OTTAWA - Il n'y aura pas d'équipe masculine de hockey à l'Université d'Ottawa jusqu'à la fin de la saison prochaine.

L'université a annoncé mercredi après-midi qu'elle maintient la suspension de son programme de hockey masculin, décidée à la suite d'allégations d'inconduite sexuelle de certains joueurs pendant un tournoi à Thunder Bay en Ontario, l'hiver dernier.

L'université met également fin au contrat qui la lie à l'entraîneur-chef de l'équipe, Réal Paiement. Ce dernier avait été suspendu avec salaire au mois de mars. L'administration de l'université lui reproche de lui avoir caché l'incident survenu en février.

« Nous suspendons le programme, pas l'équipe. (...) Nous avons un problème majeur avec le programme de hockey masculin interuniversitaire. C'est clair », a plaidé le recteur Allan Rock lors d'un point de presse.

La direction de l'université en est arrivée à cette conclusion après avoir commandé une enquête privée.

Un enquêteur indépendant a mené des entrevues à propos des événements de Thunder Bay. L'université ne publiera pas le contenu de ce travail, pour ne pas nuire à l'enquête policière, dit-elle.

Mais cette enquête policière a abouti.

« Nous sommes en train de revoir le dossier de l'enquête avec la Couronne », a dit le porte-parole du service de police de Thunder Bay, Chris Adams. Il a promis une annonce « dans les prochaines semaines ».

Cette affaire a entaché l'image de l'institution d'enseignement qui, au printemps dernier, se défendait également de favoriser « une culture du viol », après qu'une leader étudiante eut été la cible d'une conversation via médias sociaux où des étudiants la menaçaient d'agression sexuelle.

Le recteur voudrait que son université soit jugée sur sa réaction à l'affaire de Thunder Bay plutôt que sur l'affaire elle-même.

« C'est important que l'université soit en train de donner un signal, de livrer un message, que le comportement n'était pas du tout acceptable. Le programme est suspendu pour la saison qui s'en vient. Point », a martelé M. Rock.

Il a dit ressentir de l'empathie pour les joueurs qui n'ont rien à se reprocher. On croit que moins d'une dizaine de joueurs sont impliqués dans cette affaire. Mais le recteur souligne qu'il laisse à la police de Thunder Bay le soin de décider s'il faut ou non porter des accusations.

Par ailleurs, l'université s'engage à mettre en oeuvre les recommandations d'un examen du fonctionnement de son service des sports. Dès la rentrée de cet automne, de nouveaux guides de comportement seront imposés aux étudiants-athlètes et aux entraîneurs.