MONTRÉAL – Soixante-douze heures après leur première conquête de la Coupe Vanier, les Carabins de l’Université de Montréal sont encore sur un nuage.

Les joueurs vivent les répercussions du titre partout où ils vont. Mais les effets de la victoire sont encore plus grands sur le campus de l’UdeM.

« C’est incroyable. Les gens nous arrêtent pour nous féliciter. C’est surtout sur le campus qu’on sent la différence. Tu rentres dans un cours et tout le monde t’applaudit. C’est gros de voir qu’on est appuyé par toute l’université et nos collègues de classe », déclare Byron Archambault, qui devrait être sélectionné dans les deux premières rondes du repêchage de la Ligue canadienne.

Les champions dans l'Antichambre

« Ça rentre encore les courriels et les messages. Jim Popp, Bob Wetenhall et Wally Buono entre autres. Ça vient de partout. Même des États-Unis où je connais des gens qui travaillent dans le football là-bas. Tout le monde est au courant de ce qu’on vient d’accomplir », fait savoir Danny Maciocia.

Néanmoins, la vie a repris son cours pour les étudiants-athlètes. Ce n’est pas avec le sourire qu’Archambault, Alex Cromer-Émond et Philip Enchill affirment avoir replongé à plein temps dans leurs bouquins. « Mais, il le faut », lance le receveur Enchill qui étudie en éducation physique.

« On est toujours aussi excité et content, mais il faut qu’on redescende de notre nuage et qu’on prenne le contrôle de notre session. Pour ma part, avec cinq cours, la fin de session va être chargée. Surtout qu’au cours des trois dernières semaines, on a peut-être un peu négligé l’école au profit du football », relate le secondeur Archambault qui est très sollicité dans les médias étant le visage des Bleus depuis quatre ans.

Retour sur la Coupe Vanier

Les étudiants-athlètes se concentreront d’ici Noël sur la partie étude de leur double titre. Les entraîneurs des Carabins feront de même avec le recrutement. Maintenant libre de la préparation des entraînements et des matchs, le groupe de Danny Maciocia met tous ses efforts à recruter les meilleurs athlètes possibles.

La victoire à la coupe Vanier aura évidemment une influence sur le choix des futurs universitaires.

« J’espère que ça va nous aider. On devrait le savoir d’ici les prochaines semaines jusqu’à quel point. Tous les assistants travaillent très fort là-dessus. On pense qu’on peut leur offrir quelque chose que personne ne peut leur donner. Que ce soit sur le plan académique ou sportif. J’espère qu’ils ne prendront pas une décision seulement pour les quatre ou cinq prochaines années. J’espère qu’ils prendront une décision de vie », explique Maciocia, le premier entraîneur à avoir remporté les coupes Grey et Vanier.   

Une communauté universitaire ravie

L’organisation des Carabins tenait une conférence de presse mardi matin où le recteur de l’université, Guy Breton, s’est adressé aux médias.

Ce dernier était particulièrement fier des étudiants-athlètes qui ont montré qu’ils pouvaient l’emporter en équipe. Le sentiment de fierté de ce triomphe s’est fait ressentir par tous les gens associés à l’Université de Montréal.

Parisella, Guy Breton, Danny Maciocia, Panet-Raymond, Christophe Guy, Manon Simard et Michel Patry« Ça rejaillit sur l’ensemble de l’université. Les gens qui sont sur le campus sont contents, qu’ils soient employés, professeurs, étudiants ou diplômés. J’ai reçu des courriels des Carabins des années 1960 qui sont aujourd’hui âgés de 75 à 80 ans. Ils ont regardé le match à la télévision parce que certains ont maintenant de la difficulté à se déplacer. Mais ils sont fiers. Ça touche tout le monde cette victoire », mentionne M. Breton.

La directrice des programmes de sport d’excellence, Manon Simard, a travaillé extrêmement fort pour rendre les Carabins où ils sont aujourd’hui, tous sports confondus.

La conquête de la Coupe Vanier aura un effet positif sur toute la famille des Bleus. Comme dans tous les sports, les valeurs que prône l’UdeM ont été respectées au football.

« La beauté de la réalisation d’aujourd’hui, ce n’est pas simplement d’avoir gagné une coupe Vanier, c’est de l’avoir fait de la bonne façon. En respectant ce qu’on voulait faire. Quand Danny a décidé de joindre le programme de l’UdeM, c’est ça qu’il a accepté de porter. Vous avez décidé de devenir d’aussi bons étudiants qu’athlètes », a-t-elle ajouté en se tournant vers Archambault, Enchill et Cromer-Émond.

Malgré tout le travail mis en place par toute l’organisation des Carabins, une bonne partie du mérite revient à Danny Maciocia. Ce dernier s’est adapté à l’emploi d’entraîneur universitaire, lui qui revenait d’une carrière de plus de 10 ans au niveau professionnel.

Maciocia sera assurément encore sollicité pour un poste dans la LCF. Néanmoins, sa vie est à Montréal et le principal intéressé semble encore voir des défis dans son travail avec les Carabins.

Il est particulièrement touché par les messages reçus par les parents de ses joueurs.

« Le poste d’entraîneur-chef au niveau universitaire, c’est 50 % du travail qu’on fait. Ce n’est pas le monde des affaires ici. On ne peut pas les échanger ou les libérer. C’est une extension de la famille. Je reçois souvent des courriels de parents. Je ne peux pas le dire à mes joueurs parce qu’ils seront peut-être gênés. Ça me touche beaucoup. Pas seulement ceux reçus au cours des trois derniers jours, mais ceux que j’ai reçus toute l’année », révèle Maciocia, qui, comme à son habitude, a présenté aux médias ses trois joueurs comme des membres de sa famille.