MONTRÉAL – Commencez avec un Gabriel Cousineau en confiance, saupoudrez une brillante performance au sol de Sean Thomas Erlington et terminez avec une défense étanche. Voilà la recette gagnante des Carabins pour battre le Rouge et Or.

L’Université Laval a bataillé jusqu’à la toute fin, mais elle a subi son premier revers de la campagne. L’Université de Montréal l’a emporté par la marque de 22-16, samedi après-midi, devant une salle comble de 5100 spectateurs au CEPSUM.

Le jeu du match est survenu en début de quatrième quart. Avec un troisième essai et les buts à la ligne de 4 des Bleus, Hugo Richard a été plaqué par le secondeur Alex Cromer-Émond alors que le pointage était de 21-10. L’UdeM n’a pas été en mesure d’avancer le ballon sur la séquence suivante et a accordé le touché de sûreté.

Les visiteurs ont ajouté un autre placement de Dominic Lévesque pour rétrécir l’écart à 22-15, mais le botteur recrue a raté une tentative de 38 verges avec 3:20 à faire.

L’attaque des Carabins (4-2) a donné des chances au Rouge et Or de revenir dans le match avec deux revirements en deuxième demie. Mais la défense de Danny Maciocia a su faire ce qu’elle fait de mieux : plier, mais ne pas briser. L’unité défensive des champions en titre de la Coupe Vanier a arrêté Richard et sa bande à trois reprises pour concrétiser la victoire avec 11 secondes à écouler alors que les Lavallois étaient au 14 des Bleus.

« C’est ce dont on parle souvent de faire des jeux dans des situations comme celles qu’on vient de vivre. Que ce soit à la ligne de 4 ou à la ligne de 14, il faut continuer à penser que tu peux faire une différence quand on appelle ton numéro », a indiqué l’entraîneur-chef des Bleus, Danny Maciocia.

« On plie, mais on ne casse pas. En grosse partie, c’est parce qu’on travaille fort ensemble et qu’on a confiance les uns envers les autres. En fin de match, il n’y a personne qui paniquait. On savait qu’on était capable », a ajouté Cromer-Émond, qui a réalisé six plaqués.

« On a manqué de finition sur nos séquences offensives. C’est un peu l’histoire quand on joue contre Montréal. Ce sont deux bonnes unités défensives qui se rencontrent. Ça rend les choses très difficiles dans les zones payantes », a analysé l’entraîneur-chef du Rouge et Or, Glen Constantin.

Sean Thomas Erlington a été la bougie d’allumage de l’unité offensive des Bleus. Le porteur de ballon de troisième année a inscrit un touché en plus de porter le ballon à 16 reprises pour des gains de 182 verges.

Il a profité du retour de la ligne offensive numéro un des Carabins pour connaître la meilleure performance de sa carrière à l’UdeM. Avec le retour au jeu du bloqueur à gauche Gustave Sylvestre, les Bleus retrouvaient la ligne à l’attaque qui leur a permis de remporter le titre national en 2014.

« Le jeu au sol, c’est de loin ma plus grande satisfaction de ce match », a affirmé un Maciocia tout souriant.

Avec ce gain, les Carabins peuvent toujours terminer au premier rang grâce au bris d’égalité, mais ils ont besoin de l’aide du Vert & Or qui devra battre le Rouge et Or la semaine prochaine. Lors du premier duel entre l’Université Laval et l’UdeM, les représentants de la Vieille Capitale l’avaient emporté au compte de 12-9. Les Carabins ont donc l’avantage en raison du différentiel.

La troupe montréalaise a dédié son triomphe à son entraîneur des demis défensifs, Fabrice Raymond, qui a vécu une semaine très difficile. Sa conjointe et lui ont perdu leur enfant qui était censé naître au mois de janvier.

Après la partie, joueurs et entraîneurs des Bleus se sont réunis autour de Raymond ce qui a donné droit à un moment fort en émotions.

