Le football universitaire en grande forme
Universitaires jeudi, 2 sept. 2004. 16:54 mercredi, 11 déc. 2024. 14:39
Amateurs de football, levez-vous. Le son des casques et des épaulettes qui s'entrechoquent, les solides plaqués à la hauteur de la ceinture, le bruit du sifflet de l'arbitre. L'attente est bientôt terminée puisque s'amorce jeudi le 2 septembre, lors de l'affrontement entre les Carabins de l'Université de Montréal et les Redmen de McGill, une autre saison de football universitaire.
Une autre saison et une autre bonne raison de se réjouir puisque le football universitaire a rarement été aussi en santé au Québec.
Oui, les amateurs, de plus en plus nombreux, ont raison de remplir les stades puisque le circuit universitaire connaît une progression fulgurante depuis quelques années et ce n'est pas cette année que cette ascension devrait être freinée. Au contraire, la ligue devrait poursuivre sa marche vers le haut.
On retrouve toujours six équipes au sein du circuit québécois (Bishop's, Concordia, Laval, McGill, Montréal et Sherbrooke), mais, plus que jamais, on dénote une franche volonté de la part des dirigeants de la ligue de faire du football universitaire un sport majeur dans l'environnement sportif québécois.
Visibilité accrue
À preuve, le nouveau partenariat entre la Fédération québécoise du sport étudiant (FQSE) et le Réseau des sports. Pour la première fois depuis l'arrivée du Rouge et Or de Laval, RDS présentera les trois matchs d'ouverture de la saison 2004 : McGill vs Montréal le 2 septembre, Bishop's vs Sherbrooke le 4 septembre et Concordia vs Laval le 5 septembre.
Certes, il y avait des matchs universitaires sur les ondes de RDS dans le passé, mais le fait que les trois matchs d'ouverture soient télédiffusés montre le sérieux de la ligue. Avant, c'était Laval et Montréal à la télé. Maintenant, c'est tout le monde.
Pour la ligue, la télévision est un moyen unique de faire connaître le produit. Le produit est déjà populaire, on veut qu'il le soit plus. Et les dirigeants savent que le produit sera plus populaire. On n'a qu'à analyser les cotes d'écoute pour s'en convaincre.
En 1998, le premier match de l'histoire du Rouge et Or à RDS, contre Concordia, avait attiré 32 000 téléspectateurs. Trois ans plus tard, les quatre matchs du Rouge et Or à RDS avaient rassemblé devant le petit écran une moyenne de 75 000 personnes. Les deux premiers matchs de l'histoire des Carabins à la télé, en 2002, ont fait encore mieux avec une moyenne de 76 000 téléspectateurs. Finalement, le match opposant le Rouge et Or aux Marauders de McMaster, la demi-finale canadienne l'an dernier, avait rejoint 102 000 amateurs dans leur salon.
Évidemment, les dirigeants de la ligue souhaitent des chiffres à la hausse. Et ils devraient les avoir parce que les gens s'identifient de plus en plus au football universitaire au détriment du sport professionnel.
Coup de pouce inespéré
Parlant du sport professionnel, il pourrait donner un sérieux coup de pouce au football universitaire en 2004. La grève (ou le lock-out) dans la Ligue nationale, ça vous dit quelque chose? Advenant un conflit de travail dans la Ligue nationale cette saison, plusieurs amateurs de sport devraient se tourner vers le football (qui sera plus visible grâce à la télévision). La ligue doit tout faire pour en profiter et s'assurer de gagner des nouveaux amateurs qui vont remplir les stades.
L'exemple du départ des Nordiques prouve que l'on devrait observer ce phénomène. Quand les Nordiques ont fait leurs valises vers le Colorado, vers quoi les gens de Québec se sont-ils tournés? Vers le Rouge et Or. Et maintenant, le Rouge et Or est l'équipe qui attire les meilleures foules au Canada. Avant même le début de la saison 2004, plus de 7200 billets de saison du Rouge et Or avaient trouvé preneur.
