMaster.

La présence surprise de Groulx a retenu l'attention lors de la séance d'entraînement de la troupe de Glen Constantin à deux jours du championnat canadien.

« C'est une idée de Justin Éthier (le coordonnateur offensif). Il est excellent en analyse vidéo, sa force réside dans la compréhension du jeu dont les couvertures de passe, et on veut mettre ça à profit », a révélé Constantin. « Il nous a beaucoup aidés dans le passé, c'est une bonne tête de football et il peut très bien contribuer à notre plan de match offensif. »

Autant les vétérans que les recrues étaient ravis de sa présence.

« Ça donne de la confiance à tout le monde de le voir ici. Il a été un grand quart-arrière dans cette organisation et c'est difficile de ne pas revenir à Laval quand tu as déjà joué là. C'est un peu comme Justin, ce sont deux grands connaisseurs du football », a déclaré Arnaud Gascon-Nadon avec un sourire au visage.

Il sera intéressant de voir si l'effet Groulx aura un impact sur la performance des représentants québécois à la Coupe Vanier.

Du propre aveu de l'entraîneur du Rouge et Or, sa formation ne pourrait pas vraiment disputer un meilleur match vendredi soir que celui qui avait mené à une défaite de 41-38 contre McMaster l'an dernier.

Tout de même, il a su identifier quelques éléments sur lesquels sa troupe peut améliorer son efficacité.

« On doit être plus étanche dans nos couvertures de passe et éviter quelques revirements coûteux. Bref, il faut prendre soin du ballon et gagner le temps de possession parce que la meilleure défense, c'est quand notre attaque est sur le terrain », a soulevé le pilote d'expérience.

La vision des Marauders

Avant l'entraînement du Rouge et Or, le terrain du Varsity Stadium de Toronto appartenait aux Marauders et ils l'ont investi en grand.

L'entraîneur Stefan Ptaszek a profité du fait que le campus des Marauders soit situé à seulement 45 minutes de Toronto pour permettre aux dizaines de joueurs qui n'ont pas le privilège d'être en uniforme pour les matchs de participer à cette séance.

En fait, ces membres ont joué un rôle majeur puisqu'ils ont simulé les membres du Rouge et Or autant en attaque qu'en défense. Le terrain d'entraînement était donc bondé de joueurs et les entraîneurs ont pu multiplier les exercices avec leur défense et leur attaque.

« C'était utile d'avoir nos autres coéquipiers pour nous aider, ça nous a donné un bon aperçu de ce que nous allons affronter vendredi », a souligné le quart étoile Kyle Quinlan, qui semble aussi calme qu'on pourrait l'être à l'approche d'un tel rendez-vous.

« Tous nos joueurs qui n'ont pas la chance de participer aux matchs sont venus nous aider. Ils ont travaillé très fort toute l'année et ils peuvent garder la tête très haute car c'était très important », a vanté Ptaszek, qui ressemble à un docteur du football un peu à l'image de Marc Trestman des Alouettes de Montréal.

Cette relève de McMaster a accompli une autre fonction bénéfique en créant du bruit afin de préparer les partants à évoluer dans la bruyante atmosphère qui devrait régner au Rogers Center puisqu'une foule record est prévue.

Pour une rare fois dans son histoire, le Rouge et Or amorcera une rencontre sans être établi comme le favori. Cependant, les entraîneurs de football ne sont pas du style à embarquer dans ce débat.

« C'est un excellent sujet pour toutes les personnes qui ne participent pas au match », a candidement avoué Ptaszek. « De notre côté, on se concentre sur des sujets à plus petite échelle comme les excellents athlètes que nous allons affronter. »

Les deux équipes réalisent que le résultat pourrait pencher d'un côté comme de l'autre quand le dernier sifflet aura retenti et c'est pourquoi ils ont mis l'accent sur la qualité de l'exécution.

« Laval est une équipe extrêmement bien dirigée et, plus souvent tu l'affrontes, plus elle devient familière avec tes tendances », a admis l'entraîneur ontarien qui convient qu'un spectacle aussi palpitant que la finale de 2011 demeure très rare.

« Je ne prévois pas obtenir une avance de 23 points comme l'an passé et Glen ne doit pas s'imaginer qu'il tirera encore de l'arrière par cette marge. Le scénario de 2011, ça se produit une fois dans une vie, mais ce sera encore un grand show de notre football universitaire », a-t-il conclu.