« Les entraîneurs, ce sont comme des pères pour nous. Ils travaillent pour nous presque 24 heures sur 24 en laissant un peu leur famille de côté. Ça c’est une façon qu’on leur montre qu’on les apprécie et qu’on les aime beaucoup parce qu’ils font beaucoup de sacrifices », a souligné Cromer-Émond, l’un des capitaines des Carabins.

« Fabrice fait partie de notre famille. Je ne suis pas reconnu pour donner des ballons de match parce qu’il appartient à toute l’équipe après une victoire. Mais pour ce match, Fabrice le méritait », a lancé Maciocia.

Un très lent départ pour le Rouge et Or

Hugo Richard et l’attaque du Rouge et Or (5-1) ont mis du temps à se mettre en marche. Les Lavallois n’ont pas gagné de premier essai au cours du premier quart. Après leurs trois premières séries offensives, l’Université Laval n’avait que cinq verges de gains nets.

« Notre premier quart n’était pas à l’image de notre équipe. On a eu de la difficulté autant à l’attaque qu’en défense. On a manqué beaucoup de jeux. On a échappé des sacs, des plaqués et des ballons offensivement. Ce sont des choses qui nous ont coûté cher en fin de compte », a résumé l’entraîneur-chef du Rouge et Or, Glen Constantin.

Le produit des Cheetahs du Cégep Vanier, qui était partant pour la première fois depuis qu’il a subi une commotion cérébrale lors de la deuxième semaine, a attendu à la cinquième séquence en attaque des Lavallois pour compléter sa première passe. Richard y a pris goût en complétant cinq passes de suite, dont une de 28 verges à Antony Dufour pour le touché.

Outre le premier quart et une séquence au deuxième, Richard a été excellent dans la défaite alors qu’il a permis aux siens d'y croire jusqu'à la toute fin. Il a aussi excellé au sol avec 89 verges de gains. Néanmoins, le manque d’opportunisme des Lavallois dans la zone payante leur a coûté la victoire.

« Il faut partir du début. Il aurait fallu jouer comme la deuxième demie tout le match. C’est vraiment ça qui nous a tués de partir en retard », a mentionné le pivot de deuxième année qui a terminé avec 276 verges de gains par la voie des airs, une passe de touché et une interception.

Les Carabins ont rapidement soulevé leurs partisans lorsque Sean Thomas Erlington a inscrit un touché sur une course de 42 verges tôt au premier quart. Les Bleus n’avaient pas marqué de majeur face à leurs rivaux de Québec lors des deux précédentes confrontations.

Les revirements peuvent parfois être coûteux et ce fut le cas pour le Rouge et Or. François Hamel a réussi la première interception de sa carrière universitaire au deuxième quart. Gabriel Cousineau, qui a complété 21 de ses 29 passes pour 251 verges, a remonté le terrain sur 55 verges pour finalement aller inscrire le touché sur une faufilade d’une verge.

Lévesque, qui avait donné la victoire à l’Université Laval lors du premier week-end de la saison, a réalisé un placement de 40 verges sur le dernier jeu avant la mi-temps et les visiteurs retraitaient au vestiaire avec un retard de 18-10.

Les Carabins ont utilisé deux botteurs de précision au cours du match, mais aucun d’entre eux n’était Louis-Philippe Simoneau. Félix Ménard-Brière, qui s’occupe des dégagements, a effectué la première tentative de placement, mais il a raté sur 27 verges. David Deschamps, un maraudeur, a ensuite pris la relève et il a réussi deux de ses trois tentatives. Simoneau a été laissé de côté, lui qui connaît une saison en dent de scie.

Les secondeurs Alex Cromer-Émond et Frédéric Chagnon effectuaient des retours au jeu dans le camp des Bleus. Cromer-Émond avait seulement raté le dernier rendez-vous contre le Vert & Or. Chagnon s’était sévèrement blessé à la jambe droite lors du premier match de la saison face au Rouge et Or.

Du côté du Rouge et Or, Christopher Amoah n’était pas en uniforme pour cette rencontre au sommet. L’explosif porteur de ballon se remet toujours d’une blessure à une jambe subie avant la semaine de congé face aux Stingers.