Et il n'y a pas que la télé. Il y a aussi la radio. De plus en plus, le football universitaire prend de la place à la radio. Après deux saisons de couverture locale, CISM 89.3 FM, la radio de l'Université de Montréal, couvrira les huit matchs des Carabins. Québec a aussi emboité le pas avec la radiodiffusion des huit matchs du Rouge et Or sur les ondes de CHYZ 94.3 FM. Dès son arrivée dans la ligue universitaire, le Vert et Or a également emprunté la voie de la radio universitaire et on répétera l'expérience cette année. Pourtant, il y a à peine dix ans, le football, c'était l'affaire des «Anglais».
Pas une mode
Certains pourraient croire que cette popularité soudaine n'est que passagère et que l'on ne parlera plus de la mode du football universitaire dans quelques années, comme ce fut le cas dans les années 1970, alors que l'UQAM, l'UQTR et Sherbrooke avaient obtenu une concession pour abandonner le circuit trois ans plus tard.
Il serait surprenant que ce scénario se répète 30 ans plus tard. Au début des années 1970, malgré la popularité des Alouettes, le Québec ne comptait que quelques milliers de joueurs de football. Maintenant, on compte 17 5000 joueurs de football au Québec (contre 5400 en 1993), répartis dans 410 équipes (autant au niveau civil que scolaire).
En d'autres termes, le football s'enracine lentement mais sûrement au Québec.
Avec un bassin, qui grandit année après année, de joueurs aussi imposant dans lequel les universités peuvent piger, pas surprenant que le calibre de jeu au niveau universitaire ait à ce point progressé depuis quelques années. Grâce à la progression du football au Québec, le Rouge et Or a gagné deux fois la coupe Vanier en cinq ans. Grâce à la progression du football au Québec, 13 joueurs du Rouge et Or ont été repêchés par des formations de la Ligue canadienne depuis 1998.
Dorénavant les joueurs québécois peuvent aspirer à une carrière professionnelle. Étant donné que ces joueurs qui deviennent professionnels sont quand même rares, les étudiants-athlètes doivent rester concentrés sur leurs études et ne pas penser uniquement à une éventuelle carrière. Mais la carrière chez les pros n'est plus une utopie comme il y a dix ans.
Et c'est là la beauté de la chose. Plus les jeunes s'identifieront à des joueurs québécois dans les rangs professionnels et universitaires, plus ils auront envie de jouer au football, découvrir ce sport magnifique. Et plus ils seront nombreux à pratiquer ce sport d'équipe, plus le football s'enracinera au Québec. Et plus le football s'enracinera au Québec, plus le football sera en santé au Québec.
Une autre saison et une autre bonne raison de se réjouir puisque le football universitaire a rarement été aussi en santé au Québec.
Oui, les amateurs, de plus en plus nombreux, ont raison de remplir les stades puisque le circuit universitaire connaît une progression fulgurante depuis quelques années et ce n'est pas cette année que cette ascension devrait être freinée. Au contraire, la ligue devrait poursuivre sa marche vers le haut.
On retrouve toujours six équipes au sein du circuit québécois (Bishop's, Concordia, Laval, McGill, Montréal et Sherbrooke), mais, plus que jamais, on dénote une franche volonté de la part des dirigeants de la ligue de faire du football universitaire un sport majeur dans l'environnement sportif québécois.
Visibilité accrue
À preuve, le nouveau partenariat entre la Fédération québécoise du sport étudiant (FQSE) et le Réseau des sports. Pour la première fois depuis l'arrivée du Rouge et Or de Laval, RDS présentera les trois matchs d'ouverture de la saison 2004 : McGill vs Montréal le 2 septembre, Bishop's vs Sherbrooke le 4 septembre et Concordia vs Laval le 5 septembre.
Certes, il y avait des matchs universitaires sur les ondes de RDS dans le passé, mais le fait que les trois matchs d'ouverture soient télédiffusés montre le sérieux de la ligue. Avant, c'était Laval et Montréal à la télé. Maintenant, c'est tout le monde.
Pour la ligue, la télévision est un moyen unique de faire connaître le produit. Le produit est déjà populaire, on veut qu'il le soit plus. Et les dirigeants savent que le produit sera plus populaire. On n'a qu'à analyser les cotes d'écoute pour s'en convaincre.
