MONTRÉAL – Danny Maciocia a répété qu’il n’y a jamais de match parfait, mais celui que son équipe a disputé samedi, en demi-finale du RSEQ face aux Redmen, s’en est approché.

Grâce à leur dominante victoire de 42-0, les Carabins ont atteint la Coupe Dunsmore pour la quatrième année de suite. Cela leur permet donc d’accueillir la finale québécoise pour la deuxième fois de leur histoire, la première ayant été en 2004 à la suite d'un gain contre cette même Université McGill en demi-finale.

L’expérience des Bleus a paru samedi alors qu’ils ont été calmes et en contrôle tout au long de la rencontre. Ils ont profité de chaque petite erreur de l’Université McGill, que ce soit en attaque ou en défense. Ils ont provoqué sept revirements (3 interceptions, 1 échappé, 3 revirements sur essai).

« La dernière fois que j’ai eu autant le ballon, je pense que c’est quand je jouais pour le Pentagone du Mistral à Mont-Joli. Je jouais à l’attaque dans ce temps-là », a indiqué le secondeur des Carabins originaire du Bas-St-Laurent, Alex Cromer-Émond, qui a réussi deux interceptions en plus de provoquer un échappé.

« On couvrait des fenêtres. Nous étions où nous devions l’être. Même si on n’a accordé aucun point, on a fait des erreurs. Il ne faut pas penser qu’on a joué un match parfait. C’est impossible un match parfait. Mais, dans l’ensemble, on a joué un très bon match et je crois que le pointage le démontre », a ajouté le joueur de quatrième année.

Avec une avance de 39-0 après trois quarts, Maciocia a pu faire jouer ses deuxièmes unités offensive et défensive, si bien qu’il a pu reposer ses partants qui ont joué un fort match. Cela donnait aussi de l’expérience à quelques recrues qui n’étaient pas en uniforme lors des deux derniers parcours jusqu’à la Coupe Vanier.

« Tu ne sais jamais quand tu vas avoir besoin de tout ce monde-là. On parle de profondeur, il faut impliquer tout le monde. On ne sait jamais quand ils vont embarquer sur le terrain. Et si on les utilise, ils doivent faire des jeux », a mentionné celui qui en sera à une cinquième finale québécoise en six ans à la barre des Carabins.

Pour une quatrième année de suite, l’Université de Montréal retrouvera le Rouge et Or sur son chemin à la Coupe Dunsmore. Ce sont toutefois les représentants de l’Université Laval qui feront le voyage vers la métropole étant donné que les Bleus ont terminé au sommet du classement du RSEQ.

Plus tôt cette saison, les Lavallois l’ont emporté 22-19 au CEPSUM.

Une expérience enrichissante malgré la défaite

Avec plus d’une vingtaine de recrues en uniforme, les Redmen pourront tirer des leçons de cette élimination.

La troupe de Ronald Hilaire avait mieux performé la semaine dernière dans le duel face aux Carabins en conclusion de calendrier régulier. Les erreurs ont toutefois été trop fréquentes sur la pelouse des Bleus qui en ont tiré avantage.

« Quand tu as autant de jeunes joueurs, tu veux que chaque expérience leur permette de grandir. Tu prends le négatif pour le tourner en positif. On a rempli notre mission de faire les éliminatoires cette année. La saison prochaine, on veut pouvoir faire du bruit en éliminatoires quand on s’y rend », a convenu Hilaire qui a totalement changé la culture au sein de ce programme depuis deux ans.

« Juste de vivre le CEPSUM, c’est une ambiance différente. Ils ont vécu Laval en début de saison. L’année prochaine, il y aura un petit stress en moins parce qu’ils sauront ce que c'est », a noté le joueur de ligne offensive Pierre-Olivier Daloze.

Daloze, qui tire sa révérence sur sa carrière de joueur après cinq saisons à McGill, croit que les Redmen auraient dû terminer au troisième rang du classement cette saison. C’est ce qu’il entrevoit pour le programme l’an prochain.

« Cette année, nous aurions dû terminer au troisième rang. Nous avons mal commencé contre Concordia. On a montré qu’on était les meilleurs troisièmes. L’année prochaine, je ne m’attends à rien de moins que ça pour eux », a commenté celui qui s’ennuiera de ses amis et de la camaraderie du vestiaire.

Les membres de l’Université de Montréal envisagent une bonne compétition dans le futur contre les Redmen.

« Je vois dans les yeux de tous les joueurs des Redmen que ce sont des gars intenses. Ils croient en eux. Ça prend cela quand on veut devenir un bon programme de football et je suis convaincu qu’ils l’ont », a observé Cromer-Émond qui a notamment été impressionné par le maraudeur Jean-Philippe Hudon.

« Ils ont un plan. Ils savent où ils s’en vont et je pense qu’ils s’en vont dans la bonne direction, a lancé Maciocia qui connaît très bien Hilaire qui a déjà été dans son groupe d’entraîneurs à l’UdeM. Ça démontre que quand tu as un plan et que tu t’entoures de bon monde, tu vas augmenter tes chances de faire de belles choses. Ils ont tout un avenir. Ils sont jeunes et ils vont compliquer la vie de plusieurs équipes dans le futur. »

Les jeunes Redmen sont conscients qu’il reste encore beaucoup de travail à mettre pour s’élever au niveau des Carabins et du Rouge et Or. Mais il ne manque pas de confiance en eux.

« Ça prouve qu’on progresse. On peut bâtir là-dessus. L’année prochaine, on voudra aller plus loin et éventuellement viser les Coupes Dunsmore et Vanier », a souligné l’ailier défensif Ousmane Guindo qui a spécifié que ses coéquipiers et lui devront avoir une meilleure exécution du plan de match pour rivaliser l’an prochain.

Hilaire voit donc six finissants quitter son programme, dont trois membres importants de sa ligne offensive. Avec de jeunes quarts-arrières comme Frédéric Paaquette-Perrault et Nicolas English, il cherchera à avoir beaucoup de profondeur à cette position pour bien les protéger.

Créer un esprit d’équipe fort était au centre la philosophie de Hilaire et on pouvait le voir entre les joueurs des Redmen après la défaite de samedi. Plusieurs étudiants-athlètes de McGill étaient tristes pour les finissants. Hilaire a eu de bons mots pour ceux qu’ils l’ont aidé dans la transition du programme.

« J’ai remercié mes finissants d’avoir cru en moi quand je suis entré en poste et de m’avoir aidé à instaurer cette nouvelle mentalité. Je leur ai dit que je les aimais et que j'allais être avec eux pour le reste de leur vie », a révélé celui qui a eu une longue accolade avec Maciocia durant la poignée de main d’après-match.

Les entraîneurs des Redmen peuvent donc consacrer beaucoup de temps au recrutement étant maintenant éliminés.

Du côté des Carabins, ils seront de retour au boulot pour analyser les bandes vidéo du match de samedi dès lundi. Ils reprendront l’entraînement mardi pour se préparer pour un autre duel qui s’annonce encore une fois très relevé face au Rouge et Or.