En 1998, le premier match de l'histoire du Rouge et Or à RDS, contre Concordia, avait attiré 32 000 téléspectateurs. Trois ans plus tard, les quatre matchs du Rouge et Or à RDS avaient rassemblé devant le petit écran une moyenne de 75 000 personnes. Les deux premiers matchs de l'histoire des Carabins à la télé, en 2002, ont fait encore mieux avec une moyenne de 76 000 téléspectateurs. Finalement, le match opposant le Rouge et Or aux Marauders de McMaster, la demi-finale canadienne l'an dernier, avait rejoint 102 000 amateurs dans leur salon.
Évidemment, les dirigeants de la ligue souhaitent des chiffres à la hausse. Et ils devraient les avoir parce que les gens s'identifient de plus en plus au football universitaire au détriment du sport professionnel.
Coup de pouce inespéré
Parlant du sport professionnel, il pourrait donner un sérieux coup de pouce au football universitaire en 2004. La grève (ou le lock-out) dans la Ligue nationale, ça vous dit quelque chose? Advenant un conflit de travail dans la Ligue nationale cette saison, plusieurs amateurs de sport devraient se tourner vers le football (qui sera plus visible grâce à la télévision). La ligue doit tout faire pour en profiter et s'assurer de gagner des nouveaux amateurs qui vont remplir les stades.
L'exemple du départ des Nordiques prouve que l'on devrait observer ce phénomène. Quand les Nordiques ont fait leurs valises vers le Colorado, vers quoi les gens de Québec se sont-ils tournés? Vers le Rouge et Or. Et maintenant, le Rouge et Or est l'équipe qui attire les meilleures foules au Canada. Avant même le début de la saison 2004, plus de 7200 billets de saison du Rouge et Or avaient trouvé preneur.
Et il n'y a pas que la télé. Il y a aussi la radio. De plus en plus, le football universitaire prend de la place à la radio. Après deux saisons de couverture locale, CISM 89.3 FM, la radio de l'Université de Montréal, couvrira les huit matchs des Carabins. Québec a aussi emboité le pas avec la radiodiffusion des huit matchs du Rouge et Or sur les ondes de CHYZ 94.3 FM. Dès son arrivée dans la ligue universitaire, le Vert et Or a également emprunté la voie de la radio universitaire et on répétera l'expérience cette année. Pourtant, il y a à peine dix ans, le football, c'était l'affaire des «Anglais».
Pas une mode
Certains pourraient croire que cette popularité soudaine n'est que passagère et que l'on ne parlera plus de la mode du football universitaire dans quelques années, comme ce fut le cas dans les années 1970, alors que l'UQAM, l'UQTR et Sherbrooke avaient obtenu une concession pour abandonner le circuit trois ans plus tard.
Il serait surprenant que ce scénario se répète 30 ans plus tard. Au début des années 1970, malgré la popularité des Alouettes, le Québec ne comptait que quelques milliers de joueurs de football. Maintenant, on compte 17 5000 joueurs de football au Québec (contre 5400 en 1993), répartis dans 410 équipes (autant au niveau civil que scolaire).
En d'autres termes, le football s'enracine lentement mais sûrement au Québec.
Avec un bassin, qui grandit année après année, de joueurs aussi imposant dans lequel les universités peuvent piger, pas surprenant que le calibre de jeu au niveau universitaire ait à ce point progressé depuis quelques années. Grâce à la progression du football au Québec, le Rouge et Or a gagné deux fois la coupe Vanier en cinq ans. Grâce à la progression du football au Québec, 13 joueurs du Rouge et Or ont été repêchés par des formations de la Ligue canadienne depuis 1998.
Dorénavant les joueurs québécois peuvent aspirer à une carrière professionnelle. Étant donné que ces joueurs qui deviennent professionnels sont quand même rares, les étudiants-athlètes doivent rester concentrés sur leurs études et ne pas penser uniquement à une éventuelle carrière. Mais la carrière chez les pros n'est plus une utopie comme il y a dix ans.
Et c'est là la beauté de la chose. Plus les jeunes s'identifieront à des joueurs québécois dans les rangs professionnels et universitaires, plus ils auront envie de jouer au football, découvrir ce sport magnifique. Et plus ils seront nombreux à pratiquer ce sport d'équipe, plus le football s'enracinera au Québec. Et plus le football s'enracinera au Québec, plus le football sera en santé au Québec.